Le Smmmile festival ou le véganisme en musique

mardi 12 septembre 2017, par Franco Onweb

Dans quelques jours, le 15, 16 et 17 septembre aura lieu la deuxième édition du Smmmile festival ou comment aborder le véganisme de manière cool et sympathique ! Crée par trois copains végan, fan de musique, la première édition avait été un succès tant sur le plan artistique que sur la philosophie véhiculée. Mais être végan c’est quoi ? Quels sont les enjeux ? La philosophie ? Quel est le but de Smmmile ? Je voulais comprendre ! Pour cela les trois compères de Smmmile ont déboulé chez moi un vendredi après-midi d’hiver pour un entretien à bâton rompu assez complet. Voici le résultat de cette discussion qui j’espère pourra répondre à vos questions. 

Pouvez-vous vous présenter :

JB : Jean-Benoît Robert, un des trois fondateurs du Smmmile festival, comme mes trois amis je suis musicien et végane.

S : Sylvain Tardy, je travaille sur d’autres festivals, notamment les Nuits de Champagne à Troyes. J’ai aussi un background militant dans l’écologie, j’ai notamment travaillé comme directeur des programmes pour Greenpeace.

N : Moi je suis Nicolas, le troisième fondateur du festival et je suis aussi le bassiste du Yalta Club.

Comment s’est passée la rencontre ?

JB : En fait il y a eu deux rencontres : Nico et moi on s’est rencontrés par nos compagnes et tout de suite on a accroché parce qu’on partageait plein de choses et qu’on était tous les deux musiciens et véganes.

N : En fait c’est une histoire de compagnes parce que ma copine et celle de Sylvain sont amies depuis longtemps. Et quand JB qui m’a proposé de monter un festival autour de la musique et du véganisme, j’ai aussitôt pensé à Sylvain pour nous accompagner !

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(Jean Benoit S Robert - Photo Benoit Fatou) 

On attaque par la question primordiale : être végane c’est quoi ?

S : Etre végane, c’est essayer le plus possible de ne pas utiliser des produits qui proviennent de l’exploitation des animaux.

C’est-à-dire : la nourriture, les vêtements ?

S : Ca commence effectivement par l’alimentation : c’est ce qu’il y a de plus émergent parce que ça revient tout le temps dans notre journée, mais aussi effectivement les vêtements : pas de cuirs, pas de laine… Tout ça engendre de la souffrance pour des animaux et des problèmes environnementaux.

Comment devient-on végane : c’est un choc, une évolution, c’est une prise de conscience par rapport à l’environnement ?

S : Il y a autant d’itinéraires que de personnes véganes. Pour beaucoup c’est venu d’un choc suite à une discussion, une lecture ou un reportage lié à la condition animale… On se dit que on ne veut pas participer à ça ! Mais mon itinéraire, par exemple, c’est une prise de conscience progressive quand j’ai commencé à me poser des questions plus approfondies sur l’écologie, sur mon rapport aux animaux et aussi à m’interroger quant aux relations entre les pays pauvres et les pays riches…Ca a été une vraie décision réfléchie, pas émotionnelle : j’ai décidé de devenir végétarien pour être cohérent avec ce que je constatais. J’ai ensuite poursuivi ma réflexion plus loin : j’ai compris qu’il y avait autant de souffrance dans un verre de lait que dans un steak pour paraphraser un activiste végane. Mais ça a pris du temps parce que notre société ne favorise pas vraiment ce genre de choix…

C’est super compliqué d’être végane, dans la vie quotidienne ?

S : Pas vraiment quand tu as passé le pas et que tu as pris des réflexes. Mais cela dépend beaucoup aussi de l’endroit où tu vis. A Paris de nos jours c’est plus facile de respecter ce mode de vie que si tu es dans une région d’élevage.

C’est une évolution par rapport à quoi : l’écologie, la condition animale… ?

JB : Quand je parle avec des véganes il y vraiment trois clés d’entrées dans le véganisme : l’écologie, l’éthique et la santé ! Pour ma part moi c’est venu très jeune : je m’étais pris d’affection pour un petit mouton que j’ai retrouvé trois jours après dans mon assiette, tu imagines le choc !

Pour beaucoup le véganisme est un « Hobby pour Bobos », alors qu’à vous écouter être végane c’est une prise de conscience par rapport à la planète : il y a encore beaucoup de travail à faire pour expliquer votre démarche !

