Maxwell Farrington et le SuperHomard, rencontre avec Christophe Vaillant pour un deuxième opus « Please Wait »

vendredi 23 février 2024, par Franco Onweb

Il y a tout d’abord un chanteur australien, à la voix incroyable et aux textes très imaginés, qui a élu domicile en Bretagne, Maxwell Farrington. Ensuite, il y a un musicien de grand talent, Christophe Vaillant, qui, sous le nom du SuperHomard, joue et produit une musique épatante depuis plusieurs années. Les deux compères se sont alliés et ont sorti en 2021, un premier album « Once » qui a emballé le public et la critique !

Après une longue tournée, dont plusieurs dates en première partie de la tournée européenne de Paul Weller, les deux musiciens, ont enregistré la suite de leurs aventures avec un splendide deuxième album « Please, Wait… » qui vient juste de sortir. Le disque est une réussite totale avec une production plus aboutie, des mélodies impeccables et toujours ces textes très incisifs de Maxwell Farrington. Admiratif et emballé par ce disque, j’ai décroché mon téléphone pour discuter avec Christophe Vaillant pour qu’il puisse me raconter ces trois années que le duo vient de vivre et surtout me parler de ce deuxième album splendide.

Que s’est-il passé depuis la sortie de « Once » votre premier album au printemps 2021 ?

Il y a eu déjà beaucoup de concerts. On en a fait une cinquantaine entre 2021 et 2023. En 2022, on a sorti un EP six titres qui s’appelle « I Had it all ». C’était un peu un complément de l’album. On l’a surtout sortie pour la tournée. Fin 2022, on a enregistré l’album qui vient de sortir il y a quelques jours. Nous étions un peu censés prendre du recul en 2023 parce que le label et le tourneur nous le demandaient, surtout en France mais on a quand même fait pas mal de concerts (principalement à l’étranger avec Paul Weller), et même en France. On vient de sortir « Please, Wait.. » qui était donc prêt depuis un an.

Maxwell Farrington et Christophe Vaillant
Crédit : Anaïs Oudart RVB

Suite à votre premier album, Maxwell Farrington a sorti deux albums solos dont un disque de Noël. Il a aussi fait un disque avec Dewaere, son autre groupe. Est-ce toi aussi tu as fait aussi des choses de ton côté ? j’ai juste vu que tu avais fait remix pour Olivier Rocabois.

Non, je n’avais pas le temps. Maxwell avait enregistré certains de ces disques bien avant notre rencontre. Moi, je n’ai pas le temps puisque j’enregistre la musique, je produis Je n’avais pas vraiment l’envie non plus… Je me concentre à 100% sur le projet avec Maxwell. Je ne suis pas trop pour me disperser à côté vis à vis du label et même du public qui risque de ne plus rien comprendre. Je fais quand même d’autres petits trucs à côté mais ce n’est pas encore sorti.

Vous avez enregistré où et avec qui « Please, Wait … » ?

On l’a composé à deux, j’ai enregistré la plus grosse partie en 2022 chez moi et on a fait les voix et les batteries fin 2022 au studio Nerves à Salon de Provence (un super studio très bien équipé).

Tu as ton propre studio ?

J’ai une carte son, deux guitares et un micro. Je fais presque tout avec ça chez moi : c’est un home studio. On s’envoyait des trucs avec Maxwell. Il a bossé sur les textes. Fin 2022 on a fait les batteries en studio avec Loïc Maurin qui est notre batteur de scène mais aussi avec mon frère Olivier. Suite à ça, Maxwell a fait ses voix, toujours au studio Nerves. En décembre 2022, on est allé à Nancy à « L’Autre Canal » et là on a travaillé avec un orchestre classique qui a joué des partitions que j’avais écrite avec mes moyens et mes limites aussi, et ils les ont joué en vrai.

Ce n’était pas impressionnant de se retrouver face à des musiciens pareils ?

