Au milieu des années soixante, la France vit apparaître des groupes de pop et de rock, comme nos voisins britanniques. Emmené par Jean Sarrus et Gérard Rinaldi, les Problèmes furent un de ces groupes qui donna ses lettres de noblesse au rock d’ici. Après quelques singles, ils se retrouvèrent les accompagnateurs du jeune Antoine qui, avec ses « Élucubrations », allait rencontrer un immense succès.

Luis Rego était le guitariste, et parfois le chanteur, de ses Problèmes qui allaient devenir les Charlots. Alors que le label miracle Toulousain, Pop Supérette, réédite le premier 45t quatre titres des Problèmes. Il a accepté de me raconter l’incroyable saga d’un groupe que vous allez adorer redécouvrir !

Vous êtes originaire du Portugal, comment êtes-vous arrivé en France pour commencer votre carrière ?

J’ai quitté le Portugal pour éviter le service militaire et les guerres coloniales. J’avais loupé deux fois mon bac. Je ne pouvais pas continuer comme ça et la guerre en Angola et au Mozambique m’attendait de pied ferme. L’histoire m’a donné raison. Quand je suis arrivé en France,j’ai été à l’usine, ce qui était dur pour moi, je n’avais pas l’expérience de la vie seule sans connaître personne, c’était difficile. Je suis ensuite resté neuf mois dans un restaurant où j’ai fait la plonge. Je gagnais un salaire de misère et je travaillais dur. J’amenais ma guitare au boulot mais durant la pause de 14h à 17h, j’étais trop fatigué pour en jouer. J’ai quitté ce travail et j’étais un peu à la dérive : j’avais faim et froid, il y avait des jours où je ne savais pas où dormir … Finalement j’ai eu de la chance en 1965, j’ai travaillé au Centrale Rythme, un magasin de musique à Pigalle où j’ai rencontré les autres.

Luis Rego
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Comment sont nés les Problèmes ?

Le groupe est né de la rencontre de Jean Sarrus et de Gérard Rinaldi qui était un des chanteurs du groupe, parce qu’au je chantais aussi au départ la moitié du répertoire. Ils sont venus à Pigalle dans cette boutique de musique où je travaillais. Je voulais, comme ça, approcher le monde de la musique. Sarrus m’a demandé si je connaissais un batteur parce qu’ils voulaient monter un groupe. Je l’avais déjà repéré : c’était le bassiste de Ronnie Bird. Je lui ai répondu que oui puisque je jouais de temps en temps avec un batteur qui s’appelait Donald. Je leur ai ensuite demandé s’ils ne cherchaient pas un guitariste rythmique qui pourrait aussi chanter : c’était moi. Ils m’ont dit « on va voir ça ». là-dessus, un gars qui s’appelait Albert un organiste, qui avait une sœur qui chantait, et que quelqu’un connaissait, nous a dit qu’il cherchait un groupe pour l’accompagner avec sa sœur. Il y avait des concerts prévus pour animer des soirées pour jeunes gens de bonne famille. On a tout de suite expérimenté le groupe comme ça, avec Rinaldi qui en plus de chanter jouait du sax.

Ça a commencé comme ça ?

Oui, on a fait trois ou quatre concerts avec sa sœur à Paris. Juste après Sarrus et Rinaldi, nous ont trouvé une boite en Normandie, à côté de Caen pour faire la saison comme on disait : La Bergerie. C’était l’été 1965. Ça a bien marché, les gens venaient et c’était plein tous les soirs. C’est là où nous avons constitué un répertoire qui était chanté à moitié par Rinaldi et à moitié par moi.

C’est l’époque où vous rencontrez Christian Fechner, votre producteur ?

En revenant de Normandie, Sarrus qui était le moteur du groupe, l’a contacté. Il le connaissait parce qu’il avait traîné au Golf Drouot avec lui. Fechner, à la base, était un type qui venait de Toulouse et qui voulait être prestidigitateur. Comme il n’y arrivait pas, il a trouvé un boulot chez Vogue comme Directeur Artistique. Il avait ses idées : il voulait copier les groupes anglais. Sarrus lui a dit « j’ai un groupe, on pourrait faire une maquette ». On a fait cette maquette sans l’organiste qui s’est fâché avec nous et qui nous a viré (rires). Il était tyrannique et un peu chiant. Bref, on a embauché Phil, le deuxième guitariste pour faire des solos et voilà on était formé…

Vous avez enregistré tout de suite ?

