Aux Innocents les mains pleines

dimanche 3 juillet 2016, par Jean-François Jacq

Après avoir présenté scéniquement le fruit, en l’occurrence Mandarine , de leur travail sur la scène parisienne des Folies Bergères le 1er avril dernier, les Innocents ont débuté leur tournée d’été, ce 2 juillet, par Vierzon. Soit 18 dates, principalement des festivals dont l’entrée est gratuite, avant d’entamer un petit tour du monde, à la rentrée : Hong Kong, Séoul, Amsterdam, Londres, où ils se produiront à l’Under The Bridge le 10 novembre), et enfin Barcelone, le 12 novembre.

Revenu légitimement, qui plus est par la petite porte, sur le devant de la scène en 2013 et 2014, lors de prestations intimistes sous la forme d’un duo – JP Nataf et JC Urbain, initialement maitres d’œuvre du répertoire des Innocents –, ils portent haut en couleur et en mélodies le fruit de leur amitié post séparation du groupe. « On se connaissait tout juste, et une fois le travail terminé, chacun rentrait chez soi. Je n’avais pas envie de faire un barbecue avec lui », ironise JP Nataf, à propos de JC Urbain. Une fois passée l’onde de choc, les deux compères ont appris, au fil du temps, à se connaître, et sont devenus… amis. Là où certains ont le melon, voire la pastèque en guise d’ego, ils ont livré, l’année dernière, le fruit de leur travail en studio, soit Mandarine , cinquième album des Innocents, noyau de leur belle amitié, tout en pudeur et en humilité. La grâce est au rendez-vous. 

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( Les Innocents en concert à Vierzon le 3 Juillet 2016 - crédit photo Jean François Jac q) 

Vierzon. Le Cher est donc à l’honneur, s’agissant de boucler la boucle puisque c’est ici que le groupe, formé en 1982, donna l’un de ses tout premiers concerts en province, en 1983. Alternant nouvelles compositions avec les relents éclatants de leurs meilleurs souvenirs (de ‘Jodie’ à ‘L’autre Finistère’, en passant par ‘Fous à lier’ et ‘Danny Wilde’), JP Nataf et JC Urbain ont livré, déroulé le fruit de leur profonde humilité ayant si peu à voir avec le parfum d’un certain showbiz. La fraîcheur est au rendez-vous, les airs connus ponctués de clins d’œil musicaux venant délicatement s’imbriquer à la source de leurs mélodies (à l’instar du ‘Talkin Bout A Revolution’ de Tracy Chapman, entremêlé à ‘Jodie’). On les remerciera d’en avoir fait de même avec ‘Mobilis In Mobile’, pudique hommage rendu à Hubert Mounier. Et tandis que la nuit tombe, on retiendra la fabuleuse étendue des capacités vocales de JP Nataf, explosant littéralement sur le final, en guise d’ultime rappel, évidemment ‘ Un homme extraordinaire’. Étant évident que ces deux-là sont à tout le moins deux hommes extras, éminemment ordinaires.

C’est ainsi, et l’on n’oserait pas les déranger dans leur quotidien de tous les jours. Je suis attablé à côté d’eux, en terrasse, juste avant le concert. L’image est infiniment belle puisque je vais saluer, juste derrière eux, Emmanuel Bozz en personne, qui réside à Vierzon. 

Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire, à commencer par décortiquer tout le précieux de leur Mandarine et à ne surtout pas les manquer, pour le cas où ils passeraient près de chez vous. 

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