Si ! (rires), ce n’était pas tout l’orchestre. Ils étaient une douzaine et on les a fait jouer plusieurs fois pour que ça fasse un plus gros truc. Je suis juste un musicien de pop rock, pas un musicien classique. J’avais écrit des partitions et je me disais « ils vont penser que c’est un peu nul » et mais en fait ça c’est bien passé. C’était cool !

Le premier album a été très bien reçu, tant au niveau des critiques que du public. Est- ce que vous avez une pression pour ce disque ?

La seule pression que nous avions était de faire quelque chose à la hauteur du premier, par rapport à Talitres, notre label. On savait qu’ils avaient des attentes. Sean Bouchard, le boss de Talitres, est quelqu’un qui sait exactement ce qu’il veut. On ne voulait pas les décevoir, parce qu’ils avaient énormément bossé sur « Once » et le EP. Maintenant par rapport à la presse et aux radios, je dirais que nous ne sommes pas assez connus pour avoir une vraie pression. Pour le premier album, on a eu principalement des trucs sympas, à part un ou deux articles (mal écrits hahaha)… On a eu 99% de retours positifs en gros. On savait que pour notre prochain disque il n’y aurait plus l’effet de surprise et que cela ne serait pas pareil. Mais pour l’instant, tous les retours que nous avons sur ce nouvel album sont très très bons.

On sent que le disque est beaucoup plus abouti au niveau de l’enregistrement.

On a eu plus de moyens. Le premier avait été bricolé à la maison pendant le confinement. Là, en plus des moyens, on se connaît beaucoup mieux avec Maxwell. On a passé pas mal de temps ensemble comme on a fait pas mal de concerts… On a essayé de ne pas faire un album redondant par rapport au premier même si on reste dans le même style, surtout avec la voix de Maxwell qui est très caractéristique. De toutes manières, quoi que nous fassions, on nous parlera toujours de Burt Bacharach, Lee Hazelwood et autre Scott Walker…

Crédit : Anaïs Oudart RVB

On te parle souvent de Divine Comedy ?

Très souvent ! Moi j’aime beaucoup mais je crois que Maxwell n’écoute pas ses chansons. Divine Comedy, Richard Hawley ou Jarvis Cocker sont comme nous des fans de Scott Walker, mais je ne trouve pas que Maxwell chante vraiment comme Neil Hanon. Maxwell est beaucoup plus fou-fou.

Vous devez vous sentir proche aussi des Last Shadows Puppets ?

J’aime beaucoup, j’ai beaucoup écouté (mais je connaissais déjà les disques de Scott Walker). Ce sont des gens hyper talentueux, bien plus que nous, mais ce ne sont pas à proprement parler nos influences directes.

J’ai lu aussi que vous étiez des fans de Squeeze ?

Oui ? On écoute beaucoup de choses différentes. Squeeze fait partie de nos références communes. Maxwell a un large champ d’écoute, ça peut aller de trucs barrés australiens que lui seul connaît jusqu’à Robert Wyatt, Kevin Ayers, des trucs électro ou techno, et moi j’écoute aussi des vieux trucs électro, de la Soul Music et même du jazz, des musiques de films, des trucs actuels…

Beaucoup disent que vous êtes les héritiers de Bertrand Burgalat ?

C’est flatteur. Il y a d’autres musiciens dont je me sens vraiment proche comme Xavier Boyer de Tahiti 80, qui est un ami que je fréquente très régulièrement. Bertrand Burgalat est une référence que je respecte énormément et j’ai eu la chance de le croiser quelques fois. Il m’avait fait jouer en 2002 avec mon premier groupe (Strawberry Smell) à une soirée Club Tricatel à Mains d’Oeuvres à Paris.

Comment se passe la collaboration entre Maxwell et toi pour l’écriture des morceaux ?

