Troy and the Human Condition : « Anything is better than this » ou un peintre baladin à Paris

mardi 16 mai 2017, par Franco Onweb

Entre Chagall, Rimbaud et Bob Dylan, Troy Henriksen n’a pas pu choisir ! Peintre reconnu, poete en devenir, le voilà désormais chanteur avec ce cet album « Anything is better than this » qu’il vient d’enregistrer sous le nom Troy and The Human Condition. Un disque sombre, plein de mélodies avec une production épurée qui met en avant son sens de la mélodie.

Sorti au début du printemps chez les activistes de French Fries Publishing, ce disque est une vraie œuvre d’art avec des visuels conçus par ce peintre de talent spécialement pour cet opus qui n’a pas quitté ma platine depuis des semaines. Proche du son et de la mélodie d’un Daniel Johnston, une telle démarche ne pouvait que m’intéresser. 

Pourrais-tu te présenter ?

Je m’appelle Troy Henriksen, je suis né le 30 septembre 1962 dans la ville baleinière de New Bedford dans le Massachusetts, la ville connue dans le livre Moby Dick. Mes parents ont immigré de Norvège en 1950. Mon père était un capitaine au long court. Quand j’étais enfant, je voulais être sois pêcheur sois artiste. J’ai quitté l’école à 15 ans et je suis devenu marin pêcheur sur le bateau de mon père. À l’âge de 27 ans, j’étais totalement déprimé et suicidaire principalement à de nombreux problèmes d’addiction. J’ai arrêté ma vie de pêcheur pour commencer une carrière en tant que peintre et musicien. À l’âge de 34 ans, j’étais convaincu que j’avais été Arthur Rimbaud dans ma vie passée, alors je me suis parti à Paris pour m’y installer avec mes peintures, mes poèmes et mon harmonica.

Comment as-tu commencé ?

A la base je suis peintre, mais aussi batteur, en fait j’étais obsédé par la batterie, la peinture et la musique dès le début. J’ai commencé à chanter sur le bateau pour passer les heures et divertir l’équipage. A l’âge de 27 ans, j’ai commencé à écrire des poèmes pour m’aider à surmonter ma dépression et j’ai commencé à les mettre dans la musique. Quand je suis arrivé à Paris j’ai rencontré le fils de Marc Chagall qui m’a appris à jouer de la guitare. C’est alors que mon obsession de l’écriture de chansons a commencé.

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(Troy Henriksen - Droit réservé)

Peux tu présenter ta musique ?

En fait j’ai deux groupes avec deux styles différents : mon premier groupe c’est Troy et The Human Condition qui essaye de faire une musique ambitieuse et populaire, avec des chansons philosophiques et pop. Mon autre groupes The Bowling Team est un groupe de blues/garage /rock avec du son entraînant, positif, brut : un son énervé …

Quelles sont tes influences ?

Je suis influencé par tellement de choses : le blues, la Motown,, le folk, John Lennon, Dylan, Léonard Cohen, Townes Van Zandt, Lou Reed, Hank Williams. James Brown …

Quelle est l’importance de ton activité d’artiste peintre sur ta musique ?

La peinture est extrêmement importante pour moi ! C’est mon refuge et mon équilibre : elle m’a sauvé la vie. Je peins tous les jours et pendant que je peins, je compose des chansons : les deux vont de pair. J’écris les chansons avec mes toiles. Peindre est un exercice solitaire et l’écriture de chansons fonctionne assez bien avec ce type de situation.

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(Troy Henriksen dans son atelier de peinture - Droit réservé)

De quoi parlent tes textes ?

Mes chansons parlent de mes expériences, mes amis, mes rencontres, mon Karma, des gens que j’invente … Sur mon disque il y a une chanson sur mon expérience avec un père alcoolique, un titre pour s’excuser auprès des enfants pour le divorce de leurs parents et les crises familiales avec des familles brisées … Une autre sur les génocides et la façon dont nous sommes tous complices ou d’autres qui parlent de ma peinture, d’autres artistes … Un peu ce qui me passe par la tête en fait !

Ou as-tu joué ?

Pour l’instant je n’ai fait qu’un seul concert pour la sortie de l’album : un concert privé au studio Basement. Je jouerai le 18 juin au Folk You Festival à Paris. Mais dans l’ensemble j’ai encore peu fait de scène avec cette formule, j’espère jouer le plus possible !

Tu as sorti un premier album au printemps, peux-tu le décrire ?

« Anything Is Better Than This » contient 13 titres entre le folk et l’indie, ou même semi punk qui peut émouvoir. Il y a un son très minimal avec une guitare folk, des claviers, du banjo, de la mandoline, du piano et des chœurs. C’est un album amusant qui touche à certains sujets réels, qui joue avec des idées étranges et qui livre sa propre vérité pour le meilleur ou pour le pire, d’ou « Anything Is Better Than This ».

Comment s’est passé l’enregistrement de l’album ?

Je l’ai enregistré au studio Basement Productions sous la direction de Nick Buxton de French Fries Records. J’étais ravi de travailler avec lui ! J’ai suivi ses conseils en faisant confiance à son expérience.

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(Pochette de l’album "Anything is better than this" - Droit réservé)

Et cela se passe comment sur scène ?

Faire un concert pour la sortie de l’album a été une superbe expérience : nous avons cherché à avoir une atmosphère intime : on a créé la scène pour qu’elle ressemble à un salon à la maison. Cela pouvait donner l’impression d’un « happening » artistique mais je voulais juste créer une ambiance chaleureuse avec un canapé, des chaises, une table basse … Chaque musicien et intervenants a pris sa place naturellement sur chaque chanson, comme une famille en fait …

Quelle influence a sur ta musique le fait d’habiter à Paris ?

Paris est une source d’inspiration importante pour moi. Je me promène partout : il y a toujours des tas de choses à observer. Mon fils est né ici et j’ai donc été beaucoup dans les parcs : j’apportais ma guitare avec moi pour travailler sur des chansons. Ici je peux simplement monter dans un bus avec un bloc-notes et revenir avec des poèmes et des idées. J’adore Paris pour ça : la promenade est très importante pour moi. Je me promène et chante ici à Paris. Si je fais ça à la campagne je deviens fou !

Quelle est l’importance d’internet et des réseaux sociaux pour la promotion ?

Les réseaux sociaux sont un peu trompeurs pour moi : ils sont un peu trompeurs, trop gentil ou destructeur … aux choix ! Mais il vaut mieux ça que rien, mais vous ne pouvez pas trop compter sur cela. Rencontrer des personnes en vrai, faire des flyers pour les concerts, appeler des gens et sortir, c’est la vraie vie et c’est souvent beaucoup plus enrichissant ! Quand vous ne pouvez pas agir comme ça et que vous êtes isolé alors vous devez utiliser internet mais c’est un peu dommage !

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(Droit réservé)

Quelles sont tes ambitions pour la suite ?

Mes ambitions sont simples : continuer à progresser et de faire de plus en plus de musique et d’art. Essayer de combiner tout ça avec des vidéos, faire des concerts et simplement à progresser. J’espère vraiment continuer à travailler avec mon équipe actuelle, vendre des disques et pouvoir avoir un vrai retour pour ma musique !

Quels sont tes projets ?

Je vais jouer au Folk You Festival à Paris le 18 juin et ensuite je pars faire une tournée aux États-Unis en août.

Le mot de la fin

Le dernier mot…Ne prenez jamais la musique live pour acquis ! Soutenez le plus possible les musiciens qui jouent sur scène : aller aux concerts, écoutez de la musique … et si possible la mienne !