Serdar Gündüz et Fabrika : l’album d’un amoureux de la musique

vendredi 6 juin 2025, par Franco Onweb

C’est le grand retour de Serdar Gündüz et de Fabrika ! Pour ceux qui l’ignorent, on dira juste que Serdar est un des musiciens les plus présents sur la scène parisienne depuis le milieu des années 80. Il a promené sa guitare avec les Daltons, les Happy Mélodies, les Moonshiners ou encore Sporto Kantes qu’il a accompagné en tournée. Depuis le début des années 2000 il a son propre projet solo : Fabrika, avec lequel il a sorti un premier album en 2006. Un groupe assez inclassable qui mélange rock et électro en réussissant à garder un parfait équilibre.

Quand j’ai appris, en 2020 qu’à la suite du confinement, que Serdar venait de quitter les Daltons, je l’avais aussitôt contacté et il m’avait annoncé qu’il relançait Fabrika et qu’il me tiendrait au courant. J’ai alors suivi la réalisation et la conception de ce disque assez « inclassable ». On pourrait définir la chose comme étant des « chansons de poche » qui reposent sur un parfait mélange électro et surtout sur la guitare de Serdar, instrument qu’il maîtrise au mieux. Rock, pop, électro… ? Peu importe, ce disque est passionnant !

Pour en parler, on s’est donné rendez-vous un dimanche après-midi ensoleillé en terrasse d’un bar. A l’heure précise, Serdar a déboulé, tout en noir et lunettes noires avec son éternel sourire. On s’est assis, j’ai branché le magnéto et c’était parti pour une conversation passionnante avec un amoureux de la musique !

La première sortie de Fabrika était sur la compilation « Coming Soon » de Daniel Dauxerre en 2003. Cela avait beaucoup étonné le public. Tu faisais de la musique électronique alors que tout le monde t’attendait sur du rock. Est-ce le fait d’avoir joué avec Sporto Kantes ?

Non, j’ai fait le premier album de Fabrika avant de jouer pour Sporto Kantes. Entre 1994 et 1996 on avait fondé les Happy Mélodies avec Patrick (Williams, chanteur des Daltons NDLR) qui était un groupe très marqué par les Pixies et les Smiths. Quand le groupe s’est arrêté, Michel (Poupon Joyeux, premier bassiste des Daltons, NDLR) faisait déjà de la musique avec des batteries électroniques. C’est ça qui a tout déclenché : la facilité à jouer sans batteur et de pouvoir composer et enregistrer chez soi, avec des séquenceurs. Ça sonnait rock électro parce que mes racines sont rock’n’roll et que les batteries sont samplées. J’ai mis du temps à sortir le disque.

Serdar Gündüz
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On pouvait penser que tu faisais comme beaucoup : tu « quittais » le rock pour l’électro ?

Non, pas du tout, le rock’n’roll est gravé dans ma chair (sourire)… il faut savoir qu’il y a un disque qui a beaucoup marqué les musiciens à cette époque, c’est le premier album de Portishead (1994). Beaucoup ont flashé dessus. On écoutait un peu de rap, surtout américain, mais il y a eu vraiment une scission avec des gens qui ont flashé sur Portishead ! Benjamin Sportes (Sporto Kantes et Futuro Pelo) a insisté à fond pour que je l’achète. J’aimais bien mais ce n’était pas encore mon truc : c’était lent avec des boucles que j’aimais bien… Michel avait adoré ce disque. Je le trouvais magnifique mais un peu trop Dark.

Pourtant tu n’es pas un mec « Dark » !

J’ai des côtés un peu sombres, comme tout le monde, si tu as un minimum de sensibilité tu es un peu « dark » au fond non ? surtout en ce moment… J’ai eu mes drames personnels que je raconte dans certains textes comme « Rêves de l’Amerikkka ». J’ai fait de la musique électro avec des guitares, alors que tout le monde trouvait ça ringard comme instrument, et, quand le rock est revenu avec les Babys Rockers, tout le monde a trouvé les boucles électro un peu ringardes (rires). Moi, j’ai fait les deux. De toutes façons je m’en fout un peu du support. J’ai un esprit et un goût kaléidoscopique pour tout : je mélange et j’essaye un tas de choses. Je me rappelle avoir vu un gars qui jouait du blues devant la Sorbonne : il avait un moignon à la main gauche, il y avait plaqué un bottleneck et il jouait du blues ! qu’importe le support. Je fais parti de ces gens qui veulent partager la beauté, la tristesse, l’énergie de vie du monde…

On avait l’impression que tu faisais Fabrika, pour t’occuper mais quand les Daltons sont repartis tu es reparti direct dans le rock !