On écrit tous les deux ! Il m’envoie des musiques , souvent guitare , voix, des mélodies avec des bribes de paroles. Parfois cela devient un morceau ou une partie de morceau. Je fais aussi des musiques de mon côté en poussant plus la démo. On mélange tout ça et ça fait des chansons. Ensuite j’enregistre la musique et lui les voix.

C’est Maxwell qui écrit les paroles y compris les titres des chansons qui sont assez originaux comme « Plat du jour », « Backgammon » ou encore « Topinambour » ?

Oui, sauf « Galbulus » que j’ai trouvé. C’est le fruit du cyprès. Les petites boules qui sont dans cet arbre. Pour le reste des titres, il a tout trouvé ! C’est son univers à lui (rires) !

Tu es d’accord avec ses textes ?

Complètement, il a en lui ce côté Anglo-Saxon du songwriting. Il privilégie les sonorités plus que le sens. Maxwell dit toujours qu’il ne faut pas chercher de sens à ses textes ou que l’on peut tous y trouver le sens que l’on veut ! Je pense qu’il y a de la pudeur chez lui pour dire ça. Il y a beaucoup plus de sens dans ce qu’il écrit qu’il ne veut l’admettre Même si cela reste surréaliste, très imagé.

En concert en Janvier 2024 à Perpignan
Crédit : Fred Fouché

Le titre de l’album « Please, Wait... » c’est un message de Talitres envers vous ?

Oui ça pourrait être ça ! (rires), Maxwell voyait ça plus comme un côté pause, musique d’attente… Il peut y avoir un sens aussi « attends tu vas voir ce que tu vas voir » mais c’est un peu présomptueux sans doute.

Vous avez ouvert votre son avec des côtés très pop mais aussi des côtés harmoniques… C’était une volonté de ta part d’ouvrir ?

Oui, je voulais faire un mélange entre « Once » et le disque, « Meadow Lane Park », que j’avais fait en 2019 avec mon ancienne formation et qui était beaucoup plus électronique.

J’ai l’impression que vous voulez aller plus loin que la stricte musique : vous avez de belles pochettes, un bel univers… Un peu comme si vous étiez un groupe anti-streaming ?

Ce n’est pas le truc où on va gagner beaucoup l’argent et où on est hyper visibles le streaming (rires). On a quand même eu un de nos morceaux qui a été très streamé sur le premier album. Notre public ce sont des gens qui achètent des vinyles, parfois des Cds mais ce ne sont pas trop des jeunes qui écoutent uniquement « des sons » en streaming. Aujourd’hui, je suis un peu remonté contre cette dictature du streaming. Quand tu fais des tournées ou que tu veux te faire programmer sur un festival, on a l’impression que certains organisateurs ne regardent plus que ça : Je vois des groupes qui vendent 140 disques, n’ont jamais eu la moindre presse notable et qui ont 4 fois plus de streaming que des grandes vedettes hyper reconnues, uniquement parce qu’ils maîtrisent ces foutus algorithmes et les ficelles obscures de ces trucs. Moi je m’en fou : je ne fais pas de la musique pour les algorithmes. Être valorisé ou jugé par ces trucs-là, ça fait un peu mal ! Avoir de la presse enthousiaste, c’est super mais ce n’est pas ça qui te fera vendre des disques non plus hélas. En 2024. Il faut tourner, tourner, tourner... et pour cela les programmateurs doivent te repérer. Et donc se fier à leurs oreilles et pas « aux playlists Spotify et aux followers ».

Mais vous développez un vrai univers que ce soit avec de beaux objets comme vos disques ou sur scène, ce qui est reconnu par la presse ?

