Frenchy But GYP

jeudi 20 octobre 2016, par Franco Onweb, Jean-François Jacq

GYP : Guillaume, Yann et Pierre, trois lettres, trois prénoms pour le disque le plus émouvant de cet automne. Plus qu’un retour ce disque est une résurrection du passé. Une histoire commencée en 1981, quand Yann Le Ker et Pierre Goddard se mettent à travailler ensemble sur un projet en commun. Il faudra un début d’enregistrement à Rennes pour que le projet prenne forme. Et puis ce sera la venue de Guillaume Serp au chant et de nouveaux enregistrements au studio Marcadet pour que ce projet s’épanouisse. Mais la mauvaise fée était présente et faute de budget, de labels et d’opportunité le bateau s’échoua et chacun partit de son côté pour aller voguer vers de nouveaux horizons !

Il aura fallu 35 ans pour que enfin ce disque puisse sortir des cartons et puisse enfin apparaitre au grand jour ! Entre temps il y aura eu le décès de Guillaume Serp, des arrêts de musique et pleins d’aventures ! Mais enfin ça y est le disque sort (le 10 novembre) et 35 ans après GYP s’apprête à monter sur scène (le 1er novembre au Petit Bain, dans le cadre de la soirée « Frency But Chic »).

On a voulu en savoir plus, on a donné rendez-vous avec Yann Le Ker qui nous a raconté l’histoire incroyable de ce disque 

GYP ça veut dire quoi ?

A l’origine Guillaume, Yann et Pierre mais en argot anglais ça veut dire fraude, escroquerie.

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(Yann Le Ker et Pierre Goddard 1979 Mudd Club – Droit Réservé) 

Bon on va commencer par le début il vient quand et comment cet album ?

Pierre (Goddard, ex chanteur de Suicide Roméo Ndlr) et moi nous étions, et nous sommes toujours, très amis. En 1980, il voulait amener Suicide Roméo vers une nouvelle direction mais il y avait des réticences à changer à l’intérieur du groupe. Il commence donc à travailler seul et comme il a besoin d’un clavier et qu’il sait que je pianote depuis un moment, il fait appel à moi. Il me fait écouter ses chansons enregistrées sur un Revox et ça me plait bien. On va travailler six mois comme ça à retravailler ses maquettes pour intégrer le son du piano. Au début c’était lui qui devait le chanter. 

Tout de suite ça devient un projet sérieux ?

Oui, bien sûr à tel point que j’amène Jean François (Coen bassiste de Modern Guy Ndlr), Philippe (Férin saxophoniste de Modern Guy Ndlr ) et Hervé Zénouda (Batteur de Modern Guy à l’époque Ndl r) sur le projet. Mais on se connaissait tous, Hervé, par exemple, avait joué avec Pierre dans plusieurs groupes précédents.

 

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(Modern Guy en 1981 - Droit Réservé) 

En gros tu amènes Modern Guy sur ce projet ?

Je jouais dans les Guys et j’aime travailler avec des gens qui me sont proches.

On peut penser qu’il s’agit du deuxième album de Modern Guy ?

On pourrait, mais ce serait trop facile ! On pourrait dire aussi que c’est le deuxième album de Suicide Roméo,même s’il n’y a que Pierre de Suicide Roméo, et son frère Frédéric qui a joué de la batterie sur un titre. Mais pas vraiment non plus parce que c’est un projet que l’on a fait à deux avec Pierre. Ce disque ça reste en fait une idée de Pierre, c’est partie de sa vision …

Vous vouliez monter un nouveau groupe ?

C’est plus compliqué que ça : Suicide Roméo était signé Chez ZE Records, je travaillais avec Lizzy Mercier Descloux qui était aussi chez ZE …C’était un petit monde, on se connaissait, on travaillait ensemble et franchement pour l’aboutissement on ne savait pas s’il y aurait un groupe ou pas !

Vous rentrez en studio ?

Oui à Rennes au DB Studio en 1981. A l’époque dans le studio il y avait Octobre, le nouveau groupe de Franck (Darcel, ex guitariste et fondateur de Marquis de Sade aujourd’hui dans Républik Ndlr), ils travaillaient le jour et nous la nuit !

Donc là vous êtes à Rennes ?

Oui, je me souviens que à la même époque je jouais avec Edith Nylon. Par exemple les parties de synthétiseur ont été faites avec leur synthé car ils avaient enregistré à DB juste avant. A Rennes, on a fait la fête, on trainait la nuit, on sortait pas mal … C’était bien ! Mais on a bien bossé !

Il y a qui sur cette première session ?

