Franck Carducci : Rencontre avec un rockeur Glam !

vendredi 3 avril 2020, par Franco Onweb

Il y a un adage qui dit que nul n’est prophète en son pays ! Cette maxime peut s’appliquer totalement à Franck Carducci ! Cela fait plus de 10 ans que le rockeur Lyonnais joue son « Glam-Rock » flamboyant avec succès sur toutes les scènes d’Europe en rencontrant en Allemagne ou en Grande-Bretagne un public conquis à chacun de ses concerts. Ici sa carrière reste trop confidentiel pour cet amoureux du « Glam-Rock » des grandes années.

Alors que sort son nouvel album, « The Answer », j’ai voulu en savoir plus et surtout comprendre, pourquoi il ne rencontre ici un succès similaire aux autres pays européens. Bienvenu dans le monde merveilleux d’un musicien qui ne mérite que la reconnaissance !

Je suis Franck Carducci, un artiste lyonnais qui compose et qui joue un peu de tous les instruments. Je fais de la musique depuis que je suis tout petit puisque j’avais pas mal de musiciens dans ma famille. J’ai commencé, comme beaucoup, avec des groupes de reprises. Je tournais pas mal quand j’étais ado !

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(Photo Enrico Rolland) 

Tu faisais quoi comme reprises ?

Les trucs classiques : Beatles, Stones … En plus je faisais des sessions en studio pour des artistes locaux. Je faisais les basses, les guitares ou les claviers, tout en enregistrant des titres à moi sur un quatre pistes avant de passer à l’ordinateur. Je faisais écouter mes maquettes à des amis qui me poussaient à les sortir. Je répondais la même chose à chaque fois : « ça sert à rien, personne ne me connait ». J’ai dit ça pendant 10 ans avant de déménager à Amsterdam où j’ai côtoyé les musiciens locaux. Je leur ai fait écouter mes morceaux. Ils voulaient, eux aussi, que je sorte un disque mais je répondais que personne ne me connaissait ! Et puis un jour j’ai eu la possibilité de faire la première partie d’un de mes héros : Steve Hacket !

Le guitariste de Genesis  ?

Oui, je l’écoutais depuis tout gosse et suite à ce concert, on est devenu un peu ami. Je lui ai fait écouter des titres et il a aimé. Il m’a conseillé de faire un album juste pour moi, assez égoïstement ! J’ai commencé le lendemain à enregistrer ce premier album qui est sorti en 2011.

Quelles sont tes influences ?

Genesis, la première période, les Pink Floyd la deuxième partie, les Who la période « Tommy » ou « Who’s next », King Crimson et bien sûr tout le Glam Rock avec son côté extravagant… Je suis donc fan de Bowie, Elton John ou Alice Cooper. On peut rajouter Deep Purple et Led Zeppelin mais aussi et surtout Supertramp  !

Tu es assez « classic rock » ?

Oui, totalement !

Vous avez un sacré « look » sur scène ?

On a des costumes, des maquillages … En Angleterre ils nous appellent « rock ’n’ roll circus ». Moi je pars du principe que quand tu vas voir un concert tu fais des efforts : tu sors, tu te déplaces, il fait froid et souvent nuit, tu payes … Si c’est juste pour voir des mecs jouer l’album cela n’a aucun intérêt, j’ai un super système de son chez moi et je suis mieux dans mon canapé que dans une salle de concert pour écouter le disque (rires). 

Mais tu ne penses pas que tout ce décorum peut se faire au détriment de la musique ?

Non, les gens quand ils viennent au concert, c’est pour en prendre pleins les yeux et plein les oreilles. J’adore le côté théâtral des choses. La plupart des groupes des années 70 en faisaient. Moi sur scène il y a des costumes, du théâtre, de l’humour, de la sensualite… Pour moi un concert c’est un show complet pas seulement un concert de musique.

Mais ta musique n’a pas besoin de tout cet aéropage ?

Je ne sais pas si besoin est le mot, c’est juste que j’aime ça ! C’est une volonté de ma part : je ne veux pas que les gens qui se déplacent voit autre chose. C’est ce que j’aime dans le Glam rock, c’est cette volonté d’en mettre pleins les yeux et les oreilles et surtout ne pas répéter en live le disque, sinon autant rester chez soi.

Après ce premier disque il s’est passé quoi ?

Grâce à Steve Hackett, qui m’a aidé pour la communication, j’ai eu de la promotion et là on m’a demandé de jouer mais j’avais pas de groupe. Comme je jouais pas mal sur la scène locale de Amsterdam, plusieurs potes m’ont proposé de le monter sur scène avec eux et on a commencé comme ça : en faisant des premières parties dans des jolies salles en Belgique et aux Pays Bas. Je suis ensuite rentré à Lyon et j’ai trouvé des musiciens ici.

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C’est qui ton groupe à l’heure actuelle ?

Le clavier Olivier Castan est rentré avec moi à Lyon en 2013, le guitariste Christophe Obadia est un ami d’enfance avec qui j’ai fait mes premiers groupes. C’est le premier que j’ai appelé quand je suis rentré en France, il adore comme moi le visuel. Mary Reynaud fait du chant, de la danse et des percussions depuis 2014, elle est très importante pour l’image du groupe. On a eu plusieurs batteurs, à l’heure actuelle c’est une jeune batteuse, Lea Fernandez qui est derriere les futs, et moi je tiens la basse.