C’est Patrick qui est venu me chercher pour les Daltons. Le premier disque de Fabrika, je l’ai fait parce que j’avais plein de morceaux. Bertrand Burgalat avait aimé. Quand j’ai terminé l’album, j’ai eu un fils, puis un deuxième, et ça a freiné nos activités. Patrick, qui lui aussi venait d’avoir des enfants, m’a proposé de venir dans le groupe simplement parce que cela nous permettait de sortir de notre « cocon » familial et c‘était une manière constructive de boire de la bière (sourire).

Après ce premier album, tu es de nouveau parti dans les Daltons pendant neuf ans. Tu as quitté le groupe en 2020 après le confinement et là tu relances Fabrika.

J’ai fait une dépression à la suite du Covid. Et je me disais que je n’avais pas vraiment osé faire les choses que j’avais en magasin, dans ma tête, dans mon cœur, dans mes tripes… Je suis toujours très proche et ami avec Dalton, les trois membres. Tout va bien, il fallait juste que je sorte ces songs, avant le rideau final…

J’ai eu l’impression à l’époque que tu avais du mal à te fixer musicalement et que tu t’es un peu cherché avec des formations plus « rock » ?

(Silence) Quand j’ai arrêté les Daltons, je n’étais vraiment pas bien et je me demandais presque si j’allais continuer la musique. C’est revenu petit à petit par des rencontres. C’est vrai que j’ai eu du mal à me fixer. Je ne suis pas de ceux qui feraient, par exemple, que du rockabilly. J’aimerai bien. Ce serait plus simple, surtout qu’il y a toujours 3 accords… mais… ha ha ! c’est plus compliqué quand tu aimes les Cramps, Bach, les Pistols et Belle & Sebastien… et surtout si tu considère qu’il y a un fil conducteur universel parmi tout ça… et bien ça se corse un peu… Je suis libre et j’ai des goûts multiples. J’aime autant l’électro, la techno, que le rock avec des grosses guitares, que la musique classique comme Max Richter. J’aime toute sorte de choses : bossa, country, musique baroque, etc.

Serdar en concert
Crédit : Benoit Fatou

On s’attendait à te voir partir sur un groupe comme le Gun Club dont tu es archi mais alors archi fan.

Oh non, je ne peux pas. Jeffrey Lee Pierce est dans l’illumination. C’est un grand chanteur avec un côté jazzman expérimental ! Moi, déjà, je suis plutôt dans la construction et pour moi le Gun Club c’est un écrin, un magnifique cadeau de l’art ! Un miracle de révélation poétique. C’est sans doute possible d’imaginer sa façon de clamer sa poésie en français, mais je ne vois pas comment. J’adore, mais je n’essaye pas du tout de faire pareil… impossible pour moi.

Quand j’ai reçu ton niveau disque, j’ai retrouvé en grande partie Fabrika mais avec un côté très intimiste. C’est un disque que l’on écoute chez soi au calme, ce sont des « comptines de poche » avec une guitare très en avant.

J’avais plein de chansons. Certaines fonctionnaient d’autres moins. On les a essayés sur scène. Un copain m’a présenté à Martin Fleschtner, un ingénieur du son qui a son home studio. Pour bien comprendre, il faut savoir que j’ai mon propre label (Praksis Records), et comme beaucoup, pas d’argent. Ha ha. Bref, je suis totalement autoproduit. Martin, bosse vite, il vient de l’électro. Il a compris très vite que je voulais vraiment avoir beaucoup de guitares et qu’elles soient mis en avant. On a eu de bonnes surprises. Un de ses amis a joué du piano, Cécile Martinot joue du violon et a fait des superbes parties vocales. Ensuite j’ai enregistré Didier Perini, le bassiste, chez moi et je suis revenu le voir avec les boucles. Martin a réussi à faire une cohérence au niveau du son avec son traitement à lui, avec sa pâte. En faisant des albums, tu sais ce que tu veux (tu viens avec plein d’idées), mais tu acceptes aussi que cela ne ressemble pas forcément à ce que tu avais en tête. Il faut bien sûr que cela reste cohérent avec ton désir de base. Au bout d’un moment je me suis dit : voilà, c’est une étape, c’est là. Maintenant, j’ai hâte de faire le prochain album et j’ai bien compris comment enregistrer le prochain… la grammaire sonore que ça nécessite, et ce qui va rendre bien avec les moyens du bord…

Explique !

