Présentez-vous ?
David : On est VAPA, Davis et Perrine, un duo électro.
VAPA, c’est un hommage à Coluche ?
D : C’est le premier morceau que j’ai composé avec mes nouveaux outils. C’était à un moment où Coluche interpelle des étudiant pendant une manifestation en leur disant : « vous n’avez pas d’avis de toute façon on ne vous le demande pas ». C’était une manière de les provoquer et c’est devenu le « fil rouge » de VAPA. Je mets cette réplique au début de chaque concert.
Plus jeune, tu as fait du hard rock, du rap et maintenant de l’électro. C’est un peu le grand écart ?
D : C’est une liberté de création parce que les groupes c’est un peu une sorte de pression… J’ai fait du reggae, un peu de rap, beaucoup de métal parce que à la base je suis guitariste. Dans un groupe c’est dur de s’accorder, de se mettre d’accord sur les compositions. J’étais frustré ! Pourtant je voulais vraiment faire de la musique et l’électro me convenait bien. Je suis aussi parti vivre en Allemagne à Cologne, le berceau de la musique électronique. J’ai beaucoup appris là-bas et là j’ai vraiment trouvé mon axe.
Pourquoi l’Allemagne ?
D : Pour des raisons personnelles mais je suis en train de voir si je ne vais pas rentrer en France.
Tu as encore envie de faire un groupe ?
D : VAPA est un groupe ! En tout cas, on fonctionne comme ça. On est deux sur scène mais il y a aussi un ingénieur du son, un manager… On est déjà six ou sept pour ce projet.
Perrine : Je suis VJ sur scène. A la base je suis graphiste. J’ai commencé à faire des films pour David, dont VAPA. On a développé le live ensemble, qui fait, maintenant, partie intégrante du show.
Tu n’es pas DJ ?
D : Non, c’est du Live ! Je ne suis que très peu Dj, ça m’intéresse moins.
Tu fais une musique « consciente » selon certains journalistes. Ce n’est pas paradoxal alors que les gens viennent justement à tes Lives pour oublier les problèmes de la vie quotidienne ?
D : Justement, c’est le moment de passer des messages. C’est assez discret et subtil. On essaye d’avoir un message sans donner de leçons mais qu’on véhicule des valeurs.
Mais l’électro n’est pas une musique à message ?
D : Il y a des morceaux qui ne sont pas forcément dansants. Tu peux te mettre dans ton canapé et ça marche très bien. Là, tu peux passer des messages !
C’est pour ça que dans ton clip tu mets en scène un personnage qui est perdu dans la forêt et qui va en boite pour retrouver du monde ?
D : Oui, il se sent perdu et il va fêter le moment en boîte.
P : il se retrouve avec pleins d’amis pour danser au milieu de gens qui l’aiment, alors qu’avant dans la forêt il était seul et perdu…
Quel est le parcours discographique du groupe ?
D : Il y a eu un six titres en mai et avant ça j’ai sorti 35 singles pendant 3 ans, à peu près un par mois, notamment des collaborations avec des producteurs allemands. Il y a pleins de choses différentes avec des sons intéressants. J’ai voulu regrouper les plus « marquantes » dans cet EP pour passer une étape.
Quelle a été votre plus grosse date ?
D : Les Transmusicales en 2021 devant 2500 personnes, avant on jouait devant 200 personnes… Il y a eu juste une soirée étudiante devant 1000 personnes. Notre live était prêt depuis longtemps. On s’était préparé pendant le Covid et on a juste fait une dizaine de dates avec ce Live. Les Transmusicales nous ont permis de franchir une étape : un Live de 1h20 ! C’était vraiment important pour nous.
P : Cela a accéléré le processus de développement.
D : Ce live, c’est le moment de le proposer en France mais aussi en Allemagne.
Ce serait quoi vos influences ?
D : J’adore Rone, je le suis depuis le début
P : En ce qui concerne le graphisme et la scénographie j’adore aussi Rone mais Woodkid aussi a un Live impressionnant.
Vous n’avez pas peur que la scénographie et l’image l’emporte sur la musique, un peu comme Woodkid justement ?
D : Il a réussi un truc…
Mais ta musique peut tenir toute seule sur scène ?
D : On cherche à proposer quelque chose de global, je n’ai pas peur d’avoir trop de visuels et Perrine a pleins d’idées pour ça.
P : Mon but est d’apporter un plus et de ne pas « écraser » la musique. Il y a un jeu de lumière qui est mis en place ce genre de choses… Mais on a conscience qu’il faut surtout laisser la place à la musique.
C’est quoi la suite ?
D : La Pologne pour la fin de l’année 2021 et ensuite un EP de remix de mon disque pour le premier trimestre 2022, avec des producteurs et productrices françaises reconnus qui ont accepté cet exercice. Après ce seront des dates et des dates… On verra après s’il y a un album ou un EP en 2022.
Tu as pris des producteurs français pour tes remix, la France est un grand pays d’électro ?
D : Oui, mais à l’Est ils sont très forts aussi. Prends la Pologne, j’y suis allé l’été dernier pour des concerts et franchement il y a du répondant. Si tu vas à Gdansk tu verras une scène incroyable !
Ta musique est très mélodique, tu as été guitariste dans tes groupes : tu composes pour VAPA avec cet instrument ?
D : Il y a pas mal d’idées qui viennent de là mais j’ai vraiment besoin de me mettre à travailler sur mes instruments et mes machines pour arriver à un résultat.
Vous voulez dire quoi pour la fin ?
D : J’ai une passion pour les œufs, je ne sais si ça intéresse les gens (rires) ! On a des coquetiers à vendre dans le merchandising. On se demandait hier si on n’allait pas faire un concert dans un poulailler.
Quel disque tu donnerais à un enfant pour l’amener vers la musique ?
P : Supertramp « Breakfast in America »
D : Half Moon Run, un groupe canadien que j’écoute en boucle en ce moment.