Alain : On est Le Chiffre Organ-ization. On a commencé le groupe en en 2015. Aujourd’hui dans le groupe il y a Alexandre à la batterie, Billy Coog à l’orgue et moi Alain Number 9 à la basse.
Le groupe est né de la séparation des Gentlemen’s Agreements ?
Alain : Non, il est né avant. En 2015 en parallèle des Gentlemen’s Agreements, et déjà en trio avec le premier organiste des GA Denis. On avait le désir de se retrouver parce qu’on était tous géographiquement assez loin les uns des autres. Dans les Gentlemen’s on avait un chanteur à Lille, le clavier à Lyon et un batteur à Montpellier, etc. Avec Alexandre, le batteur, on voulait faire un truc instrumental, plus intimiste, une formation plus facilement « bookable » dans des salles plus petites (rires). Après un changement de Line up des GA’s en 2017, le chiffre mute aussi avec l’arrivée de Coog et d’un guitariste qui quitte le groupe en 2020.
Pourquoi ce nom ?
Alain : On voulait avoir le mot « organisation » dans le nom pour le côté organ bien sûr !. Pour le chiffre c’est une référence à James Bond, notamment au « Casino Royal » de 1967 qui est le premier de la série des bond un peu loufoque avec David Niven, Peter Sellers et Woody Allen, mais c’est aussi en référence à la série « Le Prisonnier » bien entendu.
C’est quoi vos influences ?
Alain : On en a pas mal comme Brian Auger bien entendu et en général tout ce qui tourne autour de l’organ et du groove.
Alexandre : Pour les influences, ce sont toujours les mêmes : tout ce qui tourne autour de l’orgue Hammond bien entendu ! On adore le rythm’n blues, la soul, la library music, mais aussi le garage, le psychédélisme, le prog’ le punk 77… Il y a pleins d’influences que l’on retrouve dans notre façon de jouer !
Le groupe, auquel on peut vous comparer, c’est le James Taylor Quartet ?
Alain : C’est un groupe dont est fan depuis longtemps, tout comme les Prisonners, le groupe dans lequel James Taylor jouait avant.
Alex : Ce sont des groupes qui nous ont donné envie de jouer et c’est forcément flatteur d’être comparé à eux.
Votre musique est-elle la bande originale parfaite des films de Georges Lautner ?
Alain : Oh oui, on adore ça. Michel Constantin a l’image pour moi.
Alexandre : C’est marrant parce que il y a environ 2 ans, un jeune réalisateur de Montpellier, qui bosse avec un pote accessoiriste et décorateur plateau, a gagné un concours avec Canal Plus pour réaliser un film porno sf, comme on en faisait dans les années 70. Notre pote nous a rencardé et On a eu la chance trois morceaux sur la BO. C’est bien cool car le film, certes le X renvoie aussi le public vers le cinéma de Russ Meyer ou autres références underground des 60’s et 70’s ! Pour nous c’était parfait !
Dans votre musique il y a une part d’improvisation, on pourrait presque assimiler ça à du jazz ?
Alain : Je ne dirais pas de l’improvisation mais une volonté de jouer en « live ». On a d’ailleurs enregistré en live et tant pis s’il y a une erreur. On a dû faire deux ou trois prises de chaque morceau. En ce qui concerne le jazz on ne peut pas le renier sur certains aspects mais on n’est pas des musiciens de jazz. On a un côté un peu punk quand on compose : on joue et on voit ce que cela donne !
Pourquoi ne faire que des instrumentaux ?
Alexandre : Moi, j’adore jouer des instrumentaux et cela nous va bien.
Alain : J’adore ça aussi. Ne pas avoir de chanteur est plus facile pour installer et déplacer le matériel (rires). On a pu ainsi aller jouer plus facilement dans des petites salles.
Votre musique a deux caractéristiques pour moi : elle est dansante et c’est une musique à l’image.
Alain : C’est carrément ça pour moi et cela nous permet de toucher un public plus large.
Vous ne seriez pas plutôt un groupe de soirées que de disque ? Vous êtes là pour faire danser les gens ?
Alain : Entièrement d’accord surtout qu’en live c’est plus énergique que sur disque.
Alexandre : On est encore un peu trop jeunes, avec ce projet, pour te dire ça. On est toujours en apprentissage avec le Chiffre.
Alain : On a les deux parties à mon sens, mais le but est quand même de faire danser les gens.
Quels sont vos plus gros concerts ?