Il y a une intangibilité de la musique. On est des milliers à faire de la musique avec nos envies et nos cœurs mais tout faire passer c’est vraiment le boulot d’un producteur. Tout ça s’est fait très très vite… La plupart des chansons ont été faite en une journée, les voix parfois juste une matinée… Si je mets tout bout à bout, on a dû tout faire en 15 jours.

C’est un disque que tu as fait chez toi surtout ?

Oui un peu, et aussi, et surtout chez Martin. On travaillait dans l’urgence. C’est un peu bricolé mais sur une période de six mois. Je suis ravi du résultat.

Il vient d’où ce nom Fabrika ?

Ça veut dire l’usine ! (en turc) Dans mon fantasme de vie, je pensais que nous serions pleins à échanger les talents. A faire un collectif, musical, poétique avec un lieu où plein de groupe joueraient… Un « phalanstère » rock’n’roll. C’est aussi un clin d’oeil à la Factory d’Andy Warhol.

La pochette a un côté « les Temps Modernes » de Chaplin.

Il y a ça aussi, mais j’ai voulu évoquer quelque chose d’un peu iconique comme la banane du Velvet.

Martin Flechtner dans le Home Studio durant l’enregistrement
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Toute ta musique est basée sur une ligne mélodique avec la guitare avec toujours comme référence des gens comme Télévision ou le Velvet mais moi ça m’a fait penser aux Young Marble Giant avec cette guitare très tendue.

Ah bon ? Merci, je ne connais pas bien ce groupe, mais c’est vrai que j’ai évolué. Je ne cherche plus à faire « trasher » ma guitare. Le prochain album sera pareil avec une économie de moyens. Je ne cherche pas forcément la grandiloquence, mais plutôt un côté minimaliste et intimiste, et surtout des petites touches « inattendues ».

Tu pourrais faire des concerts en appartement ?

Oui, c’est dans les tuyaux. Je serai tout seul mais je serai aussi très libre !

Tu as besoin d’avoir un groupe ?

Non, c’est-pas obligé, mais j’aime avoir une bonne osmose avec les gens. Avec Patrick on s’est toujours compris musicalement. Parce qu’on a grandi avec les accords qu’on découvrait, etc. Avec le temps c’est difficile de rencontrer des musiciens avec qui tu connecte bien.

Pour moi ton disque pourrait se rapprocher aussi beaucoup de Philippe Katerine.

On me l’a déjà dit, pourtant je ne l’écoute pas tant que ça. Voir jamais. Je le prends comme un compliment. Son côté dingo-libre me plait bien. On a le même âge et probablement les mêmes références.

On parle de tes textes ? Le premier morceau c’est Amerikkka, avec ces trois K !

Oui, c’est pour le Ku Klux Klan ! (un rappel du côté ultra sordide du pays). Ce n’est pas l’Amérique dont je rêve. J’aimais Kerouac, et plein de choses me séduisaient là-bas… Les trois K c’est parce que depuis Trump ça fait très peur. Mais cette chanson parle de l’idée universelle d’un ailleurs qui serait mieux… l’eldorado que l’on idéalise. C’est une chanson de migration. J’Y parle des de mon père, j’y parle de la difficulté de s’arracher de ton passé pour essayer autre chose, enfin, j’y évoque aussi la disparition de mon petit frère, décédé à l’âge de 5 ans d’un accident de la route. La photo au verso de la pochette est l’endroit précis du drame. Ça m’aura pris des décennies pour oser en parler.

Tu as un morceau qui s’appelle « Rectangle Électrique », c’est un hommage à Jacno ?

