Child Of Panoptes : rencontre autour d’un groupe aussi mystérieux que talentueux

vendredi 13 octobre 2023, par Franco Onweb

Cela a commencé juste par un morceau de musique, un petit bijou des sixties. Le nom du groupe était mystérieux « Child Of Panoptes ». Après avoir cherché et demandé quelques explications à des gens bien renseignés, j’ai vu que derrière ce patronyme se cachait Alexandre Besson, le batteur du Chiffre Organ-ization, le groupe qui fait revivre le meilleur des sixties.

Attention, comme le précise Alexandre, Child Of Panoptes n’est pas vraiment un groupe mais un concept autour de lui et des musiciens et des chanteuses additionnels. Une envie de proposer une musique qui est largement influencée par la fin des années 60 et le début des années soixante-dix.

Totalement emballé par ce projet, j’ai décroché mon téléphone pour demander des précisions à Alexandre sur un groupe aussi mystérieux que excitant

Hello, Je suis Alexandre, batteur du Chiffre Organ-ization , je porte également le projet de Child Of Panoptes, dans lequel je suis aussi à la batterie et parfois même au chant , Child of Panoptes, un concept regroupant plusieurs musiciens de la scene 60s revival actuelle en France. D’ailleurs, je tiens à vous présenter tous ces membres, Laure Garitte , Fausta Canals, Camille Lemaire, Frank Durban, Fred Martinez, Michel Nègre, Eric Pouchet, Alain Chapot, Alain Jullian aka Billy Coog, Cyril Cucūmber, Daniel Farfisa, Jac et Arthur de Cosette.

Alexandre Besson
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Pourquoi ce nom « Child Of Panoptes » ?

Pour plusieurs raisons, Panoptes, un fils de dieux, dans la mythologie grecque, Il a 100 yeux et il voit tout ! Pour un groupe psyché, l’idée d’ avoir une vue illimitée , me plaisait assez. Le choix du nom est avant tout un premier clin d’ œil à Aphrodite Child. Ensuite, c’est plus personnel, comme je n’y vois pas super bien. Il ne me reste plus qu’un œil, je trouvais ça plutôt drôle de prendre ce patronyme

Il est né comment ce projet ?

Ça a commencé durant la première période du Covid. On était, avec mes amis musiciens du Chiffre, un peu démunis, plus de perspective, rien de trop concret , on venait de se séparer avec Gentlemen s agreements et de mon côté J’avais vraiment envie de faire un projet avec un son se rapprochant de celui des late 60s aux uk , J’ai organisé une session chez Arthur, l’ingénieur son du Chiffre , à Périgueux. On a enregistré le premier 45t.

Quel était le but à la base ?

Ne pas faire de concert mais du studio ! Faire quelque chose de différent de ce que j’avais pu faire avec les Gentlemen’s Agreements ou même le Chiffre. Je voulais avoir un peu plus de liberté, dans le choix du son, notamment par rapport aux Gentlemens, groupe dans lequel je me sentais un peu muselé alors que je m’étais beaucoup investi. C’est un projet très personnel limite égoïste...

Tu as fait ça sous quelles influences ?

L’influence principale est le son anglais psyché, le » freakbeat » ou le début du prog,et aussi l’ensemble de cette mouvance psyché de la fin des 60s, jusqu’au milieu des 70s dans le monde, c’est vraiment ce qui m’intéresse le plus , ce que j’écoute.

Qu’est-ce que cela a donné en termes de disques ?

Un 45t deux titres et comme il me restait un morceau, cela s’est enchaîné pour faire un album. Plusieurs sessions d’ enregistrement, sur Périgueux et sur Nice et même si cela a parfois été fait dans la douleur, l’album est sorti un an et demi après.

Le seul point commun du groupe c’est toi avec des musiciens et des interprètes différents sur plusieurs titres ?