Oui, je n’ai certainement pas à me plaindre du traitement de la presse envers nous. Je serais très mal placé pour cela. On a eu beaucoup de chance. Mais pour certains artistes c’est vraiment dur : pour ceux qui n’ont pas notre couverture presse et c’est très compliqué ! Il y a tellement de sorties ! C’est dur d’aller dans les médias « mainstream » pour passer le cap supérieur. On a la presse spécialisée et quelques gros trucs mais on ne passera jamais chez « Quotidien » et ne seront jamais nommé aux Victoires de la Musique, ce genre de trucs par exemple… On ne vendra jamais autant de disques (ou « d’équivalents Stream ») que des jeunes artistes Urbains ou Variété Française ! Tu peux essayer de faire du mieux que tu peux mais il n’y a pas grand monde qui l’entend au final ! Notre musique c’est un truc de « niche » qu’on le veuille ou non, même si on aimerait beaucoup toucher un maximum de gens.

Vous faites une musique parfaite pour l’image que ce soit pour la pub ou le cinéma.

Oh oui (rires), j’espère que cela sera remarqué un jour. On est édité par Strictly Confidential, une importante société d’édition et notre label Talitres qui travaillent super bien. Ils y bossent dessus. Je ne sais pas comment cela peut se passer mais c’est vrai que cela nous ferait du bien d’avoir un peu de visibilité grâce à ça ! J’adorais écrire une musique de film aussi mais il faudrait qu’un réalisateur vienne me chercher !

Il y a une question dont il faut parler : c’est Paul Weller !

Comme je l’ai dit dans cet article paru l’été dernier dans Rock & Folk, je peux juste te dire que j’ai travaillé avec Paul Weller à Abbey Road. On verra tout ça en mai quand sortira son prochain album.

Paul Weller, c’est un grand monsieur et quelqu’un de très important pour les gens qui font de la musique comme toi. Ça doit être assez énorme de se retrouver à travailler avec lui et de faire ses premières parties sur sa tournée européenne avec trois dates en France ?

Oui, Bordeaux, Paris et Lille, il venait à toutes nos balances et à il regardait tous nos concerts. On a fait 10 autres dates en Europe : Belgique, Pays Bas et Allemagne !

Crédit : Anaïs Oudart RVB

Ça fait quoi d’être reconnu et soutenu par Paul Weller qui est un des artistes les plus importants depuis 40 ans ?

C’est irréel : Je suis en contact avec lui depuis 2019. Il m’avait proposé de faire une tournée avec lui en 2020 mais ça avait été annulé et c’est tant mieux parce que j’ai été ravie de la faire avec Maxwell l’année dernière. C’était vraiment super avec le groupe actuel !

Ça s’est bien passé avec le public ?

Super, c’était de la folie ! Quand tu fais une première partie de Paul Weller c’est déjà énorme. En plus c’est lui qui nous a demandé de la faire, en nous disant que nous pouvions avoir le nombre de musiciens qu’on voulait. Ils étaient 7 sur scène avec deux batteries et nous 5, et bien tous les soirs ils nous laissaient la place nécessaire. Son équipe était vraiment cool avec nous… Quand tu fais des premières parties, et j’en ai fait beaucoup, c’est souvent un peu compliqué avec le public. Là, ça s’est super bien passé, très bien accueillis

Est-ce que cela va vous permettre d’aller à l’étranger ?

J’aimerais beaucoup. C’est sûr qu’avec une tournée comme celle-là, ça ouvre des portes. Je ne sais pas si le disque est déjà sorti en Angleterre. On a quelques pays comme les Pays- Bas ou l’Allemagne où on aimerait aller. Après ça coûte hyper cher de tourner à l’étranger, donc il faut voir.

Est-ce que tu aimerais écrire pour d’autres artistes ou juste continuer à faire des remixes ?
Les remixes ça m’intéresse un peu mais écrire pour d’autres, cela m’intéresse beaucoup ! J’essaye de le faire mais cela n’a pas abouti pour l’instant. Le fait de travailler avec Paul Weller m’a donné confiance là-dessus.

Tu te considères comme un Mod ?

