Fastened Furious : 10 ans plus tarés !

samedi 15 décembre 2018, par Franco Onweb

Il y a des disques qui vous mettent tout de suite de bonne humeur. Le nouvel album des Fastened Furious m’a tout de suite mis en joie. Parti comme un groupe « gag » étudiant les Furious sont devenus au cours des années une redoutable machine sur scène, un exercice qu’ils maitrisent parfaitement. Ajoutez à cela une collection de reprises parfaitement choisies et arrangées à leur sauce et vous obtenez un groupe incroyable, capable de d’enflammer n’importe quelle salle.

Alors que sort leur nouvel album, « 10 ans plus tarés », j’ai longuement discuté avec Schul, le chanteur guitariste d’un groupe que vous allez adorer aimé !

Je suis Schul chanteur et guitariste des Fastened Furious. Dans le groupe il y a JM à la basse et au chant aussi, Krok à la batterie, et Lolo à la guitare et chœurs. On existe depuis 2006 avec la même formation. On vient de sortir notre troisième album en juin dernier « 10 ans plus tarés » disponible partout sur le net et en CD sur notre boutique en ligne : www.fastenedfurious.com 

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(Fastened Furious en concert - Droit réservé) 

Ça a commencé comment cette histoire et sous quelles influences ?

A Grenoble, en 2006, on s’était tous retrouvé là-bas pour nos études. On cherchait à monter un groupe. Dans le groupe, nous avons tous nos influences sur toute la palette du rock (en passant par le métal et le ska aussi) mais ce qui nous rassemblait tous ce sont des groupes américains de Punk Rock des années 90, comme Blink 182, Nofx ou encore Offspring.

Vous avez commencé dans les réseaux étudiants : soirées et galas ?

Ben oui, on était tous étudiant à l’époque. Pour nous c’était plus facile de s’incruster sur des scènes (rires). Mais rapidement on a commencé à faire des concerts dans des cafés ou des bars de la région puis tout le pays…. L’histoire devenait un peu plus sérieuse, on ne voulait pas être juste un groupe d’étudiant.

Vous aviez déjà cet humour ?

Oh oui ! C’est une deuxième nature chez nous. Depuis toujours on essaye de cultiver ça, comme les poivrons que nous sommes : même si on prend la musique très aux sérieux, nous nous lâchons dans nos textes, enfin surtout moi (rires). On ne revendique rien mais alors rien, juste le fait de bien rigoler entre potes et ça inclut le public (rires).

Justement je voudrais que l’on s’arrête sur ça : votre humour. Les premiers punks avaient beaucoup d’humour et prenaient tout avec dérisions. C’est votre cas ?

Oui, on s’amuse beaucoup. On peut parfois nous prendre pour un groupe de rigolo qui fait un spectacle comique et franchement on s’en fout. On rigole de pleins trucs, on s’amuse bien et le public aussi et c’est l’essentiel….

Mais vous n’avez pas peur justement que vous deveniez plus un « spectacle comique » qu’un groupe de rock ?

Encore une fois on s’en fout un peu ! En dix ans on a beaucoup progressé sur notre musique et sur nos instruments : on joue mieux, on s’est beaucoup ouvert musicalement et si les gens ont besoins de choisir et bien qu’ils choisissent, nous on trace notre route sans vraiment s’occuper de ça. Le truc le plus important c’est quand même le public et quand on voit les réactions des spectateurs à la fin des concerts on ne se pose pas vraiment la question. On avance, on progresse et voilà (rires).

On reprend sur votre histoire : en 2008 vous sortez un premier album ?

Oui, « Live en studio ». En fait c’était une maquette enregistré rapidement que nous avions gravé en Cd pour démarcher les concerts. Ce disque nous a vraiment ouvert des portes, grâce à lui on a pu commencer à jouer ailleurs que dans et hors de notre région, on a fait des petits festivals …. C’est là ou l’affaire est devenue plus sérieuse : nous n’étions plus qu’un groupe d’étudiants pour le réseau étudiant mais au contraire un vrai groupe. La preuve est que nous sommes toujours ensemble et que l’on continue à faire des disques 10 ans plus tard.