Tu as fait un deuxième album.

Oui, sur celui-là Steve Hackett a joué et on a pu faire une grosse tournée entre 2015 et 2016.

Tu as eu beaucoup de retours à l’étranger mais tu n’es pas prophète en ton pays ?

Oui, on joue beaucoup à l’étranger notamment en Angleterre où nous devions tourner là-bas pendant 15 jours avec 14 concerts. Ce sera notre septième tournée. Pour l’instant c’est le nombre de concerts que on fait en France mais on n’a pas trouvé les tourneurs et promoteurs pour ça.

Mais il y a un public en France pour ce type de musique ?

Il y a forcément un public mais franchement c’est dur pour nous de jouer. En France on joue une fois par an à Lyon une fois par an à Paris surtout au « Bus Palladium », en Lorraine chez Paulette. On va jouer à Bordeaux et Colmar mais on n’est pas médiatisé et c’est ça le problème. J’essaye de démarcher mais je ne suis pas bon pour ça. Les gens m’appellent surtout parce que ils nous connaissent. En Angleterre on est dans des plus gros festivals, on a même eu un « Award » là-bas. Je ne sais pas comment rentrer dans les réseaux des festivals en France.

Mais il ne vous manque pas grand-chose ?

Oui, mais on n’arrive pas à rentrer dans le « milieu ». Bon en avril on sera au Gibus à Paris.

On parle de « The Answer » ton nouvel album ?

On a mis plus de titres sur le CD que sur le vinyle avec des titres bonus dont un en live a cappella et acoustique.

C’est un album très orchestré avec pleins d’instruments avec pleins de références et un très gros son ?

Merci, tout été enregistré en analogique : c’est un vrai piano, de vrais guitares et c’est le son que j’aime. Tout est maquetté par moi en avance et comme je joue de pleins d’instruments j’arrive à amener aux musiciens des demos assez précises. Bon, je ne m’occupe pas des solos mais par moi-même j’arrive déjà à donner une idee assez claire de ce que je veux.

En studio tout est écrit ?

Non pas les solos mais les arrangements oui.

Je trouve que ton disque est plein de bonne humeur

C’est vrai (rires), ça reflète ma vie qui se passe plutot bien !

Tu as un vrai savoir-faire sans prétention : juste un moment de plaisir. Tu es un vrai saltimbanque ?

Oui et effectivement je suis pas du tout prétentieux. Je ne vois pas de quoi d’abord, je suis juste là pour faire de a musique et faire plaisir aux gens. Je ne cherche plus la célébrité, je suis un peu trop vieux pour ça. Je ne suis pas un musicien très technique, on a d’abord eu « l’Award » du meilleur groupe.

Mais tu as gagné un « Award » en Angleterre : cela n’a pas eu un retentissement en France ?

La Grosse radio en a parlé, je suis passé à « France 3 Rhône-Alpe » pour le clip et le prix mais je n’ai pas eu la presse musicale. Je n’ai eu et je n’ai toujours aucun retours de la presse musicale.

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Ils parlent de quoi tes textes ?

J’aime beaucoup la fantaisie donc je m’en inspire beaucoup. Il y a des morceaux qui sont inspirés de science-fiction, de mythologie grecque … Pour ce nouvel album il y a des choses un peu plus … « terre à terre » ce qui est nouveau pour moi, même si je reste toujours un peu dans la fantaisie et la rigolade… Je touche maintenant à des sujets plus réaliste. En fait j’ai été touché par le livre et les textes de Bruce Springsteen. Je suis fan de l’homme et j’ai essayé de faire comme lui : des textes qui touchent le cœur des gens.

Tu n’es pas fan de Dylan ?

Si bien sûr mais il a un aspect plus politique qui me semble pas toujours approprié !

Mais on peut imaginer un jour jouer en acoustique sur une tournée, seul avec ta guitare ?

C’est une très bonne question : Mary me dit souvent que je devrais ! Ma musique ne s’y prête pas selon moi ! Je pense que je ne suis pas encore prêt pour ça.

C’est quoi tes projets ?

De la promo et puis on devait trente cinq dates d’ici à fin juin 2020. On monte le nouveau spectacle, on répéte le nouveau show et on espére enfin rentrer dans les festivals.

Un prochain album ?

(Rires) C’est la question que je crains toujours. En fait je n’arrive pas écrire sur commande, donc je ne peux pas te dire quand les nouveaux morceaux vont venir. Je ne suis pas capable de programmer : si ça ne vient pas, ça ne vient pas !

Le mot de la fin ?

Merci parce que j’ai beaucoup de chances de faire ce que je fais, je reçois beaucoup de retours positifs sur l’album.

On peut le trouver où ce disque ?

Le plus simple est d’aller sur mon site franckcarducci.com ou d’aller sur Facebook.

Quel disque tu donnerais à un enfant pour l’amener vers la musique ?

Je lui donnerais « Abbey Road » des Beatles  !

www.franckcarducci.com