Alain : On a pas mal joué mais surtout dans des clubs, tout n’est pas une question de taille (rires).
Alexandre : Juste avant le Covid on a fait une tournée : Paris, l’Allemagne, la Hollande et de nouveau l’Allemagne. On a joué aussi à Bayonne, Biarritz, Tours, en Espagne …
Alain : On a eu la chance de surfer entre les vagues du Covid (rires).
Et au niveau discographique ?
Alain : On a deux singles enregistrés avec l’ancien guitariste. C’est surtout de l’illustration musicale. Il y a trois compositions et une reprise. Et puis on a enregistré un album pendant le confinement. D’ailleurs, on fait un crowdfunding en ce moment. L’album qui s’intitule « the Loved Ones » va sortir en mars chez Soundflat Records notre label Allemand. Il y a 10 morceaux et bien plus (rires).
Vous l’avez fait où ?
Alain : À Périgueux.
Alexandre : L’ingénieur du son du studio, Arthur, a largement contribué à la production et aux arrangements des morceaux. C’est devenu un ami et un membre du groupe ! Cité comme tel sur notre album !
Vous êtes dans un réseau ?
Alexandre : Dans une niche !
Alain : c’est un réseau que l’on essaye tous de faire vivre en organisant aussi des événements. Il faut que l’on fasse ça pour faire vivre notre musique en Live, …
Alexandre : C’est une musique de passionnés ! C’est un peu facile de dire ça mais les gens qui sont dedans s’aident de manière spontanée. Dernièrement il y a eu pas mal de dates annulées pour des raisons sanitaires. Il y a eu aussitôt des gens qui ont répondu présent pour nous aider parce qu’ils sont dans ce réseau et qu’ils voulaient nous aider.
Vous faites des reprises ?
Alain : Oui, du Ennio Morricone, du Booker T et un morceau de Brigitte Fontaine.
Vous pourriez toucher un plus large public ?
Alain : C’est toujours le même problème pour ça : la distribution et la promotion.
Alexandre : Ça ne dépend pas de nous et honnêtement ce n’est pas forcément notre objectif. C’est un plaisir d’être écouté et diffusé, mais « le succès à tout prix », c’est pas trop notre truc. En restant comme ça, on garde une certaine autonomie et on est libre de nos choix. On veut garder une vraie indépendance et puis je crois qu’on préfère les petits bars mal fichus ou associatifs aux grandes et belles salles tape à l’œil !
Vous comptez intégrer un nouveau membre dans le groupe, comme un chanteur ?
Alain : Un chanteur, non ! On a eu quelques interventions de copains qui sont venus chanter mais on est plutôt sur un deuxième bassiste.
Alexandre : yes ! Un deuxième bassiste avec un son bien lourd et bien plus agressif , un son bien fuzzzz ! Et ça sera notre pote Éric qui est censé conduire « le Van » en ce moment … enfin à part regarder sa montre…..
Après l’album vous allez tourner ?
Alain : On espère bien faire des concerts. D’ailleurs, on vient de nous re proposer une mini tournée en Espagne cet été par exemple.
Alexandre : On a un ami qui nous manage un petit peu depuis Liège et il doit nous organiser des trucs pour le nord de l’Europe… si le Covid nous laisse tranquille.
Est-ce que vous vous sentez bien dans votre époque ?
Alain : Oui mais on fait de la musique d’hier mais aujourd’hui !
Alexandre : Nous sommes très nostalgiques des 60’s et early 70’s mais on n’est pas passéiste ! On est moderne !
Alain : On cherche le son surtout. C’est pour ça que nous jouons sur des instruments d’époque, il n’y a pas d’électronique que de l’analogique …
Tous vos instruments sont d’époque ?
Alexandre : Sauf les baguettes ! (rires)
Quel disque donneriez-vous à un enfant pour l’amener vers la musique ?
Alexandre : Du rythm’n blues ! il y a les compilations « formidable » qui sont super pour découvrir cette musique. Et puis tu as aussi les artistes comme Nino Ferrer ou Dutronc qui ont fait des super chansons bien jerk avec des paroles en Français.
Alain : Nino Ferrer très bon choix.
Le mot de la fin ?
Alexandre : Merci beaucoup
Alain : Avec notre album, on tient à remercier les gens autour de nous dans notre réseau. On aime la musique et on aime la partager. Chaque titre a une histoire, une anecdote sur quelqu’un, un évènement, des rencontres, etc… d’où le nom du futur album « the loved ones »…
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