Anne-Laure Bonnel : une réalisatrice de notre époque se raconte !

mercredi 9 juin 2021, par Franco Onweb

Régulièrement, confortablement installé chez nous, nous regardons les informations ! Derrière ce terme se cachent des reportages qui nous racontent l’évolution du monde et plus particulièrement les guerres. Faut il juste le rappeler ici une grande partie de la planète est en guerre et pour nous informer des journalistes tournent des images dans des conditions extrêmes. Anne-Laure Bonnel fait partie de cette catégorie !

Enseignante en journalisme, elle part régulièrement tourner des sujets, assez long, sur des guerres trop souvent oubliées, le Donbass ou le Haut-Karabagh… Elle est devenue un témoin important de notre époque. Son parcours et ses réflexions sur le monde nous amène un « éclairage » important sur l’évolution du monde et de la société actuelle.

Je suis Anne-Laure Bonnel. 

Je suis enseignante à l’École Supérieure de Journalisme de Paris. J’enseigne l’écriture digitale de séries et de documentaire à l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne et je donne des cours à l’INA

J’ai par ailleurs travaillé dans différentes maisons de production comme auteur, co-auteur en stratégie digitale et d’écriture pour des documentaires pour le cinéma ou la télévision. Je tourne également des reportages axés sur des zones de conflits qui sont un peu moins médiatisées que les autres. Hormis quelques reportages papier, on a rarement des images de nombreux conflits, pourtant cela éclaire beaucoup l’opinion publique. 

 

Anne-Laure Bonnel
Crédit : Anne-Laure Bonnel

Tu animes des ateliers d’écritures à l’École Supérieure de Journalisme de Paris : cela consiste en quoi 

Il s’agit d’apprendre à des étudiants les problématiques liées à la profession : trouver un personnage dont le parcours et l’histoire éclairent la société, un sujet, un angle, une problématique. 

Je leur apprends à mener une interview mais aussi à poser un commentaire, à sourcer, « fatchecker » parce que nous sommes abreuvés d’informations. Il faut leur apprendre à faire parler les sources, rencontrer des spécialistes pour avoir des renseignements si le projet repose sur une enquête… C’est très vaste. 

Cette année, on a travaillé principalement sur des questions de société puisque avec la pandémie, les tournages ont dû s’adapter. 

Les étudiants se sont beaucoup intéressés aux questions liées aux rencontres, le quotidien des commerçants, à l’ensemble des problématiques de la société française en regard du COVID 19 en somme. Ils sont jeunes et se sentaient très concernés, ils ont beaucoup travaillé sur les difficultés liées aux rencontres impossibles en période de confinement. 

Tu es ce qu’on appelle une « reportrice de guerre », on a l’impression que c’est un métier où il y a beaucoup de femmes 

Je me considère plutôt comme une réalisatrice plutôt qu’une reportrice de guerre. Je reste longtemps dans les zones, au minimum 15 jours. Je ne fais pas de news. C’est une méthode différente.

Il y a beaucoup de femmes, notamment dans le reportage de guerre, que j’admire comme Anne Nivat, Véronique de Viguerie, qui font un boulot formidable. Les zones les plus marquées par l’islamisme radical sont plus souvent couvertes par les hommes. 

Anne Nivat, après avoir passé beaucoup de temps dans les pays de l’est s’est recentrée sur la France, comme si il y avait aujourd’hui de vrais enjeux ici. Avant on ne voyait pas ces enjeux 

C’est une très bonne question. J’ai souvent voulu filmer les problèmes sociaux contemporains en France, notamment les gilets jaunes, les premiers, ceux des ronds-points. Et je n’ai eu aucun support comme si ces questions n’intéressaient pas les médias. C’est étonnant. 