Ça ressemble à Jacno mais la période d’après « Rectangle », c’est ce qu’on m’a dit (mais je ne connais pas). Le rectangle avec tes doigts ce sont les premiers accords que tu fais à la guitare quand tu n’as pas appris le solfège (il montre avec ses doigts un triangle NDLR) et qui joue du punk, comme nous tous ! Tu fais des formes géométriques, « Tommy Gun » c’est un triangle, le blues c’est un triangle… le rockabilly est un triangle. Pour moi, le blues est une loi mathématique universelle.

Le morceau « Madame de S » ?

C’est une ode aux Coronados et je suis fier parce que Bernard Lepesant (le chanteur) aime bien ! Didier Wampas vient aussi de faire une chanson sur eux dans lequel il dit qu’il n’y a rien de mieux que les Coronados. Je ne le savais pas, on a eu ce besoin de témoigner notre gratitude à ce groupe énorme qui nous a beaucoup marqué dans les années 80.

« Tuco et Cheyenne », c’est un hommage « au bon, la brute et le truand » ?

Évidemment, c’est aussi une ode aux seconds rôles éternels, aux losers magnifiques, ceux qui ont la rage… Tuco, pour moi, c’est un personnage incroyable. Il y a une complexité des seconds rôles tout à fait fascinante. Le morceau, surtout l’intro, peut faire penser à Ennio Morricone. En toute modestie bien sûr.

« Je ne savais que je t’aimais » ?

C’est une reprise de Gary Glitter « I didn’t know I loved you till I saw you rock’n’roll »

« Sur le canapé », tu arrives à faire un vrai morceau pop !

Quand j’étais gamin, j’avais vu une émission sur le punk où on voyait des punks, des ados, qui étaient écroulés sur un canapé. Pour moi cette vision de ne rien faire était le but du punk : juste ne rien faire (rires). Ca vient sûrement du fait que dans ma culture le travail est tout ! Sans doute une envie d’emmerder mon paternel. La deuxième partie parle de ma sœur qui a beaucoup rêvé de sa vie mais malheureusement est beaucoup restée à la maison et qui n’a pas fait grand-chose, elle n’a pas « osé ». La troisième idée du titre c’est le fil des images que l’on voit autours de nous et auxquelles on ne peut rien faire, ou c’est très difficile. Et en ce moment c’est particulièrement déprimant. C’est le refrain surtout qui est « pop ».

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Tes textes sont quand même très « Dalton » !

Bien sûr, j’ai mis ma pâte dans les Daltons, que j’ai co-fondé avec Patrick et Michel quand même et donc c’est normal que l’on retrouve les mêmes influences ! Une chanson : « Dans la chaleur du radiateur » parle du réchauffement climatique, les paroles sont très ironiques. Incapacité de bouger car on a un doigt coincé dans un radiateur, c’est très bizarre, les mots me sont venus comme ça, comme de l’écriture automatique, puis ça a fait « sens ».

Tu vas faire une chanson en Turc ?

Oui, j’aimerais bien mais je n’y arrive pas (rires). J’essaye mais c’est compliqué. Je vais en intégrer, d’ailleurs il y avait un titre en Turc sur le premier Fabrika, qui était une ode aux Kurdes et à plein de peuples en général. Mais je vais vraiment intégrer plus d’instruments et de musiques turques dans le prochain… enfin je vais essayer (rires). Je me suis longtemps interdit de le faire.

Ton album tu l’as appelé « Serdar Gündüz & Fabrika » ! Tout le monde sait que tu es Fabrika !

Ben non, pas tout le monde. J’ai eu un sursaut d’ego, et des potes comme Fantazio, m’ont poussé à mettre mon nom en avant parce qu’il y a pleins de groupes, et ça intrigue plus « Serdar Gündüz ». On se dit quoi ? Kezako ?

Ça va se passer comment sur scène ?

A deux avec Didier… On va mettre des boites à rythmes et puis basse et guitare sauf si j’arrive à trouver un batteur. J’ai envie de jouer, s’il le faut je le ferai tout seul.

Didier Perini (Basse)
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Cécile Martinot (Violon et voix)
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Tu as joué combien de fois ?

Pas beaucoup, quand notre batteur est parti. On s’est concentré sur l’album. Si jamais tu ne cherches pas des salles de concerts, il ne se passe rien, car on n’a pas de manager… Aujourd’hui la scène est un peu… triste ! On est les derniers vétérans à jouer dans les bars.

