Pouvez-vous, vous présenter ?
Nous sommes un couple, Kinou & Jean Jean, nous habitons en Dordogne aux alentours de Périgueux. Nous nous sommes connus lors d’un concert épique de Parabellum et des Sheriff et ne nous sommes plus quittés.
Pourquoi ce nom : Doum Doum Lovers ?
Le côté Doum Doum nous rappelle les battements de cœur, mais aussi les battements de certaines percussions tribales, mais également un rapprochement possible avec un de nos groupes fétiches les Dum Dum Boys. Pour le côté Lovers, tu as sans doute compris que l’on est toujours accro depuis un grand nombre d’années.
Quels étaient vos parcours en musique avant ce groupe ?
K : On s’est connu alors que Jean Jean jouait avec les Thompson Rollets qui en étaient à leurs balbutiements. Les Thompson se sont développés pendant 7 ans dans un registre pop core avant de rendre les armes en 1993. Par la suite, Jean Jean qui venait de sortir une compilation 33t radiophonique issue de groupes qui se prêtaient au jeu de sessions folk a eu l’idée de promotionner ces disques en montant un groupe folk. Il m’a initié à la basse et a recruté un percussionniste et une guitariste chanteuse. Cela a donné le groupe Fluck qui a perduré pendant 4 ans, après avoir sorti un album distribué par PIAS. Notre split correspondait à la naissance de notre deuxième enfant, nous nous sommes donc davantage consacrés à nos histoires familiales.
JJ : nous avons convenu de passer plus de temps en famille tout en conservant nos activités musicales en évitant toutefois de jouer ensemble. Kinou s’est tournée vers une batucada, c’est là qu’elle a acquis certaines compétences rythmiques. Début 2000, elle a participé à un groupe punk pop Never Late, puis Ex’s qui ont eu un intérêt local. De mon côté, j’ai enrôlé des copains à travers Red Eye Ball, un power trio qui a sorti un album et un six titres, tout en donnant environ 200 concerts en régions. On peut aussi signaler avoir participé à la création de l’asso périgourdine Some Produkt qui vient de souffler ses 40 bougies. On a également participé à des émissions de radio sur radio 103, à la réalisation du fanzine Wake Up, à la prise de photos de groupes pour Kinou, ainsi qu’à la création de la salle le Réservoir devenue le Sans Réserve à Périgueux.
Quand et comment s’est formé le groupe ?
On s’est fait un road trip en 2017 en Espagne et au Portugal dans un van qu’on nous avait prêté. Ce voyage nous a rappelé à nos bons souvenirs, on s’est dit que les enfants étaient grands et qu’on pouvait reprendre la route, car c’est quand même une chouette aventure. En parallèle on a déménagé dans une maison plus grande qui nous a permis de faire un local de répétition, du coup on a débuté en 2019 pour commencer réellement notre premier concert en juillet 2021.
Quelles sont vos influences musicales ?
Le rock ayant pas mal de ramification, on aime tout ce qui est blues, rythm’n’blues, sixties, punk, folk and so on.
Combien de concerts avez-vous fait depuis les débuts du groupe ?
Finalement, cela fait 4 ans qu’on joue avec cette formule, on est sur une moyenne d’à peu près 30 concerts par an, ce qui fait environ 120 concerts.
Quels ont été les plus importants ?
Le premier concert est toujours important, c’était en juillet 2021, dans le cadre de la sortie du fanzine Dead Groll où nous avions participé à placer une compil avec le zine. On a donc participé à un concert promo avec nos copains périgourdins 69 Ways et les Toulousains de Bye Bye Marilyn avec qui nous avons forgé une solide amitié. Par la suite, tous les concerts ont été très sympas en termes d’accueil avec d’anciennes et nouvelles amitiés, notamment avec les scènes parisiennes, sétoises, tourangelles, angevines… On garde un excellent souvenir de deux tournées italiennes avec notre ami de longue date, Roberto Gagliardi, le boss de Hellnation. On a eu l’occasion de s’éclater et boire du Schnaps en Allemagne. On peut effectivement dire que les concerts les plus importants nous ont permis de jouer aux côtés de Limiñanas, Fleshtones, Burning Heads, The Courettes, Jim Jones All Stars ou bien d’être à l’affiche du dernier Cosmic Trip.
Vous avez sorti combien de disques depuis vos débuts ?