Pourquoi 

J’ai une attirance pour les sujets liés au désœuvrement, je m’étais attachée à développer des sujets sur la pauvreté en France notamment. Je n’ai jamais trouvé de financement pour ça. J’ai beaucoup tourné, à mes frais. C’est visible sur YouTube. J’ai essayé de comprendre le quotidien et les enjeux de cette France que l’on dit « profonde » mais qu’on ne voit pas. Aujourd’hui on la voit davantage à la télé, et selon moi pour de mauvaises raisons. Peut-être pour des raisons politiques mais c’est un autre sujet. Mais, oui, il y a de vrais problèmes en France et il faudrait pouvoir en parler. 

Il y a un côté méprisant de Paris 

Paris n’est pas le centre de la France et dans beaucoup de milieux il y a une forme de dédain pour la province. Je viens du Vaucluse. C’est un département qui a des problèmes sérieux, mais aussi des atouts. Tu ne vois jamais des caméras qui viennent te montrer ce qu’il y a d’intéressant ou de dynamique là-bas. 

En 2007, tu as un premier reportage sur ton père « Coucou papa », c’était quelque chose qui te touchait de près, je crois 

Il a été réalisé dans le cadre de l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne en partenariat avec la Ligue contre le cancer. A cette époque l’objectif était de tourner un film avec pour sujet le cancer comme travail de fin d’année au sein du Master.

Mon père, que je ne connaissais que très peu, m’a appelé lors de mes études pour m’annoncer qu’il était atteint d’un cancer avancé. Il voulait par ailleurs me connaitre mieux avant la fin. J’ai donc décidé de tourner un film pour la Ligue contre le cancer sur mon père. 

Pourquoi tu vas dans le Donbass en 2015 

A l’époque je sortais gagnante du concours TVLAB de France Télévision. J’ai été élue par les internautes et les téléspectateurs comme meilleur programme de flux. 

Lors d’un anniversaire, un ukrainien, père d’une copine de ma fille m’a reconnu. Il se rappelait de mon projet, il avait voté pour lui. En discutant avec lui, il me montre des images d’archives où le président Ukrainien de l’époque, Porochenko explique que les habitants de l’est resteront dans des caves, que les enfants n’iront plus à l’école, que les retraites ne seront plus versées et que c’est à ce prix qu’ils gagneront la guerre. 

J’ai été extrêmement surprise. Je ne connaissais pas les détails du conflit, aussi j’ai enregistré le lien pour qu’il soit analysé. J’ai pris rendez-vous avec des experts en géopolitique pour avoir des informations précises, puis rapidement je découvre le massacre d’Odessa avec cet incendie meurtrier qui fait 48 morts. 

Ça me semblait tout à coup beaucoup plus complexe que ce qu’on nous montrait ici. Le père de cette petite fille travaillait dans l’humanitaire dans le cadre de la reconstruction d’habitat de civils. J’ai eu l’opportunité de m’y rendre. J’ai essayé de passer par Kiev mais c’était impossible de passer à l’est de l’Ukraine. Je suis passée par la Russie et là j’ai découvert une guerre que je qualifie de guerre civile avec toute la complexité de l’Ukraine qui est partagée entre la nostalgie de l’URSS et l’idée pro-européenne. J’ai compris qu’il y avait par ailleurs deux religions, deux conceptions du monde qui se font face. Et cela engendre des mentalités très différentes. 

Vraiment 

Je me suis rendue dans une zone où tout était bombardé : les hôpitaux, les infrastructures. La population vivait dans des caves, il n’y avait plus d’écoles, plus d’eau courante. J’ai essayé de comprendre ce que la population ressentait. 

Dans toutes les guerres, les politiciens se retirent, ceux qui en font les frais ce sont les soldats et la population civile, surtout la plus pauvre et la plus vieille qui n’a pas les moyens de se déplacer. 

C’est la première fois que tu étais dans une zone de guerre 

Sous des bombardements oui. J’avais déjà été sur des terrains sensibles mais à ce niveau-là non. 

Comment cela se passe t’il quand tu arrives sur place : tu rencontres des gens, tu te déplaces 

C’est une course. Les gens se cachent à cause des tirs et des bombardements, ils ne sortent pratiquement pas de leurs abris. 

