Présentez-vous chacun séparément ?
Christophe Van Huffel : Je suis Christophe Van Huffel, musicien et réalisateur… et chanteur depuis peu ! Pour les grandes lignes : j’ai fait partie du groupe TANGER pendant une quinzaine d’années et j’ai passé 17 ans à créer, organiser, enregistrer la musique avec CHRISTOPHE (le chanteur).
Feelgood : Feelgood, Mogul, underground, dandy plutôt Hobo que Bobo.
Quel a été votre parcours en musique ?
Christophe Van Huffel : J’ai commencé vraiment la musique avec une guitare électrique à l’âge de 13 ans, même si la batterie m’attirait plus à l’époque. Des petits groupes au collège, au lycée, mais assez peu… j’étais assez solitaire. J’ai commencé à m’enregistrer assez tôt, pouvoir créer sa propre musique chez soi me fascinait. La production m’a vite donné envie de posséder du matériel. C’est ce que je fais depuis plus de 40 ans… (rires)
Feelgood : J’ai été chanteur des Bad Losers, fondateur de Kool Control, le premier groupe de House Music en France, également concepteur de Ciao ! Manhattan. C’était un laboratoire de musiques fusionnelles. J’ai collaboré à de nombreuses compilations et à quelques Maxis. (Mike Ladd, Jean-François Pauvros, DJ Scud). J’en oublie sûrement…Aussi avec Mike Spencer (Cannibals, Count Bishops) avec Dave Goodman (Sex Pistols crew). J’ai eu le plaisir de faire la musique du film d’Orlan la performeuse d’Art Contemporain. J’ai également été producteur et compositeur pour la rappeuse Bams. Pour ces deux albums j’ai collaboré avec Tony Allen (Fela) Brice Wassy (Talking Heads, Manu Di Bango ) et RZA (Wu Tang Clan). En ce moment je travaille à mon projet solo Feelgood Space Industry et je suis concepteur, compositeur et producteur sur un second projet Disco Sucks.
Quelles sont vos influences ?
Christophe Van Huffel : J’ai aimé la musique très tôt, j’avais déjà à 10 ans un vrai tourne-disque avec 2 baffles… Je suis tombé amoureux de la guitare car j’écoutais pas mal de hard rock (AC/DC, DEEP PURPLE, LED ZEP,…), puis peu après, la new wave et le punk… Au fil des années j’ai écouté de tout et il y a vraiment du bon dans tout. J’aime le son, les mélodies et les mots, peu importe la langue. Donc, mes influences sont partout !
Feelgood : Au début était le punk et toutes ses déviances. Les Clash ont été de très bons passeurs pour notre future orientation. Ils nous ont distribué les graines et nous les avons saisis. Nous les avons semés et la récolte fut fructueuse. Alors le rap très tôt, le disco et le funk aussi. Le label anglais Factory Records a aussi été très actif pour son esthétisme rigoureux, sa musique bien sûr et il m’a permis de découvrir le raï et la musique orientale avec Cheb Sahraouï et Cheba Fadela. La même chose pourrait être dite d’Industrial Records le label de Throbbing Gristle. Je citerais aussi le dub et le reggae dont nous étions abreuvés très jeunes avec les nombreux concerts reggae in the south of France (Marley, Burning Spear…) Fela et l’Afro Beat. La House Music des débuts du moins, pour ses expérimentations infinies. La musique des films français des années 60/70. Gainsbourg évidemment. Miles et la musique psychédélique dans son ensemble, qu’elle soit jazz, pop ou rock.
Quelles sont vos influences communes ?
Christophe Van Huffel : Nous avons été colocataires pendant quelques années il y a bien longtemps et bien sûr que nous avons partagé pas mal de musique à la maison.
Je pense que nous avons le même goût pour les beaux arrangements, pour la musique « stylée » qui nous fait voyager ou qui nous bouscule.
Feelgood : Absolument. Notre culture et nos influences basiques sont très proches que ce soit musicalement, cinématographiquement et littéraires et nous avons de nombreux points communs. Et notre amour mutuel pour la musique de Christophe… Et de son beau-frère Alain Z Khan.
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Christophe Van Huffel : FeelGood était manager de Tanger et nous avions décidé de partager un appart à Paris.
Feelgood : Oui, on était toujours fourrés dans le magasin de disques Exodisc (Paris 18) qui était devenu notre QG. Au départ, le chanteur de Tanger écrivait les textes de Ciao ! Manhattan.
Quels sont les projets auxquels vous avez participé ensemble avant ce disque ?
Christophe Van Huffel : J’avais enregistré des maquettes pour un projet de FeelGood au studio Campus il y a un bail ! Mais sinon, c’est la première fois ensemble sur un projet qui sort.