Oui c est un peu ça… Le but étant de ne pas faire de concert mais de faire des disques. Même si à l’issue du premier 45t j’ai eu des propositions . C’était un peu gênant parce que j’avais envie de faire un concert avec ce groupe (rires). Mes potes du Chiffre n’étaient pas trop chaud pour le faire. C’était un peu compliqué au niveau du temps, notamment. Bea , qui chante sur le 1er single, était motivée, donc je me suis adressé à Franck Durban le bassiste des Playboys dont je suis un grand fan. J’avais accepté une date en Italie pour le all saints mod de Lavarone Franck a accepté et il a amené avec lui Frédéric Martinez, l’ancien guitariste des Playboys et Michel Negre l’autre guitariste des Playboys. J’ai toujours été fan de ces types.

Et donc ?

Bea s’est retirée du projet juste avant le concert et j’ai proposé à Fausta une amie qui vit à Londres, d’assurer le chant. Suite à ça on a enregistré des morceaux tous ensemble et ensuite j’ai complété par les titres enregistrés avec mes potes du Chiffre.

Sur ton disque il y a tout ce monde ?

Oui, que des bons (rires).

Il y a aussi deux chanteuses ?

C’est un peu compliqué mais il y a trois chanteurs : Fausta qui chante sur 2 titres et Laure la chanteuse des Tikis, qui chante sur 2 titres également, puis Je avais proposé à d’autres chanteurs mais cela ne s’est pas fait, donc je me suis charger de faire le chant sur les autres titres.

Mais c’est un groupe ou un concept ?

Un concept me va très bien et ce concept continue de s’étoffer Je prépare un autre disque pour bientôt avec de nouveaux musiciens en plus !

Ça pourrait devenir une sorte de « All Stars Band sixties Français » ?

Je ne sais pas, c’est un terme qui a déjà été utilisé, notamment pour les Gentlemen (rires) parce qu’on a souvent changé de guitariste ou d’organiste, toujours la crème de la crème…il est évident que J’ai la chance de jouer avec de supers musiciens dans ce projet, après je trouve que c’est plutôt pas mal de garder un peu de distance avec des mentions un peu trop show biz …

On peut espérer d’autres concerts ?

Je ne sais pas, c’est possible…

Mais tu pourrais intégrer des morceaux de Child of Panoptes avec le Chiffre ?

Non, je n’en ai pas envie. Avec le Chiffre on travaille sur notre propre identité, le Chiffre Organ-ization French library psychedelico pop groove early funk and Jerk ! fans de musique d’illustrations, nous avons nos trucs et astuces pour garder nos sets avec uniquement de l’instrumental, additionner du chant n’est pas la bonne idée. On pourrait peut-être inclure Child Of Panoptes dans le cadre d’une double affiche avec le Chiffre mais pour cela il faudrait tous les musiciens .

C’est toi qui fait tout : la promo, les visuels… ?

Je m’occupe de la promo, et je fais les choix « artistiques » et pour cela j’ai la chance d’avoir autour de moi des gens de talent qui acceptent de m’aider pour mettre en image, pour les citer, Pepy Patrice, Cyril Cucūmber, Number 9, Vangogo et Hippolyte Fb et moi, Je suis celui aux manettes !

Crédit : Gérald Chabaud

Tu m’as fait penser à SF Sorrows des Pretty Things qui proposait un concept global avec ce disque ?

Merci beaucoup parce que cela fait partie de mes influences. J’adore les Pretty Things, surtout durant cette période psyché. Je suis super fan.

J’ai eu l’impression que tu avais fait comme eux : passer du rythm’n blues à un projet plus écrit et plus produit comme toi ?

Ça me fait très plaisir d’être comparé à eux mais en termes d’écriture et de composition je suis plus limité qu’eux et prétendre à un concept comme SF Sorrow, c’est un peu trop pour moi. D’ailleurs sur l’album de Child of Panoptes il y a aussi beaucoup de reprises et mes quelques compos sont un peu…fragiles !

Tu as fait des reprises de qui ?

The Apple, Vip’s, Clouds, Elias Rahbani, Fairytales… bands from uk , late 60s… sauf un... En tout, sur l’album, il y a cinq covers et six compos .

