Dead Chic, un groupe chic et bien vivant

mercredi 3 mai 2023, par Franco Onweb

Formé en 2020, Dead Chic vient de sortir un premier EP studio « The Venus Ballroom », étonnant de maturité et de qualité. C’est normal, car derrière ce nom « chic » se trouve un quatuor de musiciens confirmés qui a arpenté les différentes scènes françaises, européennes, et même mondiales pour certains, avec leurs précédentes formations. Attention, on ne parle pas ici d’un groupe de vétérans qui se sont réunis pour créer une réunion de talents mais d’un vrai groupe qui a su produire un disque aussi impeccable qu’excitant qui rappelle les meilleurs moments du rock garage et de la pop.

Damien Félix, guitariste et co-fondateur du groupe, a répondu à quelques questions pour mieux connaître un groupe avec lequel vous allez adorer passer l’été.

Qui êtes-vous ?

Salut, je suis Damien Félix, guitariste et co-fondateur de Dead Chic avec Andy Balcon.

Dead Chic
Crédit : Mathilde Dupanloup

Présentez-vous, musicien par musicien

Andy Balcon est au chant et à la guitare, Mathis Akengin est aux claviers (Farfisa et Moog) et Rémi Ferbus est à la batterie et aux percussions.

Pourquoi ce nom Dead Chic ?

Ça sonne non ?

C’est un nom assez mystérieux, évocateur et finalement, il représente bien notre esthétique musicale, avec une bonne dose de noirceur rock et une certaine classe, en toute humilité bien sûr.

Quel a été votre parcours en musique pour les différents musiciens ?

Andy était membre du duo Heymoonshaker, qui a tourné aux 4 coins du monde pendant 10 ans, en commençant par la rue et jusqu’à de très grandes scènes. Ils ont notamment connu un gros succès sur Youtube avec des dizaines de millions de vues pour certaines de leurs vidéos.

Rémi a tourné avec Zaho, BB Brunes et Holy Two. En ce moment, il joue également avec Mélissa Lavaux, Kimberose, Martin Luminet...

Mathis a tourné avec Catfish sur les dernières années. Il a également monté le groupe Eméa et officie dans pas mal de groupes. C’est le plus jeune de la team mais il a déjà une liste impressionnante de concerts à son actif. Il est aussi arrangeur et orchestrateur.

J’ai fait mes armes avec Catfish, groupe avec lequel j’ai beaucoup tourné en France et à l’étranger. J’ai également monté le groupe Bigger dans lequel je travaille toujours.

Quand le groupe a-t-il commencé et à quelle occasion ?

Andy et moi avons commencé à travailler sur des titres à l’automne 2020, à distance puisqu’Andy habite à Londres et que je suis dans le Jura, près de Genève. Nous avons continué à écrire l’année suivante et fait appel à Rémi et Mathis ensuite. En fait, nous nous sommes retrouvés tous les 4 pour la 1re fois en janvier 2022. Une semaine après, nous faisions notre premier concert et enregistrions notre première session live "Bastion Session". C’est vraiment le point de départ du groupe. C’est aussi à l’occasion de ce concert que nous avons sorti notre premier single/clip « Too Far Gone ».

Quelles étaient vos influences à la base du groupe ?

Avec Andy, nous avons un terreau commun. Il y a quelques années, nos groupes respectifs étaient programmés sur le même genre de scène rock / garage. Mais pour Dead Chic, notre mode de travail au départ a été de se donner des références visuelles puisque nous travaillions à distance. Nous avons évoqué de grands espaces, des déserts, des sommets et fantasmé des épopées mêlant Morricone, les Bad Seeds et la Motown. Nous sommes toujours sur cette esthétique, assez sombre, qui emprunte aussi aux codes des musiques latines, mexicaines comme les groupes Xixa, Hermanos Gutiérrez ou Marc Ribot.

Quelles ont été les dates de concerts importantes ?

La première évidemment, car elle nous a vraiment révélé que la combinaison des 4 fonctionnait à merveille. Cela a été facile de monter ce premier set et de trouver l’intensité, la justesse d’interprétation. Ensuite, nous avons enchaîné pas mal de clubs où notre musique passe très bien, de la proximité, de la chaleur, de la densité. Notre première grosse scène avec Dead Chic a été le Festival de La Paille, l’été dernier, où nous avons trouvé une vraie adhésion d’un public plus large cette fois. Il y a un côté un peu chamanique dans nos concerts, Andy a un côté très prêcheur. Bref, vous voyez où je veux en venir... Dead Chic est une tuerie en live.

Dead Chic
Crédit : David Boehm

Vous aviez déjà pas mal tourné avec vos précédents groupes, cela vous a-t-il aidé pour lancer le projet ?

Bien sûr, d’un point de vue scénique d’abord. Comme tu le dis, nous avons beaucoup tourné tous les 4, nous avons acquis de l’expérience et chacun nos compétences. Pour tenir une scène et l’habiter c’est très utile. La musique que nous faisons nécessite un vrai lâcher-prise sur scène. C’est une musique viscérale. Nous nous rejoignons bien sur cet aspect, sur la volonté de lâcher les chevaux et d’y aller avec les tripes. Et puis, sur le lancement, le développement du projet, ça aide un peu à être identifié, c’est certain en tout cas à être pris au sérieux, toute proportion gardée bien sûr.