A partir de là vous avez beaucoup joué ?

On a donné environ une vingtaine de concerts par an, voire plus au début quand on était jeunes (rires). C’est peu mais beaucoup en même temps parce que nous sommes dispersés entre Paris, Marseille et Lyon, pi on bosse à côté. D’ailleurs on fait un peu moins de concerts maintenant, mais des plus belles dates...

Pas facile pour répéter ?

Tu m’étonnes (rires) ! On se débrouille, quand on joue quelque part on se débrouille pour arriver avant pour répéter, on se retrouve parfois à Paris, Lyon ou Marseille… C’est sûr que ce n’est pas facile mais on y arrive.

Ne crois tu pas que c’est une des raisons de la longévité du groupe ?

Peut-être ! c’est comme une histoire d’amour à distance qui marche bien mais à 4 (rires). En tout cas c’est super important pour nous le groupe. Le fait de se retrouver tous les deux ou trois weekend pour des concerts ou enregistrer ou tourner des clips. On rigole vraiment bien ensemble : on fait de la zik mais surtout des bonnes bouffes, des bonnes fêtes, du tourisme …

Vous avez joué avec qui ?

Pleins de monde, trop pour m’en souvenir ! Je tiens à signaler les 3 Fromages un groupe dont nous sommes assez proche et qui est important pour nous. Sinon on a joué pleins de groupes Punk plus ou moins connus comme Parabellum, les Ramoneurs de menhirs, laids crétins des Alpes, Zephyr 21 …

En 2012 vous sortez un deuxième album ?

Oui, un album mieux produit « Sors tes couverts » en studio cette fois. Pour ce disque on avait négocié avec un distributeur. Ca a été un vrai bordel ! Il a déposé le bilan la semaine de la sortie du disque. On a galéré pour récupérer nos Cds qui étaient coincés dans son hangar. Notre seule vraie incursion dans le business (rires).

Vous êtes totalement autoproduit ?

Totalement ! Ça peut avoir des côtés pratiques : nous faisons vraiment ce que nous voulons, personne ne nous dit ce qu’on doit faire et on avance comme nous le voulons. Bon, maintenant cela a des limites et franchement j’aimerais trouver quelqu’un pour nous aider pour faire le booking des concerts notamment parce que cela nous prend un temps fou ! Avis aux amateurs… (clin d’œil)

Mais le nouveau disque est distribué ?

Oui, par nous ! (énorme rires)

Votre nouvel album vient de paraitre… qu’est-ce que vous avez fait entre 2012 et 2018 ?

(Rires encore) C’est sûr que nous ne sommes pas les plus rapides de la terre mais bon on bosse à côté et c’est compliqué parfois d’allier les deux ! Pi on a peaufiné le bébé aussi J. Mais nous ne sommes pas restés inactifs durant cette période : on a enregistré des reprises (des covers comme on dit dans le milieu) notamment « le poinçonneur des Lilas » de Gainsbourg et « Happy » de Pharrell Williams, qu’on a mises sur l’album d’ailleurs. On a aussi réalisé des clips délirants et bien sûr pleins de concerts dont le Printemps de Bourges en 2015.

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(Fastened Furious en concert au Printemps de Bourges - Droit réservé)

Justement on va attaquer sur votre nouvel album « 10 ans plus tarés » avec ces trois reprises, les deux que tu as dites mais aussi « Daniela » de Elmer Food Beat ?

On adore faire des reprises ! Le public adore ça et nous aussi ! On transforme le morceau, on l’adapte à note sauce et ça marche ! Ca nous permet aussi de ne pas avoir à écrire trop de morceaux (rires). D’ailleurs sur ce disque nous n’avons écrit que 9 morceaux sur les 13. En plus des 3 reprises, il y a un morceau composé par un copain à nous (rires).