N : Oui, il y a encore du boulot c’est sûr, mais aujourd’hui on a dépassé la plupart des stéréotypes liés au véganisme. Il suffit d’aller dans un salon ou une manifestation végane pour constater à quel point les gens sont différents les uns des autres. On a dépassé depuis longtemps le cliché du végane qui est forcément un bobo !

Ne souffrons-nous pas d’un manque d’information ?

S : Ah si complétement, il y a même de la désinformation. Il y a par exemple un lobby des produits laitiers en France qui est puissant : « les produits laitiers sont nos amis pour la vie ! » a été un slogan que nous avons tous entendus pendant des années. Et tout ça avec le soutien de l’Etat et pourtant ça commence à se savoir que les produits laitiers ne sont vraiment pas nos amis pour la vie, ne serait-ce qu’en termes de santé…

JB : On nous vante les bienfaits du lait sur les os grâce au calcium contenu dans le lait. Or il suffit d’observer des pays comme les USA qui consomment beaucoup de lait et qui pourtant sont bien plus touchés par l’ostéoporose. A L’inverse, chez les Asiatiques qui en consomment peu, l’ostéoporose est proche de zéro ! Le calcium se retrouve dans plein d’autres aliments que le lait !

S : En fait, le lait de vache est destiné à un petit veau pour qu’il prenne beaucoup de poids en quelques semaines : ce n’est clairement pas fait pour un adulte ou même un enfant humain 

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(Sylvain Tardy - Droit Réservé) 

Etre végane c’est donc un mode de vie alternatif pour sauver la planète ?

N : On ne pourra pas faire sans cette solution ! On ne pourra rien faire sans végétaliser de manière drastique notre alimentation !

Pourquoi ?

N : Parce que les émissions de gaz à effet de serre dues à l’industrie agroalimentaire est supérieure à celle des transports du monde entier ! Quand on dit d’éteindre sa lumière en sortant c’est bien mais il faudrait aussi conseiller d’arrêter de mettre de l’argent dans l’économie de la production de chair animale. Manger, c’est un truc qu’on fait trois fois par jour et c’est plus simple de changer son alimentation que son chauffage ou son mode de transport. On peut faire un basculement très rapide et c’est quelque chose dont nous avons tous besoin aujourd’hui !

Mais être végane c’est aller plus loin que d’arrêter de manger de la viande !

N : Bien sûr, mais ce serait un bon début si les gens commençaient à aller vers une alimentation végétalisée : c’est ce que nous défendons à travers le festival !

Aujourd’hui il existe des endroits où les gens se réapproprient l’espace pour faire pousser des légumes où chacun peut se servir, à Détroit ou au nord de l’Angleterre : il s’agit de solutions très locales ! Faut-il développer ça au niveau mondial ?

S : C’est plus compliqué que ça : pour nourrir les animaux destinés à la consommation humaine en Europe, il faut 7 fois la surface agricole du continent. On doit donc aller occuper des surfaces ailleurs : on est dans une expansion constante. On a besoins de cultures en Afrique ou en Asie pour nourrir le bétail. Pour produire un kg de protéines de bœuf il faut 15 kg de protéines végétales, il faudrait déjà arrêter ces invasions d’espaces qui ne sont pas les nôtres !

C’est pour ça que vous avez monté le festival, pour informer les gens de ces situations ? Ce n’était pas seulement le fait de faire jouer des groupes !

JB : Ce double paramètre est hyper important : on a monté le festival auquel nous rêvions d’aller avec l’idée de faire jouer des groupes que nous aimons et de faire découvrir le véganisme de manière souriante et musicale ! On voulait présenter cette culture à tous les « végécurieux » avec bienveillance et militantisme pop.

Smmmile avait donc bien un but d’information ?

S : Oui bien sûr mais une manière d’informer différente : on écoute de la bonne musique et on se régale au passage. Le véganisme a souvent eu à tort une image poussiéreuse et fermée. On ne croit pas à un véganisme clivant qui a pour conséquence d’isoler les personnes de la société et de leurs proches. Nous croyons exactement l’inverse : on veut s’ouvrir aux autres et on est heureux de constater que c’est de plus en plus le cas dans le milieu végane.

N : C’était aussi l’occasion de créer un espace où chacun peut s’ouvrir à un degré d’implication différent selon ses envies ! On pouvait manger un kébab sympa, voir des jolies fringues, faire jouer ses enfants avec des fruits et légumes, répondre à un questionnaire, assister à des conférences, voir des films … Chacun pouvait faire son parcours dans le festival !

