Peux-tu te présenter ?
Je dirai pour faire court, que « je est un autre »
Comment la musique est rentrée dans ta vie ?
C’est plutôt moi qui suis rentrée dedans, et en pleine face ! Je n’avais pas le choix de toute façon, je suis le dernier d’une fratrie de 6 enfants avec un milieu familial résolument tourné vers les autres cultures. Entre Ferrat, Bécaud, Férré, Marley, Springsteen, Trust, Higelin, Clash et Stray Cats… j’ai baigné tout jeune dans des univers mélangés. Je m’y suis plu, je portai même déjà le tee shirt des Stray Cats sur la photo de classe de CM1, quand on est arrivé à Laval… et depuis je continue le voyage.
Quel a été ton parcours musical ?
J’ai été initié à 14 ans à la guitare par mon frère (Homme Bleu) et j’ai tout de suite appris à jouer Gloria, You really got me et Jumpin’ Jack Flash. Mais tout seul, ça sonne un peu creux, alors j’ai monté mon premier groupe en arrivant au lycée avec mes potes on a eu un premier nom The Jay Hawkers (en référence à Blueberry) et puis Les Sales Mômes est la formation avec laquelle nous avons le plus tourné…on a assuré les premières parties de Dominic Sonic, des Troggs, d’Elmer Food Beat, on jouait dans les bars on s’éclatait, même un peu faux. Ces premières années m’ont donné le goût d’écrire et j’ai poursuivi avec une formation à trois : Salam et les Loukoums. On a écumé quelques scènes en Bretagne en embarquant tout le matos dans le rancho, deux guitares et un sax. Le meilleur souvenir reste le Off des Francofolies !
Pourquoi ce pseudo Slim Jim Green ?
J’ai toujours aimé Slim Jim Phantom et son jeu de batteur debout, c’est un hommage à mon groupe de cœur et à ma main verte qui fait pousser les plantes.
Le 4 titres qui sort, Eden, est-il le premier disque sous ce nom ?
Et pas le dernier je l’espère…
Quelles sont tes influences musicales ?
Aujourd’hui je n’ai pas vraiment de référence quand je compose ou alors du moment, c’est comme en cuisine, tu essayes des nouvelles recettes pendant un temps, tu les répètes puis à la fin tu t’en lasses, elles ont moins le goût des premières fois. En musique c’est pareil. Cependant je suis tout de même ‘oldies but goldies…la vitesse de création et de diffusion de la musique en 2025 me donne le tournis alors je vais souvent chercher dans les vieux vinyles, encore une fois une référence à la cuisine : « c’est dans les vieux pots… »
De toutes façons, j’ai déjà pris mes grandes claques musicales avec la scène américaine des années 80, The X, Del Fuegos, Lone Justice, Concrète Blonde ; la scène rock française : Dogs, Coronados, Batmen, Noir Désir… et j’ai raté le train des années 2000 avec les Strokes et Oasis…
Tu l’as fait où et avec qui « Eden » ?
Eden est né de démos enregistrées chez moi, puis passées chez Terence 31 en région parisienne, avec qui j’ai travaillé des textes et enregistré quelques pistes de voix, de basse et de guitare et enfin, j’ai bouclé le voyage dans le sud au studio de l’Homme Bleu.
Qui a écrit et composé les morceaux ?
Sur Eden, il y deux compositions et deux reprises. Bright Light est co-écrit avec Terence 31, Terra Dolorosa est ma composition et le texte est tiré d’un recueil de poèmes de mon père. L’invitation au voyage est bien sûr un poème de Charles Baudelaire, que j’ai mis en musique (et que je jouais déjà avec les Sales Mômes) et en fin Proino Tsigaro est une reprise chantée par un ami grec.
Avec ton pseudo et ton passé, on pouvait imaginer un côté très rock alors que on se retrouve avec des influences de chansons françaises, d’Americana, de World Music et de même parfois de Folk, assumes-tu ces côtés musicaux ?
Entièrement, j’aime les mélanges et vu que la base de mon écriture est accompagnée à la guitare, c’est mon côté vraiment folk qui se manifeste quand je compose…Dylan, Town Van Zandt, Van Morrison…mais si je suis sur scène et que je suis accompagné de musiciens, je vous promets que j’envoie du bon vieux rock, Thunders, Coronados, Plimsouls !
Sur Terra Dolorosa, on est carrément sur des morceaux qui rappellent New York dans les années 70 avec un côté « Spoken Word », n’est-ce pas ça l’arty ?
Je ne sais pas trop si ça se rapproche de l’avant garde, c’est juste une inspiration au moment de l’enregistrement. J’avais ce riff de guitares qui prenait le dessus et sur le tas, j’ai posé le texte de cette manière, mais de toutes façons je n’aurai pas pu le chanter.
Sur l’invitation au voyage, tu reprends Charles Baudelaire, pourquoi ce poème ?
Mon batteur de l’époque, Etienne aimait Lovecraft et s’intéressait beaucoup aux poèmes de Baudelaire et de Rimbaud…donc ça a certainement commencé comme ça.
D’une manière générale, d’où te viennent tes textes ? Ils sont personnels ?
Je ne suis pas un auteur né. Je mets des heures à écrire et j’envie ceux et celles qui ont la plume facile. J’ai remarque que les textes suivent suivent souvent mes musiques et rarement l’inverse. Quand j’étais dans les Sales Mômes, je chantais en yaourt et ça ne gênait personne, considérons donc que je ne suis encore un auteur.
Sur l’ensemble de tes titres, la guitare est très présente sans être envahissante, ça rappelle beaucoup les Modern Lovers ou Télévision, tu es d’accord avec ces influences ?
Tout à fait. Celles-ci me venaient en vagues lorsque j’étais gamin et que mon frère ainé rentrait de ses semaines à Rennes et qu’on allait à la discothèque pour découvrir cette vague rock et élargir notre culture musicale.
Tu reprends Haris Alexiou et Giorgos Dalaras avec « Pronio tsigaro », pourquoi cette reprise qui est très belle, très dépouillée. Pourquoi ce titre et pourquoi ces artistes ?
J’ai une histoire avec la Grèce et la Crête en particulier. La musique est partout dans ce pays et elle sert très souvent à lutter contre les inégalités, les injustices et elle sert surtout à réparer les âmes seules et blessées. C’est cette sensibilité que je retrouve dans les compositions de Giorgos Dalaras et dans les interprétations de la sublime Haris Alexiou. J’ai d’ailleurs le plaisir d’avoir au chant mon ami Antonis, avec qui j’ai fait connaissance, un jour sur les routes de Crête.
Globalement tu aimes bien brouiller les pistes ?
Are you lost in translation ?
As-tu fait des concerts avec ce projet ? Si oui où et quand ?
Non. Pas encore de concert en vue. Je suis open mais pas encore prêt.
Tu sors uniquement en numérique, pourquoi ?
En dehors de jouer, je suis aussi un amateur de galettes vinyles…mais le coût de fabrication et les faibles probabilités que je vende des centaines d’exemplaires ont poussé mon label à ne pas le sortir en vinyl.
Ton disque sort sur « Teenage Kicks Records », peux-tu nous parler de ce label ?
C’est le label qui m’a permis d’enregistrer et de diffuser ma musique au-delà de ma chambre ou de mon salon. J’en suis très reconnaissant. It’s a family you know !
Quels sont tes projets ?
Lire mon interview en ligne et repartir en Grèce.
Le mot de la fin !
No input no output (Joe Strummer)
https://slimjimgreen.bandcamp.com/album/eden
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