The Very Good Trip Festival, un festival indépendant dans le Béarn

vendredi 2 juin 2023, par Franco Onweb

C’est le festival qu’il ne faut pas manquer si vous êtes un fan d’Indie pop : le Very Good Trip Festival où pendant trois jours, du 9 au 11 juin dans le cadre magnifique du Château de Bellocq dans les Pyrénées Atlantique vont se produire 16 groupes de huit nationalités différentes sous le parrainage de Michka Assayas, qui a permis à ce festival de reprendre le nom de sa splendide émission de radio sur France-Inter.

Mathieu Turon, le fondateur du festival, m’a présenté la deuxième édition de festival, totalement indépendant, sans aucunes subventions, notamment cette programmation quasi-parfaite où l’on retrouvera de la Soul, du rock, de la pop avec des artistes comme FUJIYA & MIYAGI, Olivier Rocabois, THE LEISURE SOCIETY ou encore THE ALLERGIES.

Peux-tu présenter le festival ?

C’est le Very Good Trip Festival, un festival indépendant, avec des groupes indépendants, sans têtes d’affiche, des artistes qui ne jouent nulle part ailleurs. Sur quinze groupes, il y en a 13 qui vont venir spécialement pour le festival, d’Angleterre, d’Italie ou de Suède. Ce ne sont pas des gros cachets mais ils ont auront le plaisir de jouer dans un joli cadre. C’est un festival qui s’adresse aux curieux et aux mélomanes. Ce sont des groupes que j’adore, qui sont accessibles à tous et donc que l’on ne verra pas ailleurs. C’est l’idée du festival !

Quand aura lieu la deuxième édition ?

Du 9 au 11 juin au château de Bellocq dans les Pyrénées Atlantique. Le site est magnifique.

Pourquoi une programmation aussi indie et indépendante ?

Simplement parce que les groupes indies sont plus motivés et « mouillent plus le maillot » que les têtes d’affiches habituelles. Ils sont plus motivés quand ils ne sont pas connus. Par exemple, il y a Olivier Rocabois, il devrait être connu dans toute la France et ailleurs, et bien pour moi c’est ce genre d’artistes qu’il faut mettre en avant pour leur offrir un peu de visibilité, ce que peu de festivals font. Ils préfèrent se baser sur de grosses têtes d’affiches.

C’est un festival 100% indépendant et sans aucune subvention ?

Oui, c’était le cas l’année dernière pour la première édition et c’est pareil cette année. C’est un gros risque financier. On spécule sur le monde qu’il va y avoir. L’année dernière on a réussi à couvrir les frais et on se dit que les gens qui sont venus cette année vont revenir, parce que le cadre est exceptionnel. Ça peut devenir un vrai festival indie en Béarn dans un cadre idyllique. Même si on grossit, on ne dépassera jamais les 1000 personnes jours en gardant notre côté « champêtre ». C’est la continuité de ce que je fais dans mon bar « le Pingouin Alternatif » pour donner la chance à des petits groupes qui méritent d’être plus connus qu’ils ne le sont. C’est ma mission de donner un coup de projecteur sur ces artistes.

C’est une programmation très Anglo-Saxonne ?

Je l’assume parce que moi j’aime principalement la musique Anglo-Saxonne.

Olivier Rocabois
Crédit : Gérald Chabaud

Le parrain du festival est Michka Assayas. Comment l’as-tu rencontré ?

Je l’ai invité deux fois dans mon bar « Le Pingouin Alternatif » en 2019 et 2021. Je lui ai juste envoyé un mail. La deuxième fois quand je l’ai ramené à l’aéroport, il m’a dit que si je voulais faire un festival je pouvais l’appeler comme son émission sur France-Inter. Il me fait entièrement confiance pour la programmation et en plus il va découvrir des groupes. C’est génial ! On a le même état d’esprit et pour moi c’est une caution importante. C’est ce qu’il y a de mieux pour le festival.

Ta programmation est éclectique : il y a de la Soul, du rock, de la pop, du Hip Hop et même un peu d’Afro. Ce sont tes goûts ?