La maquette a été acceptée et nous avons enregistré ce premier 4 titres, qui est donc réédité. Il y avait une chanson de Rinaldi, une moi à la musique, Fechner à fait une adaptation et son collaborateur en a fait un aussi et voilà on avait un quatre titres.

C’était en quelle année ?

C’était en 1965, on a enregistré fin 1965.

Quelles étaient vos influences ?

Moi c’était le rock américain et la découverte des Beatles. A la base j’adorais le rock américain : Elvis Presley, les Everly Brothers, Little Richard, Fats Domino ou des groupes vocaux comme The Four Freshmen qui étaient déjà très élaborés dans la polyphonie des voix. Dans mes influences il y avait aussi la Samba et la Bossa Nova. Cela me plaisait beaucoup mais je trouvais cela inabordable. En 1963, j’ai découvert les Beatles parce que j’ai eu une relation avec une anglaise qui avait le disque et le Teppaz pour l’écouter. Les Beatles ont mis trois ans pour se faire vraiment connaître en France. Pour leur premier Olympia, je n’avais pas d’argent pour acheter un billet. Je me suis mis à la porte de l’entrée des artistes rue Caumartin et j’ai attendu pour les voir passer tellement j’étais fasciné par leur musique et leur son. J’étais tout seul dans la rue quand ils sont arrivés pour entrer dans les loges (rires).

Pourtant on croyait que les Problèmes étaient très influencés par le British Beat anglais avec des groupes comme les Who ou les Pretty Things ?

J’adorais les Who ! Les Pretty Things moins, il faudrait que je les réécoute, sinon il y avait les Kinks que j’adorais et que j’adore toujours. J’ai vu les Who en 1966 au Golf Drouot, j’étais très impressionné.

On a vous aussi beaucoup relié à Ronnie Bird ?

Je l’ai rencontré pour la première fois il y a quelques années au Petit Journal Montparnasse… Mais à l’époque il y avait beaucoup de musiciens qui traînaient ensemble et qui avaient plus ou moins le même son.

Votre look a été remarqué ?

Je n’avais pas de look parce que je n’avais pas d’argent. En fait, on copiait la mode rock. Même à l’époque où j’étais à Lisbonne, je copiais Buddy Holly ou Ricky Nelson. Notre inspiration c’était le rock et après on a copié le look anglais. Ça ne coûtait rien : on allait aux puces et on achetait des Boots. Franchement le Look c’était n’importe quoi (rires).

Les Problèmes
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Votre premier 4 titres a été fait comment ?

Très vite, en une quinzaine de jours. A sa sortie, on a réussi à jouer un peu. A Paris il y avait quelques endroits pour le rock : la Locomotive, le Golf Drouot, que nous avons fait deux ou trois fois et Mimi Pinson sur les Champs Elysée qui était une grande salle où les gens dansaient entre deux groupes … Il n’y a pas d’autres endroits où passer.

Et tout s’est passé très vite ?

Oh oui, le disque a été fini à la fin de 1965 et en février 66, nous sommes partis tous les cinq, dans une estafette, entassés avec le matériel pour Lisbonne où j’avais décroché trois jours dans un grand cinéma : le Monumental, grâce au disque que j’avais envoyé. Je me suis fait arrêter à la frontière parce que j’avais quitté le pays sans faire l’armée. J’ai fait un mois et demi de prison. Les autres sont passés trois jours au Monumental. Ils m’ont attendu une semaine mais Christian Fechner les a rappelés à Paris parce qu’il venait juste de produire Antoine .

Vous le connaissiez déjà ?

Juste avant de partir, en janvier 1966, Christian Fechner nous avait demandé d’arranger les morceaux du premier album d’Antoine. A la base, ses arrangements étaient approximatifs : ça faisait un peu rive gauche (rires). Fechner nous a demandé de « rafraichir » tout ça et de les arranger à notre manière. On a tout fait en une journée : les 12 titres d’Antoine. Cela a été tellement rapide que le solo des « élucubrations » qui est devenu un gros tube n’est même pas mixé. Il faut vraiment tendre l’oreille pour l’entendre (rires).