Hyperculte - Le Feu en concert au Trabendo le 17 Septembre dans le cadre du Smmmile Festival  

Concrètement Smmmile c’est combien de personnes ?

S : Le festival a attitré plus de 10 000 personnes mais on n’avait pas de compteur, on estime ça entre autres par rapport aux 3 500 repas qui ont été servis !

Le festival ne manquait il pas d’explications pour des solutions concrètes quotidiennes ?

JB : Le but n’était pas de faire du prosélytisme : on voulait faire ça dans la douceur avec le côté pop ! On voulait donner envie plutôt que de faire la leçon. Et quand tu fais venir un grand chef étoilé qui te régale avec son menu végane ça vaut tous les discours du monde !

S : On était vraiment dans une approche ou chacun faisait ça à sa manière, à son degré ! Il y avait par exemple des ateliers de cuisine à 10 euros en partenariat avec l’Association Végétarienne de France ! C’était une manière d’entrer dans les choses concrètes mais il y avait aussi des projections qui permettaient de mieux comprendre tout ça … On laissait vraiment des clés d’entrées à chacun.

C’était une volonté de faire ce village avec tous les stands ?

N : Oui vraiment, on ne voulait pas être qu’un festival de musique : il y avait des associations sur la condition animale, sur l’écologie, sur les rapports nord/sud ou même sur l’économie équitable ! … C’est une vision du monde totalement différente et ça c’était vraiment des portes qu’on voulait ouvrir.

Vous pouvez développer le côté nord / sud et le commerce équitable ?

S : Il faut voir tout cela comme un ensemble global ! Par exemple il y a des paysans brésiliens qui crèvent de faim, au sens fort du terme, à côté de champs de soja qui pourraient les nourrir mais ces champs sont destinés à l’alimentation du bétail de l’hémisphère nord ! C’est un exemple concret de comment la production de viande des pays du nord affament des paysans du sud.

On est loin du véganisme !

S : Non, parce que tout cela sert à l’alimentation du bétail que nous mangeons 

N : L’économie de l’élevage d’animaux est certes rentable pour certaines personnes mais on ne peut pas se baser uniquement sur un système économique en délaissant totalement l’éthique et l’humain.

Smmmile a un côté très moderne, avec une communication pas sectaire, pas refermée et pas donneuse de leçon comme on voit trop souvent dans ce genre de choses 

S : C’est ce qu’on voulait ! Et grâce à ça on a vu arriver à nous plein de gens de divers horizons avec une envie de découvrir et de s’impliquer ! On a été étonné par l’âge des festivaliers, ils étaient souvent très jeunes … Ils montraient que le véganisme c’est plus ça, il est sorti du ghetto ! On est plus des marginaux, on existe dans la vraie vie !

N : Par rapport au côté non sectaire, on a eu des gens qui se sont beaucoup impliqués sur le festival qui n’étaient ni végétariens, ni véganes mais qui pensaient que cette cause a droit de cité et qui y étaient sensibles ! Et c’est le discours que nous avons tenus : « vous mangez ce que vous voulez mais on peut en parler et on sera ravis ».

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(Les trois fondateurs de Smmmile de gauche à droite Sylvain Tardi, Jean Benoit S Robert et Nicolas Dhers - Droit réservé) 

Et quel est l’avenir pour Smmmile ? Vous allez faire quoi ?

S : L’avenir pour nous est de pérenniser cette aventure !

JB : Il y aura déjà un deuxième festival, au même endroit et aux mêmes dates (du 15 au 17 septembre au Parc de La Villette NLR) !

S : On va améliorer des choses mais on reste dans cette démarche de partage d’information sur ces problèmes et la facilité d’en parler. Nous travaillons également sur d’autres événements les SMMMILE parties et les soirées OFF du Smmmile.

Vous pourriez faire de l’information dans les écoles ?

N : On pourrait ! Surtout que les enfants ont un rapport très intuitif à tout ça : il faut leur parler simplement sans leur montrer des vidéos horribles ! Je ne sais pas si nous pourrons le faire mais on adorerait !

JB : D’ailleurs nous avons rencontré la maire du 14e avec qui nous avons un projet en 2018 orienté vraiment familles, enfants… autours de lieux culturels de ce quartier !

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(Nicolas Dhers en concert avec le Yalta Club pour la première édition de Smmmile - Photo Sigried Duberos) 

Vous n’avez pas peur d’être récupéré politiquement, alors que ce débat se situe au-dessus du débat politique ?