Vous sortez un premier EP studio, « The Venus Ballroom » : vous l’avez fait où et avec qui ?

Nous avons enregistré cet EP au Black Box Studio, près d’Angers. Un magnifique studio tout analogique, tenu par le fameux Peter Deimel qui a fait les prises. C’est un studio qui a vu passer de nombreux artistes comme The Kills ou Anna Calvi, dont je suis un grand fan. J’ai même eu le privilège d’enregistrer quelques notes avec la guitare qui a servi sur tout le premier album d’Anna calvi, qui est pour moi un album de chevet. Ensuite, l’EP a été mixé par Flavien Van Laduyt au Studio Le Zèbre. Flavien a su décupler la puissance des titres et souligner les partis-pris. Le mastering s’est fait au même studio par Thomas Jacquot.

Pourquoi ce titre ?

Avec Dead Chic, nous aimons créer des ambiances, des atmosphères particulières et cinématographiques. Il faut donc que les noms fassent écho à cela. « The Venus Ballroom » c’est un lieu irréel qui renvoie aux mythes et aux grandes fêtes, une salle de bal qui laisse la place à l’imaginaire, un genre de fourre-tout un peu obscur.

Pourriez-vous décrire le disque ?

Quelqu’un a décrit notre EP en ces termes : « 6 titres qui flirtent avec la tourmente, qui avancent comme des processions de carnavals gothiques pour exploser en fêtes noires ». Je n’aurai jamais pensé à le formuler comme ça mais je trouve que ça correspond parfaitement à notre esthétique. Nous avons souvent un point de départ que nous tirons, effilons jusqu’à l’explosion. Et puis, pour ce disque nous avions à cœur de rendre compte de l’énergie du groupe sur scène. Nous avons donc enregistré les titres en live assez rapidement pour capturer l’essence de la musique. Nous y avons ensuite ajouté d’autres arrangements ou étoffé certaines mélodies. Dans la production, j’utilise beaucoup de percussions, classiques ou latines pour donner du caractère, teinter le son.

Qui compose et qui écrit les morceaux ?

Andy et moi-même sommes à la base des morceaux. Nous échangeons des idées et travaillons en amont. Andy écrit la plupart des textes et je m’occupe des arrangements, de la direction artistique en quelque sorte. Ensuite, nous travaillons tous les 4 pour donner aux titres leurs dimensions live, vivantes, leur amener un supplément d’intensité.

Les textes : d’où vient l’inspiration ?

Andy a un processus créatif très instinctif. Il prend un moment avec la musique que je lui propose, ou la suite d’accords qu’il a en tête et laisse infuser. Il capte une idée, une émotion, et une fois qu’elle est bien là, il laisse aller le flot des mots. Généralement, cela vient d’une traite. Il faut parfois réajuster ici et là mais la matière est là. Cela peut partir d’une ligne ou d’un mot évocateur.

De quoi parlent-ils ?

Ses textes sont des tableaux assez abstraits de ses propres expériences, de son vécu, parfois décrits de son point de vue, parfois par le prisme de quelqu’un d’autre. Il relate des émotions, des sensations et utilise des mots évocateurs qui orientent la compréhension du texte vers un certain mood. Par exemple, il fait souvent allusion à la mythologie, ou à des références religieuses, qui ont un poids dans l’imaginaire collectif et aident à donner du corps. Et il vient mixer ça à des références culturelles très contemporaines, des clins d’œil à la pop culture, etc... Parfois, c’est simplement la sonorité d’un mot qui l’emporte, et entre en résonance avec d’autres.

Dead Chic
Crédit : David Boehm

J’ai également cette approche pour ma petite contribution aux textes, le sens est pour moi-même sous-jacent, la sonorité des mots porte aussi une signification, une atmosphère. Le décodage vient après parfois.

Comment se procurer le disque ?

Vous pouvez trouver notre EP (cd et vinyle) sur notre shop en ligne et sur nos concerts !
https://deadchicrecords.bigcartel.com

Quels sont vos projets ?

Cette année, nous allons défendre notre EP en tournée. Parallèlement, nous travaillons sur un album et au développement du groupe à l’international avec des projets de tournée en Europe et aux US.

Y a-t-il des concerts prévus prochainement ?

Oui tout à fait. Nous serons en tournée en France cette année, avec notamment notre release party le 8 juin à paris, au Backstage. Nous passerons dans le sud-ouest, en Bretagne, dans l’est, bref un peu partout. Nos dates seront annoncées sur notre site et les réseaux.

Le mot de la fin :

Merci beaucoup pour le temps pris à parler de notre musique et à la faire connaître. Merci à ceux qui liront ces lignes, qui iront écouter, feront un retour, lâcheront un like... La musique indé a besoin de ce public actif et engagé et des médias qui la relaient. Et bien sûr, venez nous faire signe en concert, nous serons ravis de passer un moment ensemble.

Shop : https://deadchicrecords.bigcartel.com
Bandcamp : https://dead-chic.bandcamp.com
Site : https://deadchic.band/live
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