Antoine était-il devenu déjà une grande vedette ?

Oui ! A Lisbonne, ils ont reçu un coup de fil de Christian qui leur disait : « il faut rentrer, on va faire l’Olympia ». Je suis sorti de prison au mois d’Avril 1966 et ils étaient encore à l’Olympia. Je suis venu les voir, avec ma valise, là-bas, dans les coulisses. J’ai même chanté un morceau en invité, avec la coupe de bol parce qu’en taule ils m’avaient coupé les cheveux.

Ce n’était pas frustrant de se retrouver accompagnateur d’Antoine ?

Oh non, au contraire ! Ça a été frustrant un an après et c’est pour ça que nous sommes devenus les Charlots. On se sentait capable de faire autre chose.

Ça se passait comment ?

Pendant une saison, on a fait sa première partie et puis on est revenu avec lui pour faire son concert. Ça a duré très peu de temps. Après l’Olympia, on a fait une énorme tournée en France. On est allé ensuite en Italie pour quelques concerts, puis au Canada où on s’était rempli partout. C’était pas frustrant parce que c‘était la première fois que nous avions autant de public devant nous et nos concerts se passaient bien.

Vous avez fait aussi la première partie des Rolling Stones avec les Problèmes pour plusieurs concerts dans le sud.

Je n’y étais pas : j’étais en prison au Portugal à ce moment-là ! Ça a été fait juste avant que je ne retrouve le groupe. J’ai fait Chuck Berry par contre. On a fait une ou deux dates avec lui dont Nancy. En ce qui concerne les Stones, la légende prétend que Mick Jagger aurait demandé à Jean Sarrus de ne pas jouer « Satisfaction », qu’on jouait depuis La Bergerie. Sarrus raconte que Jagger lui aurait dit « je ne chante pas « Paulette, la reine des paupiettes » donc ne faites pas « Satisfaction » » (rires). Je ne sais pas si c’est vrai : je n’y étais pas !

Qu’est ce qui s’est passé ensuite ?

On a enregistré « en sous-main » une parodie d’Antoine pour une émission de radio. Cela a plu a Fechner et il a décidé de le mettre sur un disque sans mettre notre nom. C’était un disque d’instrumentaux pour danser l’été. Ça s’appelait « je dis ce que je pense, je fais ce que je veux ». A l’époque le jeu consistait à faire les morceaux du Hit-parade mais à « notre sauce ». On était invité dans cette émission. Je crois que c’est Rinaldi qui a décidé de faire cette parodie parce qu’il chantait avec l’accent du terroir, l’accent berrichon. Il le faisait très bien. Il a chanté « je fais n’importe quoi, je fais tout ce qu’on me dit ». Et voilà on s’est retrouvé sur un single d’été, produit par Fechner où il y avait des versions instrumentales de tubes du moment, comme cela se faisait beaucoup à l’époque. Le groupe n’avait même pas de nom pour ce morceau et c’est pendant l’enregistrement que Jean Sarrus lui a soufflé les Charlots ! Tout le monde a rigolé et il a donc appelé ça les Charlots.

C’est comme ça que s’est arrivé ?

Exactement et pendant que nous étions en tournée avec Antoine sous le nom des Problèmes, on s’entendait à la radio sous le nom des Charlots (rires) ! A la fin de la tournée, on n’avait plus l’ambition, surtout Rinaldi et moi, d’être les accompagnateurs d’Antoine. Rinaldi a alors décidé de terminer ce que nous avions commencé sous le nom des Charlots. J’étais d’accord pour faire ça. Il a fallu convaincre Sarrus et Phil. On leur a expliqué que les Beatles avaient aussi fait des choses comiques. Après, il a fallu convaincre Fechner qui envisageait de faire un coup et de prendre des musiciens, dont son frère, pour continuer les Charlots. Il l’avait fait venir d’Agen où il était vendeur dans un magasin d’électro-ménager (rires).

Et donc ?