C’est toi qui a composé les autres ?

Non, pas la totalité ,il y a un morceau que Frank et Michel ont amenés, 3 autres sont coécrits, et 2 derniers que j’ai proposé .

Tu sais vers où tu vas musicalement ?

Oui carrément, du disque et encore du disque ! Il y a un nouvel EP qui sort chez Rogue Records, un label toulousain, 2 compos et 2 reprises . Je travaille aussi sur un autre 45t, sur lequel je ne jouerai même pas de batterie.

Tu fais des disques pour écouter à la maison et pas pour jouer en Live ?

Je ne sais pas trop... pour le moment, faire des concerts me paraît compliqué donc je continue à faire des disques, pour la maison… mais aussi pour jouer en soirée ! Toujours avec un son plus late 60s que l’on n’entend pas assez souvent à travers les groupes actuels de la scène

Tu te sentais limité par rapport à cette scène ?

J’ai l’impression qu’en France notre scène est un peu trop square… les gens branché 60s, écoutent ou du Black ou du blanc mais pas les 2… ceux qui écoutent du blanc , sont branchés garage mais pas prog, la plupart des groupes actuels sonnent wild ou rythm’n blues pas trop de place dans le paysage pour l’instant pour un groupe avec un son comme celui de Child of Panoptes, c’est pour cela aussi que je ne sens pas trop les concerts..

Tu as des arrangements ou un son plus ouverts que ces groupes ?

J’essaie de me rapprocher au mieux de ce son anglais fin 60, comme évoqué déjà, j’adore aussi le prog du début, arcadium , Soft Machine, Camel c’est un cheminement normal pour moi de s’ouvrir à ce son, comme le faisaient la plupart des groupes de la fin des années 60. Bon après il faut avoir le niveau…Child of Panoptes reste dans une dynamique plus pop et groovy sur des structures assez simple, pas trop technique, pas comme ce super groupe français Moundrag qui déchire et qui a une approche de la musique qui colle carrément avec ce que j’aime

Ta musique est une musique à l’image ?

(Rires) Je prends. C’est peut-être une musique qui appelle plus l’image que le live. Comme je savais que ce serait un groupe un peu fantôme, je ne voulais pas forcément que les musiciens soient mis en avant. Je voulais garder un côté anonyme et communiquer par l’image, avec des super pochettes ou des teasers bien ficelés

Tu arrives à tout mener de front : les deux groupes, les festivals que tu organises, les enregistrements, les concerts et une vie professionnelle ?

J’y arrive, enfin j’essaie, c’est pas forcément évident disons que j’ai une activité professionnelle qui me le permet, c’est important pour moi de me libérer pour la musique, même si gérer les dates, les budgets, le van, le matos etc… n’est pas de tout repos, mon but principal reste de faire de la musique. A travers Child of Panoptes et Le Chiffre, avec mes potes, on s’en donne les moyens et cela passe par des concessions. On a besoin de vivre à travers la musique. On essaie de faire ce qu il faut pour

Est-ce qu’un jour tu feras un disque sous ton nom ?

Oh non, l’anonymat me plait bien. Je suis content quand j’ai des compliments et un peu de reconnaissance, parce que ça fait du bien mais j’estime que je ne suis pas assez doué pour signer un truc en mon nom. J’ai trop besoin des autres !

On fait comment pour trouver le disque ?

On va chez Soundflat.com !

Le mot de la fin ?

Ça fait huit mois que l’album est sorti et ça fait plaisir de voir que des gens continuent à s’y intéresser. Merciiiiiii

J’aimerais remercier également Camille Lemaire, pour son soutien, cette interview c’est grâce à elle et sa playlist !Elle sort d’ ailleurs prochainement un disque deux titres avec le Chiffre qui l’accompagne ! A suivre donc !!

https://www.soundflat.de/garage-mod-surf/garage-mod-surf-lp/child-of-panoptes-same-lp
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