JB : Pas du tout, moi je suis ravi que la Mairie de Paris, la Mairie du 19e et celle du 14e s’intéressent à ces questions et l’étape d’après ce serait bien d’aborder d’autres sujets : les menus des cantines par exemple …

S : Si on peut rencontrer les maires de tous les arrondissements : on ne changera rien à notre discours ! On veut et on peut parler à tout le monde. C’est pour ça que le choix du parc de la Villette était important : c’est un arrondissement et un lieu qui draine beaucoup de diversité sociale. La mairie du 19e nous a suivis pour cette démarche citoyenne et parce que nous proposons une alternative en lien direct avec la laïcité !

La laïcité ?

S : Bien sûr c’est le menu le plus laïque qui soit : pas de cochons, pas de chiens ou de chats, pas de question de halal, de casher, d’interdits liés à l’hindouisme ou au bouddhisme, etc…Tu peux le partager avec tout le monde…

JB : On veut vraiment parler aux gens à travers la pop culture ! On travaille actuellement sur les Smmmile Parties qui seront des mini Smmmile où nous donnerons la parole à des gens sur le véganisme en s’ouvrant à l’écologie ou à des questions sociales. La première aura lieu en juin.

Le véganisme est aussi du social, du laïque, politique ? Vous êtes au-dessus de ça !

S : On veut créer des espaces pour échanger de l’information sur le véganisme et sur ces retombées sociales ou économiques ! Donc forcément on va se retrouver à proposer des solutions qui toucheront d’autres sujets que la culture végane.

N : On veut apporter une dimension supplémentaire à des événements culturels et quand tu es dans un concert ou un festival tu as l’esprit ouvert, c’est un endroit parfait pour découvrir 

https://www.youtube.com/watch?v=-_gRA5vv06o

(Requin Chagrin en concert le 17 Septembre au Trabendo dans le cadre du Smmmile Festival) 

Cette cause a-t-elle besoin de la musique pour se faire connaitre ?

S : Elle n’en a pas autant besoin que ça, il y a des gens qui n’ont pas attendu pour faire des choses et si ça gagne du terrain aujourd’hui c’est précisément parce que des associations sont mobilisées depuis longtemps : elles informent soit avec des méthodes chocs version « L214 » ou de manière plus douce comme « l’Association végétarienne de France » qui privilégie l’accompagnement de la transition vers une alimentation plus végétale. Nous on pense qu’on peut profiter de nos espaces pour créer ces débats. Un festival ça peut être aussi un endroit où l’on parle de ces choses-là !

N : En même temps on peut venir au Smmmile uniquement parce que la programmation musicale est bien !

Qu’est-ce qui vous réunit tous les trois ?

JB : Notre vision du véganisme : une vision douce et de partage. Moi par exemple depuis que je suis végane j’adore cuisiner, faire à manger et faire découvrir aux autres cette cuisine. 

S : Etre véganes nous a obligés à changer des gestes quotidiens ce qui nous a enrichis : une nouvelle manière de cuisiner bien sûr, mais aussi de voir la vie et ça on l’a en commun !

N : Oui mais c’est aussi l’amour de la musique !

Mais est ce qu’aujourd’hui changer des habitudes de consommations, notamment le bio ne sont pas pour toutes les bourses : c’est cher le bio

S : Oui, ok mais regarde nos grands-parents ils mangeaient bio …

JB : Et leurs grands-parents étaient presque végétariens ! Je voudrais revenir sur le bio, même si c’est proche ce n’est pas la même chose ! Des carottes bios c’est moins cher qu’un steak et pourtant des gens dépensent beaucoup d’argent pour en manger. Quand le maire du deuxième arrondissement a fait des repas végétariens bios dans les cantines, la FCPE a protesté en disant que c’était le seul repas avec viande que beaucoup d’enfants, pour des raisons financières avaient dans la journée ! Il a cherché des informations et il s’est aperçu que les gens les moins fortunés étaient ceux qui mangeaient le plus de viande, mieux ils en surconsommaient ! Et c’était de la viande horrible, du supermarché discount… Bref pour beaucoup, manger de la viande est un signe social ou du moins d’un espoir de progression sociale 

Ne manque-t-il une figure de proue du véganisme ?

S : Il y a des portes paroles qui apparaissent. Par exemple par les réseaux véganes j’ai su que Nagui était devenu végétarien et il se met à en parler dans ses émissions de manière assez habile en plus… C’est le genre de personne qui parle vraiment à Monsieur et Madame Toutlemonde. Cela fait avancer la cause !

