The Arrogants ou le Rhythm and Blues et le rock psychédélique de notre époque.

vendredi 9 juin 2023, par Franco Onweb

Au début des années soixante, le rock emporta tout sur son passage avec son côté dynamique, sauvage et mélodique. Au cours des années qui suivirent la musique évolua avec les différentes époques, la technologie et les réseaux de distribution mais quelques groupes de musique continuent à perpétuer le dynamisme et le rock de la moitié des années soixante. On les appelle Garage Bands ou groupes psychédéliques et ils ont tous en commun l’amour de la mélodie, la sauvagerie et surtout cette naïveté qui sont le symbole de ces années glorieuses.

The Arrogants, groupe de Lille, fait partie de cette scène qui continuent à jouer cette musique indémodable qu’est le rock. Tout y est : les mélodies, la production, le look… A la simple vue des Arrogants, on a l’impression de voir une bande de musiciens qui se promèneraient un samedi après-midi à Carnaby Street en 1965. Pourtant ce quartet est bien de notre époque et a arpenté bien des scènes en proposant ce Rhythm and Blues que personnellement j’adore. Attention, The Arrogants n’est pas un groupe de revivaliste mais bien quatre types de notre époque qui veulent juste jouer la musique qu’ils aiment et qui le font avec un talent indéniable.

Au moment où le groupe s’apprête à sortir un deuxième album et surtout à ouvrir pour The Who, le mythique groupe britannique à Paris, à la Défense Arena, Thomas Babczynski, le chanteur guitariste de ces jeunes arrogants à bien voulu répondre à quelques questions.

Qui êtes-vous ?

Je suis Thomas Babczynski, chanteur guitariste de The Arrogants, un groupe de Rock Garage . On est quatre musiciens avec deux guitares, une basse et une batterie. On vient de Lille.

Crédit : Gérald Chabaud

Présentez-vous musiciens par musiciens

A la guitare il y a Adrien Lepers, qui joue sur une guitare Fender et un ampli Fender, à la basse Franck Lecaille, et Alexandre à la batterie depuis un an. Il y aussi mon petit frère Luc qui nous accompagne sur certaines dates comme musicien additionnel, tambourin, harmonica et guitare sur certains morceaux et moi, Thomas.

Comment le groupe a commencé ?

Il y a eu un alignement des planètes, un soir de pleine lune avec des loups qui hurlaient. C’est cette nuit-là, que nous avons décidé avec Luc de monter le groupe, c’était en 2008, nous étions juste tous les deux. Nous avons créé un « Myspace » sous le nom de The Arrogants parce qu’on disait de nous que nous étions de jeunes arrogants et que nous avions la mèche (rires). Le nom ne se fourvoyait pas. C’était vrai et sincère. On a commencé à jouer tous les deux et ensuite on a pris des musiciens pour agrandir le groupe : on a commencé les répétitions avec un batteur et un bassiste, pour la fête de la musique, on a commencé à répéter de manière plus consistante. Il y a eu pas mal de changements de musiciens, jusqu’à la formation actuelle.

Quelles étaient vos influences à la base du groupe ?

Nos influences ce sont les années soixante, le Rhythm and Blues, le rock psychédélique les Mods avec le film « Quadrophenia » qui raconte l’histoire de ces jeunes anglais en scooter, même si on ne se définit pas comme un groupe mods, on aime ce genre de musique, mais aussi le blues et le rock garage. On fait la musique que l’on voudrait entendre dans les soirées : dansante assez pêchue avec beaucoup de guitare… pas de morceaux lents, juste des morceaux rapides.

Pourquoi êtes-vous aussi fans des années soixante ?

Il y a eu revival sixties il y a quelques années qui nous a beaucoup plu. En ce moment il y aussi un revival avec pleins de groupes qui adhérent à ce mouvement, avec des groupes comme Brian Jonestown Massacre ou The Warlocks, des groupes américains. On aime aussi beaucoup des groupes qui sont un peu une copie des années soixante avec une sonorité assez psyché comme les Chesterfield Kings.