Tu veux rester dans ce format de poche ?

Je n’ai pas le choix : c’est difficile de trouver des musiciens, surtout un batteur !

Pour moi, ton disque est le disque parfait d’un matin tranquille : il est calme et on passe un bon moment !

C’est génial de dire ça ! merci. Après y’a des morceaux comme « rectangle électrique, la chaleur du radiateur, dans le tourbillon » qui sont assez pêchu quand même non ? il y a aussi « Faire comme toi » le problème psy universel de trouver notre voix, notre identité, ne pas suivre les autres par fascination… Et aussi « Dans le tourbillon » j’aborde le bourbier de la vie, cette chose que tu ne contrôle plus du tout, qui file à 300 km/h… entre tes pensées (bonnes et/ou mauvaises), ce que tu voudrais faire et ce que tu fais réellement, ta place dans le tourbillon du monde… en fait le texte est trois fois plus long, mais il fallait bien que ça tienne sur un disque !

Il a un côté jazz !

Ah bon ? Quand je joue seul, J’adore improviser comme dans le jazz, je peux ralentir mes boucles et prêter plus d’attention à certains passages. Je peux développer le côté pop et rock de mon disque avec des variations qui passent inaperçues.

Tu as toujours eu un côté élégant avec ta musique et ton look !

Merci, ça me rappelle qu’un jour j’avais fait écouter le premier album à un directeur de maisons de disques de la « French Touch » (Record Maker) et il m’avait dit que cela avait un côté « lettré ». Moi, ça me parait normal parce que depuis les années 80, j’ai écouté pleins de choses différentes, un peu comme tout amateur de rock pratiquant non ? A un moment il fallait que tout ça sorte ça… Mais en fait je n’y ai pas pensé en faisant le disque.

Tu as des titres d’avance ?

J’en ai encore une bonne vingtaine…

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Quels sont tes projets ?

Un nouvel album. Pour moi, mais aussi pour quelqu’un d’autre que j’apprécie beaucoup, qui ne pense pas avoir de technique vocale particulière, mais ses possibilités, son timbre et son émotion me touchent. Après l’industrie musicale s’est tellement développé dans un format flippant, assujetti aux réseaux (nombres de clics), stars jetables, grand concerts filmés, merchandisés, que je voudrais investir un lieu, un café ou on donnerait des concerts comme avant, bien sûr à Montreuil et dans pleins de ville ce café existe. Mais je voudrais faire tourner des musiciens qui expliqueraient, par exemple, comment et pourquoi ils ont composé telle chanson. Revenir au microformat. Concerts de poche pour 10 spectateurs… Des soirées hommage à Jeffrey Lee Pierce, au Velvet, à Marc Bolan. Ou comme j’avais fait : Les Ramones mais en acoustique… Un club d’amoureux du bon son. Le phalanstère Rock’n’roll !

On fait comment avoir l’album ?

Il y a un Bandcamp, toutes les plates formes et bientôt un site : je travaille dessus ! J’ai fait un clip « sur le canapé » qui a plus de 23 000 vues. Achetez le disque en direct, ne passez pas par le web. Je suis dessus parce qu’il faut y être mais ce n’est pas mon truc. Sinon : fabrika77@yahoo.fr !

Ta musique est parfaite pour de l’image.

Oui, j’ai fait quelques trucs de Surf Electro grâce à Thierry Los et puis j’ai placé quelques morceaux sur un film allemand « Bye bye Tiger » qui est passé un peu inaperçu. J’ai des idées pour faire de futurs clips vidéo ! attention aux yeux : une vague de beauté singulière va s’abattre sur YouTube ! si j’ai le temps ! ha ha.

C’est quoi ton objectif ?

De continuer quoi qu’il arrive ! apporter un peu de douceur de vivre et de joie adolescente du rock dans ce monde ou la haine et la peur prennent le dessus sur mes rêves naïfs de gamin…

Il en aurait pensé quoi le Serdar de 1982 de cet album ?

Il serait intrigué, je pense. C’est le résultat de 40 ans de musique.

Le mot de la fin !

Le prochain album sera énorme : il sera le concentré de 50 ans de musique rock ! et aussi : Aimez-vous les uns les autres, mais ne m’oubliez pas ! cœur avec les doigts !

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