En 2023, on a sorti un 12 titres vinyl et CD éponyme avec les labels Some Produkt et Hellnation pour l’Italie, le tout enregistré, mixé et masterisé par Ives au Mag Studio à Saint Etienne. Plus récemment, en 2025, on vient de réaliser un 14 titres CD « Doum Doum Covers » sur la base de morceaux essentiellement sixties et amours de jeunesse, issus en partie des Peebles et renchéris de deux blues. En parallèle, plusieurs titres sont sortis sur des compilations, fanzines tels que Rock Hardi, Caf’Zic, Dead Groll, Eyes on You Vol.3, une mix tape en Italie, les livres disc de Franky Sinistra et Poup…
Qui écrit et compose les titres ?
Majoritairement, c’est Jean Jean qui s’y colle et Kinou est force de proposition voire propose des compos sur une base de lignes de basse.
Comment définiriez-vous votre musique ?
Nos diverses influences produisent un mix ou une façon « Doum Doum » qui peut se traduire par des sonorités 50’s, des mélodies 60’s et l’énergie punk des 70’s. Si tu as une idée d’une meilleure définition, on est preneurs.
Est-ce que le fait d’être un duo vous permet d’aller directement à l’essentiel ?
Le fait de très bien se connaître nous amène à l’essentiel. Il est vrai que le côté duo est favorable sur les prises de décisions et la disponibilité. Notre logistique est en revanche un peu lourde car nous avons un matériel similaire à celui d’un quatuor.
Questions pour Kinou : en tant que femme à la batterie, tu te sens plus proches de Moe Tucker ou de Meg des White Strypes ?
Mes influences vont plutôt du côté de Moe Tucker qui est sur un jeu simple et répétitif. L’essentiel est de créer une harmonie avec les musiciens avec lesquels tu joues. En fait, je pense que tu peux développer et du coup progresser dans ton jeu en jouant dans plusieurs groupes. Pour ma part mon jeu est plutôt basique avec quelques contre-temps. Les personnes qui m’ont donné envie de jouer de la batterie ne sont pas forcément des filles mais plutôt des batteurs avec un jeu simple et efficace. Je pense à Igor (batteur des Thompson Rollets) mon mentor et aussi à Jean Jean, batteur du Havre qui jouait dans Dickybird, Grand Final et actuellement dans Diableries. Ce sont d’excellents batteurs.
De quels groupes de la scène française êtes-vous proches musicalement ?
Certains morceaux peuvent faire référence à Marie et les Garçons qui officiaient à la fin des années 70 du côté de Lyon. On dit parfois de Kinou qu’elle a un chant qui rappelle celui de Brigitte Bardot. Actuellement, notre son et notre approche ne nous ont pas permis de croiser de groupes avec lesquels nous aurions des similitudes.
Chanterez-vous un jour en Français ?
JJ : Nous avons quelques morceaux en français, Kinou étant plus à l’aise que moi dans ce domaine. Nous avons aussi des morceaux qui mélangent anglais et français.
Il y aura-t-il bientôt un album ?
Bientôt… ? peut-être pas… nous allons nous donner un peu de temps pour composer un nouveau répertoire dans le but de sortir un deuxième album de compos. Du coup, nous n’allons pas, dans l’immédiat nous fixer de dead line.
Quels sont vos projets ?
Nos projets tournent autour d’une remise en question, d’une analyse de ce qu’il est possible de faire lorsqu’on est que deux : le son, le rythme, la mélodie et la manière de sonner, de groover… Nos projets, c’est aussi notre vie de couple et de famille, c’est très important à nos yeux.
Le mot de la fin ?
On ne l’a peut-être pas exprimé, mais nous sommes passionnés et nous aimons partager cela, nous aimons donner du plaisir aux gens qui nous reçoivent et au public qui s’implique. Les rencontres et les voyages nous plaisent énormément.
Quel disque donneriez-vous à un enfant pour l’emmener vers la musique ?
JJ : je me souviens à 8 ans avoir été bluffé par l’album rouge des Beatles et me dire… « ça existe ? ». Si en suivant, à 9 ans comme ça a été mon cas, on écoute « I wanna be your man » façon Stones, suivi de « Paint it Black » et « Sympathy for the devil », on peut aussi se dire… « Whoua !! ça aussi ça exite… ? ». Je proposerai donc ce type d’approche à un enfant.
K : Enfant des années 70, le son des années 80 sonne à la peau. J’ai adoré Patti Smith, Kim Wylde, Kate Bush, The Cure. Je me suis laissé aussi bercer par le reggae et le disco mais aussi la chanson française (Brel, François Hardy) et j’adore les slows. En fait, on peut tout faire écouter à un enfant, du moment que c’est de la bonne zic…
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