J’avais également à mes côtés un « fixeur » qui était un ami du père de cette petite fille. On était dans une période très violente. Je devais improviser : on ne peut plus donner de rendez-vous par exemple en période de bombardement. Tu fais comme tu peux pour survivre. Je devais faire parler des gens que je rencontrais par hasard. 

J’ai donc passé quinze jours à essayer de discuter avec la population. Je suis allée dans les hôpitaux, dans les abris, dans les cantines, j’ai visité des villages. C’était compliqué. Je n’avais pas le confort d’une maison de production qui peut te caler des rendez-vous pour ton reportage. 

Il s’agissait de provoquer des rencontres, de gagner la confiance de chacun, de passer du temps, de travailler en toute humilité en vivant comme la population. 

Je n’avais pas de brassard presse, pas de casques. Il me fallait surtout gagner la confiance des gens, donc me mettre à leur place, ne pas arriver comme une « parisienne ». C’est de cette manière que j’ai pu gagner leur confiance. 

Tu devais avoir peur avec aussi de l’adrénaline 

Je garde toujours la foi. J’aime retranscrire le monde avec des images, des scènes de vie que les télévisions refusent et de mettre l’accent sur un monde qui existe malgré tout. 

J’aime témoigner et raconter les conflits, ce qui relève souvent de l’ordre de l’insoutenable. On ne peut pas faire ce métier si on n’est pas indigné. 

Crédit : Anne-Laure Bonnel

Quelles ont été les retombées du film 

Il a été sélectionné pour des festivals par Amnesty International et du jour au lendemain j’ai vécu une censure. Amnesty International l’a radié de ces catalogues après l’avoir accompagné dans cinq salles de cinéma. 

Pourquoi 

J’imagine que la question politique était devenue gênante. Je n’ai jamais eu de réponses. J’en parle peu par respect pour Amnesty Internationale qui est nécessaire. 

Il y a un deuxième film que tu viens de finir sur le Haut-Karabagh. Une guerre qui a lieu à trois heures d’avion de chez nous et qui a été peu relayée 

Si, si… Notre président en a parlé et c’est retombé ! La presse avait fait son boulot en dénonçant l’envoi de djihadistes.

Une grande partie de la presse en a parlé. Qu’est-ce qu’il s’est passé entre-temps ? Alors qu’ Emmanuel Macron avait dénoncé cette situation, que la presse avait fait son travail pourquoi un tel silence ? Je ne sais pas. 

Mais il y a eu une telle barbarie avec des bombes au phosphore qu’il fallait en parler. 

J’ai repris les articles de mes confrères dans le film pour prouver qu’ils en avaient parlé. Comment est-ce possible qu’un tel silence s’impose après que la presse soit unanime. 

En France il y a des indignés professionnels et là on les a peu entendus 

Je suis d’accord mais je n’ai pas de réponse. 

Mais est ce que depuis la Yougoslavie, ces guerres ne font pas peur aux gens parce qu’elles sont proches de chez nous et cela pourrait nous arriver 

J’ai rencontré des gens là-bas qui m’ont dit que ce qui leur arrivait pouvait arriver n’importe où en Europe dans les moins de 10 ans. L’assaut des djihadistes qu’ils vivent, on pourrait le vivre en Europe selon eux. 

Il a été compliqué à monter techniquement le film 

Extrêmement, j’ai enlevé les images les plus « dures ». J’avais 300 vidéos, 200 photos. 

Crédit : Anne-Laure Bonnel

Mais tu ne penses pas que ces films font peur aux gens 

C’est ce que me dit ma mère (sourires). Elle pense que dans cette période morose, les gens n’ont pas envie de voir ce genre de choses. Je peux le comprendre : les gens sont épuisés. Mes étudiants n’en peuvent plus. Les gens n’ont pas envie de voir la souffrance. 

Attention, même si c’est dur ce que nous vivons, ça n’a rien à voir avec l’horreur de ce que vivent les gens aux Haut-Karabagh. 