J’ai été Mod dans ma jeunesse. J’ai joué dans des groupes Mods mais de là à l’être toujours à 50 ans… je ne sais pas si je peux vraiment dire cela. Paul Weller lui se considère comme un Mod et dit qu’il sera enterré Mod. Pour moi c’est plus une attitude personnelle, une philosophie, qu’un truc de mouvement. Certes, j’ai encore mon scooter et j’ai toujours certains codes vestimentaires du Mod mais je me sent tellement différent de celui que j’étais à 18 ans que je ne revendique plus rien de tout cela.

Les Who doivent faire partie de tes influences ?

Un peu oui. Quand j’étais jeune mes copains autour de moi écoutaient tous de la musique Mod, soit 60 ’s soit le revival 79 : les Who, Small Faces... ou les Jam, Merton Parkas… Moi, j’écoutais aussi des trucs en marge de ça comme les Smiths, New Order ou les Stones Roses. Je n’ai jamais été un vrai puriste absolu. Pour avoir parlé de ça avec Paul Weller, lui pense qu’être Mod ce n’est pas du tout recopier les mods des années soixante, même si on lui a beaucoup reproché. Il écoute pleins de trucs très différents et je pense que ce qu’il aime bien chez moi, c’est justement que je suis ouvert à pleins de trucs pas du tout mods aussi, (mais pas à tout bien sûr !) car je peux mettre des synthés, des boîtes à rythmes etc... dans mes chansons sans scrupules.

Crédit : Fred Fouché

Sur ce disque il y a de la modernité justement. Contrairement à d’autres, tu n’hésites pas à aller vers d’autres sons ?

Depuis que je fais de la musique, on me dit que j’ai un son des années soixante. Je ne trouve pas que nos disques sonnent spécialement sixties, notamment celui-là ! On essaye de faire des disques de pop, sans se poser trop de questions et essayons de faire la musique que nous aimerions entendre. Après peu importe si ça sonne soixante ou quatre-vingt-dix. La voix de Maxwell est tellement typée crooner années soixante ou soixante-dix qu’il y aura toujours ce marqueur dans notre musique. On avait déjà des synthés sur notre premier disque. Sur le nouveau il y a un morceau, « Backgammon », où il en a beaucoup par exemple, mais les gens verront toujours ce côté Scott Walker en premier.

Vous allez tourner ?

Les dates commencent à arriver, on en a une douzaine. Il nous en faut beaucoup plus. On espère faire des festivals. C’est en train de se préparer, l’album vient juste de sortir et beaucoup attendent de voir « ce qui se passe ». J’espère en faire plus que sur le dernier album !

Ce sera le même groupe de scène ?

Oui, on a déjà fait trois concerts : deux à Saint-Brieuc et un à Perpignan. On a changé quelques petits trucs et ça a pris de l’ampleur je pense ! On va jouer à la Maroquinerie le 30 mai à Paris par exemple.

Le mot de la fin !

Venez nous voir en concert, discuter avec nous et acheter nos disques : c’est ce qui nous plait !

Quel disque tu donnerais à un enfant entre 6 et 14 ans pour l’emmener vers la musique ?
J’ai un fils de six ans qui adore une compilation de Madness. C’est un groupe que j’ai découvert ado et qui m’a emmené vers la pop. Ça marche encore 40 ans après ! J’ai un autre fils qui a 2O ans de plus que le petit et lui qui écoute et fait du Rap : et c’est tant mieux : il s’est construit son truc à lui tout seul !

C’est bizarre que tu ne cites pas les Beatles !

Bien sûr, c’est la base pour Maxwell comme pour moi ! Dans le camion on chante les Beatles, dans les loges on chante les Beatles… Pendant la tournée avec Paul Weller, on avait un camion un peu plus grand que d’habitude et Laurent, notre guitariste, sortait sa guitare sur le chemin de l’hôtel le soir après les concerts. On chantait les Beatles en gueulant (rires). On reprenait les Beatles ou les Kinks, c’est la base pour nous tous !

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