Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Paul Péchenart. Je joue de la guitare électrique depuis que je suis ado. J’ai joué avec de nombreux groupes de rock et de blues. Je suis aussi auteur / compositeur / interprète. J’ai écrit une centaine de morceaux. « Ce que tanguer veut dire » est le sixième album enregistré sous mon nom. Il est sorti en février 2022.
Comment la musique est entrée dans ta vie ?
C’est à Londres à la fin des années soixante que j’ai découvert la musique électrique. Depuis cette période, je n’ai jamais lâché la guitare. Quand j’étais encore au lycée, j’ai eu la chance de jouer avec Zox qui m’a présenté Dominique et Mimi avec qui nous avons formé les Dogs au début des années soixante-dix. C’était un groupe magique.
Quel a été ton parcours musical avec tous les groupes dont tu as fait partie : Dogs, Froggies et carrière solo ?
J’ai joué plusieurs années avec les Dogs. J’ai, ensuite, rejoint Larry Martin Factory avec qui nous avons tourné en Europe et enregistré trois albums. J’ai aussi tourné et fait des albums avec des bluesmen lors de leurs tournées européennes (Hubert Sumlin, Screaming Jay Hawkins, Sonny Rhodes, Champion Jack Dupree, Luther Allison, …). A la fin des années quatre-vingt, j’ai rejoint les Froggies avec qui j’ai enregistré deux albums et joué en France. A la suite de ces années Froggies, je suis retourné dans les Dogs pour des concerts en Europe.
Sans minimiser l’influence qu’ont eu sur moi tous ceux avec qui j’ai eu la chance de jouer, les Dogs sont mon groupe de référence pour l’énergie, l’attitude et l’impact des concerts.
J’ai commencé à écrire des morceaux assez tôt dans ma carrière et c’est en 1995 que j’ai sorti le premier album sous mon nom. Entre 2010 et 2020, j’ai aussi écrit la plupart des morceaux des trois albums de May Edda ainsi qu’un morceau que j’ai enregistré avec Jay Ryan sur l’un de ses récents albums. J’ai participé à plusieurs reprises au projet « Love for Christmas » que Paul Péchenart Jr a mené pendant 10 ans et, dans le cadre de ses chansons d’été, nous avons enregistré un morceau et une vidéo « Rires d’été, larmes d’hiver ».
Comment décrirais-tu ta musique ?
Ma musique est au croisement du rock anglo-saxon et de mes textes en français. D’un côté, les notes et les sons pour l’électricité, de l’autre, les mots qui traduisent mes émotions. Le son d’ensemble tient à l’utilisation du français, aux thèmes abordés et au son de ma voix qui a besoin d’espace pour s’exprimer. Même dans mes chansons nostalgiques, je m’applique à conserver un décalage, une lumière et une note d’espoir. Certains ont qualifié mes chansons de mélange de douceur et de rage. Je partage cet avis.
Quelles sont tes principales influences ?
Mes influences vont du rock anglais (Stones, Kinks, Who, Radiohead, …), au rock US (Doors, Jimi Hendrix, Velvet underground, Strokes, At the drive-in, Tom Waits, …), au blues (John Lee Hooker, Muddy Waters, …), au métal (Deftones, Limp Bizkit, Korn, …) et au rock français avec un fort penchant 2 pour les groupes où les guitares sont prédominantes. J’aime beaucoup Gorillaz bien que je n’aie encore jamais eu l’occasion d’utiliser des instruments électroniques de manière aussi conséquente.
Il y a-t-il des artistes dont tu te sens proches en France ?
L’artiste français dont je me sens le plus proche est Alain Bashung.
Comment qualifierais-tu ta carrière musicale ?
Ma carrière musicale est marquée par une grande liberté. La musique est un univers très vaste que j’ai eu la chance de parcourir grâce à toutes les merveilleuses personnes que j’y ai rencontrées. Je n’ai jamais été contraint dans mes choix musicaux ni dans ma manière de m’exprimer. La musique m’ouvre des portes vers les territoires où me porte mon imagination, sans limites et sans contraintes. Je ne fais pas de la musique avec l’intention de « faire carrière » mais plutôt de suivre mes envies pour aller vers plus de lumière et de partage avec ceux qui m’accompagnent et le public.
Comment te considères-tu sur la scène musicale française ?
La scène a beaucoup d’importance pour moi. Elle permet un partage immédiat avec le public. C’est très précieux et très intense. Elle permet ces instants magiques qui donnent un sens à ce que je fais. Je constate que l’on me place indifféremment dans le punk-rock, le rock français et la chanson française. Ça me convient très bien d’être au carrefour de toutes ces tendances qui ont façonné mon histoire. Bien que mes albums soient arrangés autour de la formule rock classique guitare / basse / batterie, je ne sens pas lié à un style mais plutôt à la recherche de la meilleure manière d’exprimer ce que mes chansons racontent. Par ailleurs, je peux indifféremment jouer en acoustique ou en électrique.
Quelles ont été les dates de concerts importantes ?