Oui et il faut préciser qu’il y a 400 conflits dans le monde et qu’il y en a une dizaine qui sont médiatisés. 

Ce sont des choix éditoriaux qui se font. Il suffit de voir les sujets en France : on met le curseur sur certains sujets, d’autres sont mis de côté. Regarde les suicides liés au confinement. On en a parlé mais il n’y a pas eu d’enquête sur les effets collatéraux du confinement. 

Tes films montrent le présent, en se référant au passé et proposent l’avenir. Tu ne penses pas que pour bien comprendre ces situations géopolitique il faut comprendre et connaître l’histoire 

Personnellement je pense qu’un film est un témoignage qui permet humblement de ne pas dire, « on ne savait pas ». On n’a pas voulu voir peut-être mais les preuves sont là dorénavant. 

Vous risquez vos vies à tous niveaux pour montrer à des gens, qui sont bien installés dans leur canapé, une horreur bien visible ! Pourquoi est-ce qu’il n’y a pas eu plus de manifestations 

(Silence) Parfois tu peux avoir l’impression de ne servir à rien. Toutes les guerres sont filmées ou photographiées, fréquemment des journalistes meurent sur le terrain. Rien n’abolit à l’heure actuelle, les tendances à la guerre et encore moins une image. 

Je n’ai pas beaucoup d’illusion sur le sujet mais j’ai le sentiment de mettre ma pierre à l’édifice. C’est une passion… être présent et rendre compte en image. 

Crédit : Anne-Laure Bonnel

Le métier de correspondant de guerre a un côté romantique, on peut penser à Hemingway avec la guerre d’Espagne ou Frank Capra : ça te faisait rêver 

Non, je n’ai pas leur talent (rires). J’ai lu Hemingway plus jeune. Quand tu vois des êtres humains dans les conflits, tu as le secret espoir de briser le silence et que tu peux les aider face tes petits moyens. Ce sont souvent des situations dramatiques et en montrant ça on peut imaginer que des gens se disent plus jamais ça. 

Le premier pas c’est la prise de conscience de l’injustice. C’est devenu un mot galvaudé, trop employé par les médias mainstream mais ça reste vrai. 

Ce qui est terrifiant c’est que les gens que tu filmes ont l’air désespérant normaux. Ils nous ressemblent : ils ont les mêmes vêtements, les mêmes appartements … Et ça, ça peut faire peur. 

(Silence) Oui, on est rentré dans une ère où nous avons oublié l’étranger proche et c’est comme si l’on pensait que le reste du monde n’est pas humanisé d’une certaine manière. Bien sûr qu’ils nous ressemblent et c’est toujours douloureux de voir l’impuissance de la population civile. Il y a une grande fragilité que tu rencontres face à la violence des combats, une grande similarité parce que les émotions sont les mêmes et sont partagées par tous. Tu peux reconnaître dans mes films, certaines personnes qui ressemblent à tes parents, à part qu’eux, ont un regard qui traduit l’effroi et l’incompréhension. 

On ne peut pas s’habituer à la barbarie : c’est irrationnel. Ce sentiment est partagé par toutes les populations qui vivent la guerre. C’est universel. 

La peur et l’impuissance sont visibles dans l’image mais tu y vois aussi beaucoup de dignité et l’absence de plaintes inutiles ou puériles. 

Mais c’est ça qui fait peur aux gens. 

Je ne sais pas. Ce qui est sûr c’est que cela fait moins d’audimat que la télé-réalité ou les histoires d’adultères proposés par certaines émissions. On est face à un problème de valeurs quand on constate ce qui fonctionne en prime-time. Cette télé-réalité me choque. C’est abominable ce que l’on voit. Pousser l’autre à l’adultère. 