Ce sont mes propres goûts ! Mais je fais attention à me mettre dans la peau d’un festivalier qui paye 25 euros par jour. Il faut que ce soit accessible à la personne qui vient écouter. Il y a des groupes que j’adore que je ne programmerais pas. Ce sont mes goûts mais dans la peau d’un festivalier. Je ne veux pas que du rock. On commence par de la Soul et on finit par du Hip Hop comme j’aime avec de gros scratch et du funk. Juste avant j’ai mis Dj Moule qui va avoir un côté familial et un peu groove. Je veux casser les codes et ne pas faire que du rock.

Pourquoi monter un festival en 2023 ?

C’est le prolongement de ce que je fais dans mon bar. Ensuite, je ne suis pas satisfait des programmations des festivals en France. Je ne cherche à m’adresser qu’à quelques centaines de personnes. J’aime beaucoup la Route du Rock à Saint Malo mais moi je veux rester un festival de « niches » et montrer des groupes que l’on ne voit pas forcément en France.

Le dimanche 11 Juin, sera festif et familial ?

C’est l’après-midi les concerts du dimanche, principalement parce que le lundi les gens bossent. Ce jour-là on met de côté les guitares saturées pour un côté plus groove. C’est donc plus familial que le samedi où à partir de 22h ça commence à s’électrifier. C’est un peu plus exigeant.

Tu attends quoi comme groupe ?

Le vendredi il y a FUJIYA & MIYAGI, qui est un peu électro pop, Dance-Floor à la fin de la soirée. Le vendredi il y a aussi FAMILY RAIN, du rock anglais pure souche comme eux seuls savent le faire. Le samedi il y a THE LEISURE SOCIETY, qui est pour moi la quintessence de la pop allié à la folk avec une voix parfaite et le dimanche c’est THE ALLERGIES pour le groove. Ce sont des styles différents mais pour moi ils devraient plaire à un festivalier qui va faire tout le festival.

Comment fais-tu pour les découvrir ?

Je vais sur les sites, les blogs… je cherche. Connaître les groupes ce n’est pas difficile. Le plus compliqué est de choisir les bons, avoir une programmation et un ordre de passage plutôt cohérent. Il faut se mettre dans la peau du spectateur et essayer de lui faire plaisir. Le plus compliqué est aussi de checker les billets d’avions, parce que ce sont des groupes en date unique. Pour beaucoup le billet d’avion paye le cachet. C’est vraiment une organisation compliquée. Je veux bien le faire mais ce sont des heures à choisir entre les aéroports de Londres, de chez nous et les hôtels.

Quel est le groupe que tu aurais été ravis d’avoir ?

The Polyphonic Spree ! C’est un groupe américain qui sont 21 sur scène. Je rêve de les avoir et peut-être j’y arriverais.

Tu as des projets pour l’année prochaine ?

Pour l’instant je pense à cette année, à pérenniser le festival pour espérer avoir enfin des subventions. Je ne dors pas bien le soir donc si les gens prennent leurs places en prévente, ils feront des économies et je dormirais beaucoup mieux (rires).

Tu es dans une région où cette musique indie connaît du succès ?

Ici comme partout on a des groupes que j’appelle Terroir-Caisse, des groupes qui essayent de reprendre la tradition avec du chant en occitan par exemple. Je défends l’Anglo-Saxon en milieu rural, en Béarn, et c’est compliqué. Il y a très peu d’endroits qui le font. On me reproche souvent de programmer des groupes français qui chantent en anglais et bien j’estime que l’on doit chanter en français quand on a des choses à dire. Pour moi l’important c’est la musicalité et l’énergie sur scène.

Le mot de la fin ?

Je sais que les gens sont attachés aux gros festivals avec de grands noms, moi je n’ai pas à rougir avec ma programmation qui est très bien. Ce sont des groupes qui n’ont, peut-être pas, la même notoriété mais qui sont superbes. Ce sont les groupes de demain mais qui sont indés.

https://verygoodtripfestival.weebly.com/