Les concerts se suivent et ne se ressemblent pas. Je me souviens de concerts au Havre avec les Dogs, en Italie avec Larry Martin Factory, en Autriche avec Hubert Sumlin et à Paris avec mon groupe. Quand le courant passe, les expériences restent gravées dans ma mémoire.
Tu as enregistré combien de disques avant « Ce que Tanguer veut dire » ?
J’ai enregistré une vingtaine d’albums en tant que guitariste et six sous mon nom.
Pourquoi ce titre ?
Ce titre est, à la fois, celui d’un morceau de l’album et celui de l’album dans son ensemble. A mon sens, il résume ce que nous devons apprendre pour affronter les hauts et les bas de notre existence. J’aime bien la métaphore maritime qui symbolise la fragilité face aux forces qui nous dépassent.
Tu l’as fait où et avec qui ?
J’ai fait cet album avec Esteban Avellan, Paul Péchenart Jr et François Casaÿs. Nous l’avons enregistré chez Accès Digital à Rouen où nous avions déjà fait les quatre albums précédents. Notre collaboration au long cours nous permet d’associer nos parcours très différents et très complémentaires pour trouver les meilleures manières de faire sonner nos morceaux. Il y a des invités sur ce disque : peux-tu les présenter ? Les deux invités sont Christelle Redouté et Théo Bertou. La première est auteure / compositrice / interprète dans le groupe « Navarro » et bassiste dans « La faiblesse ». Elle vient du monde du grunge. Elle intervient pour les chœurs et pour chanter avec moi sur « Parmi les étoiles ». Le second est batteur. Il vient du rock anglais et du punk-rock (« Stygmate », « Vancouver »). Il a enregistré plusieurs morceaux sur l’album et fait maintenant partie du groupe sur scène. Il fera la plus grande partie des batteries sur l’album suivant.
Comment présenterais-tu ce disque ?
Comme mes quatre derniers albums, « Ce que tanguer veut dire » est le résultat d’un travail en commun. Bien que le projet global se fasse sous mon nom, nos albums sont le fruit du travail de notre groupe avec Paul Péchenart Jr et Esteban Avellan. J’écris et je compose les morceaux puis ce sont eux qui en définissent le style et les arrangements. Ces derniers sont entièrement à mettre à leur crédit. La production se fait en collaboration avec François Casaÿs du studio Accès Digital à Rouen qui est, en quelque sorte, le quatrième mousquetaire.
Il y a plein d’influences sur le disque comme la pop ou la chanson française : c’est voulu ou cela s’est imposé ?
C’est assez naturellement que ce que nous écoutons et nous inspire se retrouve dans notre album. Les influences sont assumées. Rien ne nous a été imposé, ni en termes de composition, d’écriture, d’arrangements, ni de production.
D’où vient l’inspiration de tes textes ?
Tout ce qui m’entoure peut devenir une source d’idées, aussi bien des sujets d’information, des publicités, des livres, des rencontres, des impressions, des tags sur les murs et des ambiances ressenties lors de voyages et de balades. Je suis particulièrement sensible à ce qui a une relation avec les villes et à toutes les situations entre les personnes. Je note les idées quand elles apparaissent et, de temps en temps, certaines acquièrent leur vie propre jusqu’à devenir les paroles de mes chansons. Le hasard et l’impression du moment ont leur importance. Je laisse venir et je choisis la simplicité.
Comment se procurer tes disques ?
Les exemplaires physiques se trouvent dans les chaînes de distribution nationale et sur le site de mon label « Juste une trace ». Les supports numériques se trouvent sur les plateformes musicales.
Quelle est pour toi l’importance de l’image ?
L’image ajoute une dimension à la musique. Elle est là pour donner un autre regard sur les idées exprimées dans les chansons. Elle doit être complémentaire de ce que l’on entend. Nous avons choisi, pour la couverture de notre album, une photo d’un espace vide sous un ciel lumineux où l’ambiance urbaine et ferroviaire évoque la ville, les transports, les voyages, les grands espaces et la liberté. On ne sait pas trop où on se trouve car aucun signe distinctif ne ressort. L’imaginaire prend sa place.
Es-tu très présent sur Internet ?
Je suis assez peu présent sur Internet. J’utilise Facebook pour annoncer les concerts et les évènements.
Justement, y a-t-il des concerts prévus ?
Nous sommes actuellement en tournée en France et en Belgique pour la sortie de l’album. Des dates sont en discussion pour les mois qui viennent. Je suis ouvert à toutes les propositions.
Quels sont tes projets ?
Mon projet principal, pour le moment, consiste à faire vivre mes morceaux et notre nouvel album : concerts, promotion et, bientôt, enregistrement d’une nouvelle vidéo. 4 Quel est ton avis sur la situation que nous avons vécu (la culture au silence) ? Cette période a été très dommageable pour les concerts et le contact avec le public. Elle a été très bénéfique pour l’écriture et les enregistrements. Elle a mis en avant le caractère essentiel de la culture et le besoin que nous avons de nous réunir pour partager des émotions en direct. Le mot de la fin : tu peux dire ce que tu veux ? Mon plus grand souhait et ma plus grande joie sont de venir vous présenter nos morceaux sur scène.
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