Si les téléspectateurs ne s’intéressent ni à l’histoire, ni à la géographie et que la guerre leur semble loin, comment veux-tu que nos programmes médiatiques évoluent 

Il y a un gros problème éducatif en France 

Oh oui ! On ne peut pas comprendre le présent sans connaître l’histoire. Si tu connais l’histoire, tu contrôles le présent parce que c’est un éclairage fondamental et la géographie aussi. Quand on regarde le niveau c’est inquiétant et si tu rajoutes à cela l’absence de curiosité, c’est une vraie inquiétude. 

Ce nivellement n’est pas uniquement du fait des professeurs, qui essayent de faire du mieux qu’ils peuvent. Comment veux-tu intéresser des étudiants dans une société ultra-consumériste, une société sans conscience de l’histoire et de ce qui façonne le monde ? Ce n’est pas très réjouissant. 

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Il y a un mot que l’on entend de plus en plus et qui me choquait au départ : c’est « écervelé ». Je me rends compte que ce terme fait sens malheureusement. Mes étudiants antillais de l’ESJ Paris ont été interviewés par des étudiants des Arts et métiers. Ces derniers étaient incapables de situer la Guadeloupe. 

Quels sont tes projets 

J’en ai plusieurs. D’abord je me repose, parce que faire un film c’est long, c’est dur, et finir avec le montage te rend toujours insatisfait (rires). Je vais reprendre des forces pour des projets d’écriture, qui sont très longs : il va s’agir d’enquêter, de sourcer, de me renseigner, de faire le tri entre les infos. 

C’est compliqué les informations 

Oh oui, on est abreuvé d’infos avec beaucoup de fake news.

Il faut ensuite réussir à se rendre sur la zone et quand tu es là-bas, ça prend du temps. Donc je me mets un peu sur pause, pour me consacrer à mes étudiants qui en ont besoin. Je continue mes activités tout en donnant mes cours parce que tu ne vis du reportage de guerre lorsque tu es indépendante, il faut le dire. Ce sont les cours qui permettent de payer le loyer. 

Dans les années 80, il y a eu beaucoup de concerts pour des causes (l’apartheid, l’Ethiopie…). On a l’impression que désormais si il n’y a pas ce type d’engagement cela ne fonctionne pas. Il faut du spectacle pour mettre en avant le malheur. 

Je pense que c’est surtout le prime-time qui fait fonctionner les choses : si on ne parle pas d’un sujet entre 18h et 22h il n’existe pas. Ces concerts ont permis de donner un éclairage mais s’ il n’y a pas ces spectacles durant les horaires que je viens de citer, eh bien plus grand chose existe médiatiquement. 

Mais est ce que les artistes ne prennent-ils pas la place des politiques en mettant un focus sur ces sujets 

Les artistes, les écrivains, les peintres et autres ont toujours eu envie de raconter le monde souvent de façon désintéressée. C’est dans leur ADN

Les artistes racontent le monde et lui donnent un éclairage différent. Les plus beaux récits de guerre vont être racontés à travers la fiction qui peint l’âme humaine. C’est la préoccupation majeure des grands artistes et ils sont indispensables pour ça. Ce sont des vecteurs d’émotions, cela permet une prise de conscience. 

Cette année il n’y avait plus d’artistes et il planait un grand silence. J’avais proposé il y a quelques années le sujet suivant : « imaginons un monde sans culture ». Bon… je n’ai pas eu de financement (rires). Nous avons été contraints de vivre une année sans culture et j’ai eu le sentiment que nous étions presque morts. 

L’émotion artistique engendre la joie, le partage, l’émotion, la réflexion. Une société sans culture respire mal. J’espère que les gens n’oublieront pas cette année sans culture pour ceux qui ont la possibilité d’y avoir accès. Les régions désertées culturellement, on voit où cela mène. Sans culture il n’y a plus de vie. Les gens ne s’en rendent pas compte. 

Le mot de la fin 

Essayons de faire de nos vies des vies utiles. Et n’oublions jamais l’importance de la culture. Je viens d’un milieu précaire, je dois tout à la culture, aux livres, aux philosophes et à des enseignants formidables qui m’ont poussés à lire et, ainsi, à regarder le monde autrement.