Quelles ont été les dates de concerts importantes ?

Un festival à Arras, le « Main Square Festival », devant 20 000 personnes. J’ai été étonné par la distance avec le public mais aussi nous sur scène , nous étions assez loin des uns et des autres . Je n’entendais pas spécialement ce que le public entendait, en plus c’était en plein air. D’habitude on joue dans des petits lieux, comme des caves avec un gros son, avec de l’obscurité et forcément, on n’avait plus nos marques. On ne voyait même pas les manches de guitares les uns les autres.

Vous avez enregistré combien de disques avant ce nouvel album ?

Deux disques, un EP en 2014 « Introducing » et un album en 2015 « No Time To Wait » , réédité en 2017. On va sortir au début de l’été un nouvel album « Brainwash » qui est prêt depuis avant le Covid, mais comme tout le monde on a été retardé.

Comment êtes-vous arrivés sur le label anglo-américain Dirty Water ?

A Lille, il y a une salle assez grande, l’Aéronef quand j’avais 16 ans, j’en ai 27 aujourd’hui, j’ai rencontré Yvan Serrano aka Healer Selecta des Dustaphonics qui a produit Charlie Winston à Londres. Il recherchait des artistes. Il m’a proposé de faire un Open-Mic. J’y suis allé avec ma guitare et mon harmonica, avec un côté un peu folk. J’ai joué mes chansons. Ça lui a plu et suite à ça il nous a enregistrés. Il a ensuite envoyé les bandes à des labels en Angleterre et ça a plu à Paul de Dirty Water qui a sorti notre premier 45t et l’album.

Crédit : Gérald Chabaud

Pourriez-vous décrire vos disques ?

Je suis très inspiré des Rolling Stones dont chaque album reflétait une période de leur époque, même si eux c’étaient les années soixante avec des changements musicaux majeur tous les ans. Pour nous le premier 45t ce sont les morceaux du début avec de l’orgue un peu mod. Il y a un morceau, « Drunky blues » que l’on joue encore avec une bonne grosse guitare fuzz qui rentre dans la tête assez facilement. Pour ce nouvel album, c’est la continuité du premier avec un côté un peu plus … sauvage ! On veut faire de bons disques dans la continuité de ce que nous avons fait, et c’est de mieux en mieux.

En écoutant vos morceaux on trouve beaucoup d’ambiances différentes mais globalement c’est du rock Garage ! Etes-vous d’accord ?

Pour moi si je devais définir le groupe ce serait Rock Garage Psyché avec des groupes comme The Chocolate Watch Band, Shadows of Night, The Who, les Stones, et maintenant de plus en plus les Stooges. En fait si on devait décrire nos disques, le premier 45t serait assez mod, notre album plus Rhythm and Blues mid sixties et le prochain se rapprocherait des Stooges.

Comment décrirais-tu ce deuxième album ?

C’est un album dans la même structure que le premier, intro, couplet, refrain, pont et ensuite on essaye de placer à chaque fois un solo de guitare. En concert, les gens adorent les solos de guitare. Chez nous, tout tourne autour de la guitare, c’est un instrument parfait pour ce que nous faisons. C’est un instrument qui peut créer plein d’émotions.

Qui a composé et qui écrit les morceaux ?

J’ai composé les morceaux et ensuite j’ai essayé d’écrire des textes qui racontent des histoires. Franck le bassiste a écrit des morceaux et il en chante deux sur scène.

Crédit : Gérald Chabaud

Les textes : d’où vient l’inspiration ?

L’inspiration c’est notre vécu, des jeunes qui se baladent la nuit dans la rue (rires).

Quels sont vos projets ?

Ce deuxième album, on espère qu’il va bien fonctionner et que l’on pourra faire pleins de bons concerts et enregistrer de nouveaux morceaux.

Y a-t-il des concerts prévus ?

Oui, nous allons jouer en première partie des Who le 23 juin à la Défense Arena, un très grand moment pour nous !

Un grand merci à Gérald Chabaud pour les photos

En concert le 23 juin 2023 à la Defense Arena en ouverture de The Who

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