Olivier Rocabois : un questionnaire pour un crowdfunding

jeudi 2 novembre 2023, par Franco Onweb

2024 verra la sortie du nouvel album d’Olivier Rocabois. Pour ceux qui l’ignorent encore, il faut savoir que cet auteur, compositeur, musicien et interprète est un des plus beaux joyaux de ce pays. Un artiste aux talents immenses qui sort régulièrement des disques qui sont des petits miracles dans le paysage musical hexagonal.

Olivier et moi sommes de vieux complices et quand j’ai su qu’il lançait un crowdfunding, je l’ai aussitôt contacté pour lui proposer non pas une interview mais un questionnaire, parfois, décalé pour mieux comprendre ce personnage attachant. Il s’est prêté au jeu pour mieux le saisir.

Voilà le questionnaire décalé d’Olivier Rocabois !

Premier disque acheté

Noam chantant le générique de Goldorak au Monop de Vannes et quelques mois plus tard, Woman de Lennon qui était sorti en single juste après sa mort (chez Diffu Ouest, magasin spécialisé hi-fi toujours à Vannes ma ville natale)

Crédit : Gérald Chabaud

Premier disque que tu as épuisé jusqu’au bout ?

J’ai commencé à écouter des albums en entier autour de 13 ans. Donc le premier LP de Terence Trent d’Arby et Mainstream de Lloyd Cole & The Commotions sont les premiers que j’ai écoutés de A à Z. Si on peut épuiser un 45T, je dirais Don’t Leave Me This Way des Communards que l’on passait en boucle avec mon cousin Laurent et Paperback Writer/Rain des Beatles que j’ai poncé sur la platine paternelle avec ma bande Alex, David & consorts

Dernier disque acheté ?

The Almond & The Seahorse de Gruff Rhys, Du Jazz à l’Electro de François de Roubaix et You Belong There de Daniel Rossen

Les influences qui ne quitteront jamais

Beatles, Beach Boys, Harry Nilsson, Bacharach, Bee Gees, Kinks, Zombies, Bowie, Divine Comedy, Andy Partridge, Martin Newell, Richard Davies, Lucio Battisti, Gainsbourg, Delpech …

Les influences un peu honteuses.

Les deux termes sont parfaitement antinomiques, si je puis me permettre. J’assume TOUTES mes influences. Par exemple, j’ai toujours adoré Supertramp et ABBA qui étaient raillés par mes pairs dans les 90s, bien avant qu’ils ne deviennent des vaches sacrées !Goodbye Stranger ou Slipping Through My Fingers me feront toujours pleurer à chaudes larmes.

Sur quel type de films pourrait-on mettre ta musique ?

J’espère que ma musique est tout-terrain. Le X (c’est déjà le cas, les spécialistes savent), les romcom, les documentaires animaliers, les films historiques, des comédies dramatiques ou des drames comiques : je veux embrasser tous les styles, absorber toutes les sensibilités et les restituer aux quatre points cardinaux. Mon rêve est d’écrire une BO un jour, j’ai des instrumentaux inédits à foison dans mes disques durs.{{}}

Le réalisateur qui serait, objectivement, celui qui pourrait mettre ta musique sur un de ses films ?

J’hésite entre Wes Anderson et Quentin Dupieux. Mais on est dans la pure projection !

Quel plat faut-il déguster en écoutant ta musique ?

Linguine alle vongole en primo, poulet citronnelle avec liserons d’eau en résistance, Forêt Noire en dessert. Crème anglaise à discrétion. Le tout arrosé de thé bleu.

Quel livre faut-il lire en écoutant ta musique ?

Howl d’Allen Ginsberg, La Disparition de Georges Perec

Olivier Rocabois
Crédit : Gérald Chabaud

Quel est le meilleur moment de la journée pour écouter ta musique ?

La fin de matinée, 11h00, toutes fenêtres ouvertes

Faut-il un « dress code » pour écouter du Olivier Rocabois ?

Natürlich ! Peignoir de satin avec initiales brodées sur le dos

Quel artiste faut-il écouter avec ta musique ?

Simultanément ? Un truc éloigné si possible. Mais que j’adore. Type Half Life, Remembered des Pale Saints ou No Pussyfooting de Fripp & Eno voire Épico de Caetano Veloso.

Le meilleur endroit pour écouter ta musique ?

Le Lac de Garde, en Italie. Ou une salle de bains dans la médina de Fès. A Ouessant par gros temps.

A la lecture de tout ça, donne les raisons objectives de participer à un crowdfunding ?

Je suis en train de construire un album qui sera une synthèse d’éléments disparates : des chansons enregistrées avec mes musiciens dans l’un des meilleurs studios français (La Frette) mais aussi dans la solitude de ma music room (notre salle à manger convertible) avec un matériel très rudimentaire. J’aime cette convergence qui tient autant du hasard que d’une longue réflexion : la multiplicité des sources produit un souffle, un élan, une vague d’émotions. Dans tous les cas, je vise la beauté et souhaite présenter un point de vue, un reflet de notre quotidien atomisé, tiraillé entre les rêves de grandeur et une civilisation qui court à sa perte et à toute vitesse. Je suis d’une nature joviale, un pessimiste gai mais aussi un enragé : le monde me terrifie mais il nous reste l’espérance. Et la musique. La vie, le chaos, l’harmonie. Vous ne serez pas déçus ! Un grand merci

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