Les premiers végétariens célèbres étaient des rock stars, Bowie, Lennon, Morrissey … 

S : C’est pour ça que nous avons choisi la pop culture comme vecteur ! En même temps on est vraiment des fans de musique.

N : Clairement oui, c’est d’ailleurs vraiment ce qui nous unit !

S : On aime toutes les musiques : à côté des concerts « pop » il y a eu un concert classique avec une pianiste, Vanessa Wagner, qui est végane et qui voulait aussi informer sur ce mode de vie. C’est une concertiste qui a eu une Victoire de la musique. Elle a joué, participé à une discussion avec des intellectuels qu’elle avait invités et puis elle a rejoué.

N : On a vraiment en commun cette curiosité musicale.

Acid Arab en concert au Trabendo le 16 Septembre dans le cadre du Smmmile Festival 

Smmmile peut s’ouvrir à la littérature ou au cinéma ?

JB : On l’a fait avec une salle de projection qui passait gratuitement des films tels que « Trashed » ou « Demain » et on a eu un écrivain qui est intervenu sur le festival…

N : Pourquoi pas du « Street art » aussi… On est fermé à rien !

JB : Ce sont des axes sur lesquels on réfléchit.

Il y aura un discours de responsabilité individuelle que chacun peut avoir ?

S : C’est une question super importante la responsabilité individuelle ! C’est quelque chose que chacun aborde à son rythme. Notre volonté est d’informer le plus de gens possibles mais c’est difficile d’imposer ça dans notre société où 99 % des gens sont non véganes ! C’est plus un problème global de société que de choix individuels … Mais c’est en train de changer, par exemple une grande enseigne comme Carrefour a créé une gamme « veggie ». Une transition est en train d’apparaitre. Il y a cinq ans c’était impossible !

Des grandes marques de ce style peuvent vous rejoindre ?

S : Oui, on est dans une démarche ouverte : si ces marques favorisent la végétalisation de l’alimentation alors oui sans aucun problème ! Il y a un activiste végane qui dit : « pourquoi les gens mangent de la viande ? Parce que les gens mangent de la viande ! », autrement dit manger de la viande est culturel.

JB : C’est l’après-guerre qui nous a fait consommer beaucoup de viande, c’est un réflexe récent d’en manger. En moyenne aujourd’hui on mange 80% de protéines animales, alors qu’en 1913 c’était l’inverse ! On nous fait croire que c’est la tradition mais c’est totalement faux !

Etes-vous des entrepreneurs véganes ?

JB : En tout cas on veut jouer un rôle là-dedans en mettant en avant justement des entrepreneuses et entrepreneurs véganes. On a mis en place des événements que l’on appelle les « Off du Smmmile » dans une petite cantine super qui s’appelle le Tago Mago dans le 10e et on met en lumière une personne porteuse d’un projet végane.

On trouve beaucoup d’entrepreneurs véganes ?

JB : De plus en plus et dans beaucoup de domaines. Dans notre cas oui on est quelque part des entrepreneurs véganes ! Je tiens aussi à dire que nous avons reçu beaucoup de messages sur les réseaux sociaux : nous avons commencé à 3 nous avons finalement monté le festival à plus de 100 ! Beaucoup de ces bénévoles nous ont écrit qu’ils ont évolué, qu’ils commencent à changer de vie ou qu’ils se rapprochent de nos partenaires…

On est dans une période électorale, vous sentez vous près à participer à débat ?

S : Comme tu le disais c’est un sujet qui doit être porté par l’ensemble des citoyens et des partis politiques. C’est un problème politique au sens que c’est intimement lié à la vie de la cité. Il y a maintenant des personnes du monde politique qui s’en saisissent plus vite que d’autres. Il y eu par exemple un projet pour avoir des menus végétariens dans les cantines portées par Yves Jego, un député UDI, soutenu par plein d’élus de tout bord, donc ça évolue. 

Mais voulez devenir plus offensif ?

JB : Ce n’est pas l’histoire de Smmmile, à titre perso oui mais avec le festival non !

Que peut-on souhaiter à Smmmile ?

N : d’avoir beaucoup d’enfants

JB : Et vous voir à nos soirées 

SMMMILE FESTIVAL 

du 15 au 17 Septembre 2017 au parc de la Villette 

Renseignement sur www.smmmilefestival.com