Il a donc fallu convaincre Fechner qui n’avait pas repéré le don de Rinaldi, malgré le succès. On a vraiment dû se battre pour le faire. Il voulait que nous restions comme les Byrds (groupe de folk rock américain qui a accompagné Bob Dylan Ndlr) d’Antoine qu’il comparait à Dylan. Finalement il a été d’accord à condition qu’on prenne son frère. C’était possible parce que Donald, notre batteur, nous avait quitté à la fin de la tournée pour aller faire son service militaire. Nous étions dans une sorte d’entre deux parce que nous ne savions pas encore que nous n’avions plus besoin d’un batteur pour faire les clowns à côté de Rinaldi. Nous avions décidé de ne plus avoir d’instruments comme les Brutos (groupe de comiques italiens très connus à l’époque, ndlr) qui avaient été importants pour nous. Ca n’avait rien à voir en fait parce que chez eux, tout était autour d’Aldo Maccione qui était un comique formidable. Ils avaient un chanteur mais ce n’était pas lui qui était au centre du truc contrairement à nous où c’était Rinaldi.

Pour beaucoup de gens les Problèmes sont un grand et beaux groupes de rock alors que les Charlots c’est un peu … les Branquignoles (troupe de comiques français des années cinquante avec notamment Robert Dhéry et Louis de Funes, NdlR) des années 70 ?

Les Branquignoles étaient bien meilleurs que nous (rires). On ne tient pas la comparaison !

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Mais vous êtes passés d’une carrière de musicien très sérieuse aux Charlots qui sont plus … légers ?

Avec les Charlots on ne faisait plus trop attention à la musique. C’est devenu un truc compliqué : on a abandonné l’idée complètement de faire du rock. Il faut dire que Rinaldi ne s’est jamais senti comme un chanteur de rock même si c’est plus complexe … C’est un bon chanteur mais il aimait pas trop le rock. Son monde c’était le jazz. Il adorait Coltrane par exemple. Il est venu avec nous dans les Problèmes parce que Sarrus l’a emmené dedans mais ce n’était pas son truc et quand on a commencé à cartonner avec les parodies, il nous a dit « vous faites ce que vous voulez mais c’est ça que je veux faire ».

Les Problèmes sont liés à Antoine qui a déclenché beaucoup de controverses : ça a été difficile parfois ?

Il y avait parfois un peu d’agitation mais c’est vrai que le mythe dépasse la réalité souvent ! Avec les cheveux longs, et nos tenues, nous nous faisions agresser assez souvent au début. Ça attirait l’attention des gens. Pour la polémique avec Hallyday par contre, c’était vraiment du show biz. Johnny avait sa chanson « cheveux longs idées courtes » et évidemment la presse s’est emparée de la guerre Johnny contre Antoine alors que celui-ci s’en foutait totalement ! Il n’avait pas de problème avec Johnny et la réciproque était vraie. Comme Antoine attirait au début les jeunes, la presse a accentué ces faux problèmes. Je dis au début parce que rapidement nous avons attiré le public familial. On ne peut pas être une star comme lui sans avoir tous les publics ! Au départ il y avait quelques bandes, des hooligans qui n’aimaient pas les cheveux longs et qui balançaient des bouteilles, des bananes, des oranges, des canettes parfois pleines, du gravier … On a eu droit à pas mal de trucs comme ça pendant les concerts. La presse s’en est emparée et a grossi le truc.

A ce point-là ?

Ça se passait en 1966, on était à deux ans de mai 68 où la moitié du pays s’est mis à avoir les cheveux longs. Ce n’est pas possible que deux ans avant il y ait eu une telle hostilité. On a construit un mythe dessus, il y avait un peu d’hostilité mais pas comme la presse l’a racontée. Deux ans après, tout le monde avait les cheveux longs et puis les punks sont arrivés et tout le monde s’est rasé la tête (rires). Ça va vite !

Ça allait très vite ?

Oh oui, on ne peut pas regarder cette période sans regarder tous les mouvements sociaux qui ont existé ou la politique de l’époque qui était très particulière. Cela s’est vérifié dans les arts parce que si vous regardez un programme de « Tous en scène » (émission de télévision satirique où les Charlots participaient Ndlr) vous n’allez pas le croire. Un programme de variété pareil était incroyable : du rock, du jazz, Léo Ferré, de la chanson française, des ballets, de la musique classique … Je n’ai jamais revu un truc pareil après. Dans cette émission, on faisait des apparitions burlesques pour faire les transitions mais ça s’arrête là. Cette émission est née post 68, en 1969 et elle a été interdite après.

