Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Alexandre dans la vraie vie. J’essaie d’être spontané et sincère. Ce n’est pas toujours facile.
Comment la musique est entrée dans ta vie ?
Mon père sifflait de la variété et mon grand frère achetait les Inrocks et tous les disques dont il entendait parler. C’est ainsi qu’il a acheté Nevermind à sa sortie. Je crois que ça a commencé comme ça.
Quelles sont tes influences ?
C’est difficile à résumer. Elles sont liées à un parcours qui part de la variété française pour se diriger vers une période grunge, en passant par les musiques religieuses ou la pop des années 90.
Quel a été ton parcours musical jusqu’au Delano Orchestra ?
J’ai écrit beaucoup de chansons dans ma chambre dès l’âge de 14 ans. J’ai essayé de les jouer dans des groupes plus ou moins intéressants jusqu’à ce que je trouve celui qui me correspondait vraiment.
Peux-tu nous parler de ce groupe : influences, les membres, les disques, les concerts marquants … ?
C’est un vrai groupe d’amis, avec une belle longévité, que les journaux qualifiaient de post-folk mais qui se moquait bien des qualificatifs, qui a porté sa musique sur de belles scènes mais qui a aussi accompagné des projets de danse, de théâtre, de littérature. C’est un groupe dont on a beaucoup retenu le violoncelle et la trompette et qui pleure depuis quelques années le décès de son principal batteur, Christophe Pie.
Peux t’on évoquer tes autres activités : quelles sont-elles ?
Non, je ne préfère pas trop même si elles sont très en lien avec la culture en général.
En dehors de la musique quelles sont tes influences principales ?
Le cinéma, la photographie et la littérature. Tout ce qui redonne vie à l’instant et qui l’ancre dans le temps. C’est ce que j’ai toujours essayé de faire avec la musique.
Quand as-tu commencé ta carrière solo et à quelle occasion ?
J’ai commencé ma carrière solo (haha !) à 14 ans, en écrivant mes premières chansons. Elle s’est probablement concrétisée en 2015 avec la publication d’un premier album Eau paru chez Vicious Circle. Mais tout a toujours fonctionné pour moi de la même façon : Écrire des chansons et parfois, les publier.
Comment la qualifierais tu ?
De surprenante, je suis le premier surpris par ce qui a pu m’arriver.
Es-tu intégré à une scène ?
Je crois qu’il existe une famille d’artistes qui font de la musique avec la même fragilité, la même sincérité, la même spontanéité. On se reconnait assez bien.
Quelles ont été les dates de concerts importantes ?
Toutes ou presque, mais malheureusement les plus réussies sont souvent celles qu’on vit le moins intensément.
Tu as enregistré combien de disques avant Ven ven ven ?
6 avec The Delano Orchestra, 1 avec Alexandre Delano
Tu viens de sortir un nouvel album : Ven ven ven. Tu l’as fait où et avec qui ?
Je l’ai essentiellement enregistré à la maison. Ça a été long et laborieux. Sans limite de temps, il est difficile de conclure. J’ai eu la chance d’être aidé par mes amis musiciens de The Delano Orchestra et d’avoir de précieux conseils professionnels.
Comment présenterais tu ce disque ?
Je reviens de façon éclatée, en dix chansons, sur une période de vie. Pas plus de concept ni de propos.
Les textes : d’où vient l’inspiration ?
De ce que j’ai vécu, de la littérature, du cinéma et plus rarement d’enjeux sociétaux.
Comment se procurer tes disques ?
Oui, c’est vrai ça, où se procure-t-on des disques actuellement ? Il y a des disquaires qui le commandent, des médiathèques. Et je les envoie avec grand plaisir à ceux qui passent commande sur Bandcamp.
Quel est pour toi l’importance de l’image ?
Il y a la beauté de l’image, le souvenir, l’importance de l’esthétique, du goût. Mais si vous voulez parler de mon image, aucune importance, vraiment.
Es-tu très présents sur internet ?
Bien trop. J’aimerais sincèrement ne plus jamais avoir à toucher à un ordinateur ou un téléphone.
Quels sont tes projets ?
D’arriver à vivre en faisant des projets artistiques sans avoir à regarder un écran.
Y a-t-il des concerts prévus ?
Oui, quelques-uns, ça commence par un concert à la Coopérative de Mai le 4 septembre 2021.
Quel est ton avis sur la situation que nous avons vécu (la culture au silence) et qui risque de continuer ?
J’ai adoré voir le monde s’arrêter. Et la culture aussi. Le silence m’a fait le plus grand bien. Pour le reste, il faudrait être beaucoup plus radical pour voir le monde changer. Et comme beaucoup de monde, je regrette de ne pas avoir le courage de l’être assez.
Le mot de la fin : tu peux dire ce que tu veux ?
Alors merci, je veux bien laisser un silence.