Feelgood : C’était pour Ciao ! Manhattan. J’ai donc été manager de Tanger, et nous avons collaboré ensemble à la musique du film d’Orlan et même fait une participation commune à l’album Mauvaise Etoile de Patrick Eudeline.
Comment avez-vous décidé de faire un disque ensemble ?
Christophe Van Huffel : J’ai fait une reprise de « Girl in Uniform » (un inédit des Bad Loosers inclus dans la réédition du LP sortie chez Twisted Soul Rec.) pour la promo du disque et cette dernière a tellement plu au patron du label (Thierry Baron) qu’il m’a proposé de la mettre sur vinyle avec la version de FeelGood.
Feelgood : C’est ça, les dés du hasard.
Pourquoi un « split single » ?
Christophe Van Huffel : C’est sympa, deux potes, deux faces, deux atmosphères, le partage…
Feelgood : C’est vrai ça ne se fait plus trop, mais j’aimais bien ça sur les petits labels indépendants de l’époque Punk/New Wave. Sur ce split il y a des interactions directes entre les deux faces. Christophe a produit ma Face et reprend My Girl In Uniform des Bad Losers.
Annonce-t-il un album ?
Christophe Van Huffel : Oui, du coup ça a déclenché une envie de creuser un peu plus et de tenter une proposition artistique plus conséquente. C’est dans les tuyaux…
Feelgood : Un album de Space Industry est prêt ou s’accouplent pop française 70’s psychédélisme et Exotica. On m’accuse de Rétro Futurisme parfois, pour moi le Rétro Futurisme c’est le passé caressé dans le sens de la modernité.
Vous avez chacun deux morceaux sur le disque : pourquoi pas quatre titres en commun ?
Christophe Van Huffel : C’est sympa, deux potes, deux faces, deux covers, deux atmosphères, le partage…
Feelgood : Oui et aussi pour la qualité du son le format Maxi ne s’y prêtait guère.
Sur le disque vous reprenez chacun « Girl in uniform » des Bad Losers : pourquoi ce titre ?
Christophe Van Huffel : J’ai découvert ce titre dans les bonus inédits du disque et je l’ai trouvé superbe, une belle compo comme j’aime… Alors, je l’ai mis en chantier dans mon studio et en ai fait ma version…
Feelgood : C’était le choix de Christophe en effet. Merci pour le compliment. (Sourires). Quant à moi je ne rejoue pas le titre j’ai écrit sa suite.
Comment décririez-vous les titres de l’autre ?
Christophe Van Huffel : FeelGood aime les arrangements plus fournis, ça fourmille de plein d’idées, de sons, d’images. Ça lui ressemble parfaitement ! Il adore faire des assemblages très précis et il a l’art d’orchestrer tout ce petit monde afin de nous faire voyager dans son univers musical.
Feelgood : Je retrouve sur Girl In Uniform une influence Stranglers très présente. Sur le second j’entends Bashung, j’entends Christophe, j’entends un très bon morceau et de très bons chœurs.
Peut-on espérer des scènes en commun ?
Christophe Van Huffel : Je n’en suis pas là, je démarre à peine dans la chanson ahahahah !
Feelgood : Nous avons déjà joué ensemble accompagnés de 5 musiciens à la party de lancement du label Twisted Soul Records à La Dame de Canton.
Pourquoi ne pas monter un groupe ensemble ?
Christophe Van Huffel : J’aime ce que fait FeelGood mais je suis sur des chemins différents artistiquement. Mais qui sait ?
Feelgood : J’aime aussi ce que fait Christophe. Si l’envie est pressante et présente pourquoi pas ? Mais Christophe a beaucoup de travail notamment avec son studio et de mon côté je travaille à Disco Sucks mon projet multiculturel.
Vos projets ?
Christophe Van Huffel : Pas mal de réalisations et de mixes. Avec beaucoup de jeunes artistes que j’adore !!!
Feelgood : Je viens de terminer la production d’un Maxi de Disco Sucks Sono Globale Under Pressure, autrement dit la Sono Mondiale avec l’Urgence et l’Attitude du Punk. Avec ses deux chanteuses Rubi Star et Chaadia, le groupe nous ballade des nuits rouges du Caïre à l’Afrobeat de Kinshassa. Avec de longues escales à Düsseldorf, Londres, Paris et New York. Maxi sortie le Maquis/Pias Mars 2023.
Le mot de la fin ?
Christophe Van Huffel : Suite au prochain épisode...
Feelgood : Comme le disait judicieusement Black Sabbath « The End… of The Beginning ».
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