Amy, le film

lundi 29 juin 2015, par Franco Onweb

Que restera t’il d’Amy Winehouse dans quelques années ? Une pauvre bio qui indiquera : « chanteuse de soul et de rock Britannique, née en 1983 et morte en 2011. Auteurs de deux albums, elle a marqué son époque par sa voix et sa présence. Elle remporta à ce titre plusieurs Grammy awards. » Ce sera vrai mais tellement réducteur. Amy Winehouse fût une pépite, un météorite dans une époque qui ne l’a mérité peut être pas. Un documentaire réalisé Asif Kapalia en salle le 8juillet vient nous rappeler et essayer d’expliquer le phénomène de la dernière grande chanteuse pop. 

C’était l’été 2007, un disque tournait sur ma platine, un mélange détonnant de soul, de rock et de jazz. Un son qui comprenait parfaitement les codes des années 80 et la Tamla motown avec une chanteuse à la voix exceptionnelle. « Rehab » le deuxième album d’Amy Winehouse venait de sortir et défonçait tout sur son passage. Ce fût l’été de tous les dangers pour elle, le disque était numéro 1 un peut partout et elle montait sur scène avec les Rolling Stones à l’ile de Wight. Une sorte de passage de témoins entre les gardiens du temple et la nouvelle égérie.

La suite fût moins brillante : drogue, alcool, désintoxication, violence conjugale et surtout l’espoir d’un nouvel album qui peut à peu s’effaçait. Jusqu’à ce 23 juillet 2011 ou elle fût retrouvé morte chez elle, victime de ses excès. C’est ce que raconte ce documentaire montré à Cannes et dont les premiers extrait ont déclenché des réactions contradictoires.

Que voit-on dans ce film ? Des concerts, des interviews de la chanteuse et de son entourage. Parlons en de son entourage : son père, manager improvisé qui à la mort de sa fille est devenu millionnaire et qui a promis de donner l’argent pour des centres de désintoxication. Un père qui ne cessera de faire des incursions dans la carrière de sa fille et qui ira même faire un jeu de télé réalité pour bien presser le citron jusqu’au bout ! Blake, son maris junkie et violent, qui avait besoins de sa femme pour se payer sa dose quotidienne et qui reste aujourd’hui le veuf éploré qui annonce fièrement qu’il est clean ! Mais aussi Mick Ronson le producteur fétiche, celui qui fera de « Rehab » un album indispensable. Salaam Rémi l’autre producteur, celui des débuts et plus discret par la suite, qui ne cessera de mettre en garde Amy contre ses démons.

Mais pour le film, le vrai responsable de sa déchéance c’est ce méchant show biz, qui l’a contraint à faire trop de choses, qui l’a pressé jusqu’au bout. Ce méchant show biz qui aujourd’hui ne cesse de la pleurer. 

Mais il y a ces images, ses concerts, sa voix, ce talent incroyable. On le sait : elle était probablement la dernière chanteuse de ce talent et de cette trempe à connaitre un tel succès ! Elle sera probablement le mythe des années 2 000. Un film à voir pour une chanteuse disparue beaucoup trop tôt avec seulement deux albums et quelques maquettes devenus indispensables au fil du temps.

Amy

En salle le 8 juillet