Vous faites comment pour les reprises ?

On demande l’autorisation aux éditeurs des artistes et puis on y va (rires). Pour tout te dire Gainsbourg et Elmer Food Beat nous ont donné l’autorisation pour nos projets. Pour Pharrell on a eu aucuns retours négatif à mes mails, alors j’ai considéré que c’était bon ! (rires)

Vous avez eu des retours des artistes ?

Serge Gainsbourg non ! (rires) Les Elmer Food Beat nous ont répondu qu’ils trouvaient ça très bien mais rien de plus, il faut dire que c’était pas la bonne période... On adorerait partager une scène avec eux, et beaucoup de nos fans aussi !

Ils vous ressemblent beaucoup : très bonne musique et textes « décalés » ?

C’est ce qu’on nous dit souvent oui ! En tout cas je les aime bien : comme nous ils se prennent pas aux sérieux ! Mais on est un peu moins porté sur le cul que les Elmer quand même (rires)

Justement votre disque m’a mis de très bonne humeur

Merci ! C’est le but ! Il suffit de voir les réactions du public pour comprendre que tout le monde s’éclate, et c’est ça qui nous fait continuer.

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(Pochette du nouvel album : « 10 ans plus tarés » - Droit réservé)

Mais ce disque a pris longtemps à faire ?

Oui, mais depuis le précédent album on a beaucoup tourné et tous les ans on a produit quelque chose : une reprise, une vidéos… En tout cas on a jamais cessé de travailler pour le groupe mais comme on a tous des boulots à côté c’est parfois difficile 

Justement cet album a une unité de sons qui est rare pour un album enregistré sur une telle longueur ?

En fait c’est notre batteur, Krok, qui s’est occupé de tout pour le son et l’enregistrement. Comme il nous connait bien et pour cause (rires), ca s’entend sur le disque. Je suis très satisfait de ce disque. 

Musicalement il est plus large ?

Oui, on joue mieux que à nos débuts, c’est pas dur (rires) ! Maintenant on joue du Ska, du reggae, du rock, du punk … Un peu de tout mais avec une unité quand même ! On a progressé avec tous ces concerts et c’est tant mieux !

Dans vos textes, on pourrait croire que vous vous moquez de certains pensifs de notre époque comme les naturistes … Vous ne seriez pas une sorte d’anti bobos ?

Ah, tu trouves ? Peut-être ? C’est la première fois que l’on nous fait cette remarque, pour être honnête on y a jamais vraiment réfléchis, on cherche juste à rigoler et à se faire plaisir. Je crois que l’on y arrive pas mal. (rires)

C’est quoi vos projets ?

La promotion de l’album ! Ensuite on va repartir sur les routes mais pas avant avril : notre batteur est à l’étranger. On a joué une fois en août et on ne jouera pas avant le printemps... Franchement ça commence à me manquer. On a un autre projet mais plus long terme, ce serait de faire un disque entièrement en Français de reprises de groupes Anglais ou Américains avec la traduction littérale des paroles de leurs morceaux : ce serait trop drôle ! ou pas (rires) et sinon on bosse déjà tranquillement sur des nouvelles compos et covers… et on prépare des nouvelles vidéos pour 2019 !

Il va sortir en vinyle le disque ?

Peut-être un jour si on nous le demande encore 7 fois, pour l’instant il n’est que en Cd et en téléchargement.

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(Fastened Furious en concert - Droit réservé) 

Vous auriez pu vous contenter de le sortir en ligne avec des clips ? Vous êtes d’une génération où cela se fait de plus en plus ?

Oui, on aurait pu mais en fait on aime bien que les gens gardent un souvenir de nos concerts et on adore signer des autographes et le dédicacer (rires).

Dernière question : quel disque donnerais tu à un enfant pour l’amener à la musique ?

Houlà compliqué ! Disons qu’il y a un groupe qui pourrait plaire aux enfants c’est le dernier album de Blink 182. Un disque à la fois mélodieux et puissant.

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