Vous avez quel regard sur les Problèmes aujourd’hui ?

Un regard tendre parce que c’est une période où tout se passait bien, il y avait de l’enthousiasme, de la fraîcheur, de l’inconnu, de l’espoir … Des choses comme ça … J’aime beaucoup cette période ! C’était pas mal ce que nous faisions. Les choses se sont gâtées quand nous sommes devenus les Charlots, des comiques… On avait hérité d’un batteur qui ne savait pas jouer (rires). On a même fait une tournée au Canada, alors que tout avait été conclu avec Fechner pour débuter les Charlots avec un autre batteur (rires). Ça s’est gâté dans les années qui ont suivi jusqu’à mon départ des Charlots en 1971.

Vous avez fait un album solo en 1974 ?

Oui, c’est vrai (rires) ! Quand j’ai quitté les Charlots fin 1971. En 1973, j’ai fait un spectacle de sketchs tout seul au Ranelagh qui s’appelait « le dernier sortie nettoie la salle ». Il ne s’est pas passé grand-chose avec ce spectacle. Je suis parti en tournée avec Eric Charden et Stone et j’ai vite compris que je ne gagnerai pas ma vie avec ça. J’étais très attaché à la musique et j’ai fait ce disque. Le copain qui m’avait aidé à écrire le spectacle à écrit les paroles, moi j’ai écrit la musique. On a fait ces chansons, Vogue a produit le disque et cela a été un flop monumental.

Autre chose en 1982, il y a un 45t « Antoine retrouve les Problèmes » !

Antoine qui voyageait autour du monde est rentré et il est venu nous voir en nous proposant de faire l’Olympia avec lui. Comme il était en lien avec Barclay, on nous a proposé de faire ce 45t. Il y a eu un disque. Je me suis occupé un peu des arrangements mais le disque a été saboté au mixage. Ils ont tout changé.

Est-ce que ce 45t ne va pas permettre aux Problèmes d’être un peu … réhabilités ?

Je n’en ai aucune idée, je ne sais pas. Pierre de Pop Superette (label qui réédite le disque Ndlr) m’a dit qu’un groupe reprend « Dodécaphonie » (titres des Problèmes, ndlr) j’aimerais bien l’entendre. Vous savez, il y a beaucoup de monde qui a fait des choses dans ces années-là mais nous on l’a fait en français ! C’était moins courant. La plupart des groupes faisaient des reprises en anglais ou des adaptations mais il y en avait très peu qui le faisaient en français. C’était notre caractéristique : faire du pop rock français.

Quels sont vos projets ?

J’écris mes mémoires depuis quelques années !

Le mot de la fin ?

C’était une période heureuse dans ma vie où j’ai commencé à gagner de l’argentet que j’ai rencontré les autres. Dès 1966, avec la tournée d’Antoine, nous avons commencé à gagner notre vie mieux et régulièrement.

La guitare n’a-t-elle pas marqué toute votre carrière ?

On ne peut pas parler de moi sans parler de guitare : je continue à en jouer régulièrement !

On peut alors espérer un disque de Luis Rego ?

Je ne sais pas : j’aime beaucoup jouer mais je n’ai plus beaucoup de voix. Là, je m’attaque au livre. Je tiens à préciser que ce n’est pas la guitare mais les guitares : je suis très dispersé ! Je m’intéresse autant au rock qu’à la samba, qu’au Flamenco … C’est très éloigné les uns des autres. Je suis quadrilingue en musique (rires). Comme je ne gagne pas ma vie avec la guitare, je n’ai pas de limite. Mes limites sont le corps et l’âge !

Pop Supérette réédite le premier EP (Vogue, EPL 8393) des Problèmes, sorti en novembre 1965, en édition vinyle limitée (300 copies) à l’identique (pochette avec rabats extérieurs etc.), OBI, carte postale et insert 2 pages.

Édition numérotée sur Bandcamp :
lesproblemes.bandcamp.com
ou en écrivant à info@popsuperette.net