Pierre, Hervé, Philippe, Jean François et moi. Pierre et moi on est resté un mois, les autres on fait les bases en une semaine et sont rentrés à Paris. Puis fin du budget : plus de sous on rentre à Paris ! Quelques temps après Pierre décide d’arrêter de chanter, il n’avait plus envie d’être devant.

Moi je suis ami avec Guillaume (Serp/Israël, chanteur des Modern Guys Ndlr), Pierre aussi et on décide de faire appel à lui ! et on recommence à travailler !

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(Guillaume Serp en plein travail, 1982 - Droit réservé) 

Et ça a marché ?

Oui parce que on était deux à l’entourer et on avait un but clair, Guillaume était content et fier d’être là-dedans, de participer à ce projet ! C’est lui qui a écrit les chansons. Pierre et lui ont beaucoup discuté des sujets et la direction à prendre mais c’est des textes de Guillaume. C’est lui qui a amené le concept des villes par exemple !

C’est d’ailleurs sur ces titres là qu’on l’entend vraiment bien chanter, limite apaisé …

Il n’était pas dans l’urgence ! Pierre et moi nous étions rigoureux, il y avait vraiment une notion de travail ! Pierre a réadapté toutes ses mélodies à la tessiture de Guillaume et Je m’occupais des prises de voix en studio. Il y avait des mélodies très travaillées, on a fait attention à lui : il était enfin Guillaume le chanteur et pour lui c’était vraiment important !

Ensuite il y a le concept des villes…

C’est Guillaume qui l’a pensé comme ça ! « Waterloo Sunset » s’intégrait bien dans le concept et il a pensé à relier les villes entre elles. C’est sur la base de ce concept que les textes ont été écrits.

 

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(Suicide Roméo en 1979, à droite avec le blouson blanc - Droit Réservé)  

C’est quelque chose que l’on retrouvait chez Suicide Roméo : la Chine, le Japon …

Oui, il y a eu pleins de discussions entre Guillaume et Pierre sur ce sujet parce que au départ c’était quand même le projet de Pierre. Moi, à ce niveau de création je ne me mêlais pas des textes…

On a vraiment l’impression que cet album c’est la rencontre de deux univers : Modern Guy et Suicide Roméo ?

Oui, c’est un peu ça ! Les claviers c’est le côté John Cale donc l’école Modern Guy et les guitares à la Télévision c’est plutôt Pierre avec Suicide Roméo. D’ailleurs sur ce disque j’ai joué peu de guitares, principalement des claviers, mais sinon j’ai joué les guitares … secondaires : acoustiques, douze cordes, slide exceptée sur « Satory à Tokyo » ou j’ai joué guitares et piano … Mon rôle sur le projet c’était surtout la réalisation et les claviers.

C’étaient quoi vos influences à l’époque ?

Un peu les mêmes qu’avec les Guys : John Cale « Paris 1919 », « Low » et « Lodger » de David Bowie, Télévision avec « Marque Moon » ….

Des influences très modernes pour l’époque ?

Oui mais il faut comprendre que l’on sortait d’une période de grosses machines du Rock à la Rolling Stones, Floyd et consorts … On en était fatigué ! Le rock tournait en rond s’institutionnalisait. A côté il y avait ces gens qui sortaient d’école d’art, qui sortaient des sentiers battus, ça nous parlait beaucoup plus !

Justement tu ne penses pas que c’est un projet aussi littéraire que musical ?

Ça reste du rock, mais ouvert à toutes les formes d’expression, littérature, graphisme etc… au même titre que Roxy Music, le velvet, des gens comme ça !

Oui d’accord mais le rock est immédiat et là c’est travaillé, pensé …

Pour moi ce qui n’est pas du rock, c’est de la variété. On peut aller chercher des sous-sections dès qu’on bouge un son de caisse claire ! Mais pour moi ça reste du rock, c’est juste un peu plus sophistiqué moins binaire !

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(De gauche à droite, Yann Le Ker, Pierre Goddard et Guillaume Serp - Droit réservé) 

Vous avez songé à un producteur ?

Pas du tout ! On était revenu de nos expériences Américaines avec des grands noms. On maitrisait mieux les choses, on savait à peu près ce qu’on voulait et comment y arriver ! On se disait que tout l’argent que l’on allait mettre sur un producteur allait être du temps en moins en studio !

Et c’est quoi la suite ?

On travaille avec Guillaume et on rentre en studio pour faire les voix et rajouter des trucs : quelques claviers, des percussions, des chœurs de filles …

Et là il n’y a plus de Modern Guy ?

Non, des Guys il n’y a plus que Guillaume et moi. Modern Guy durant cette période était au point mort. Moi en plus j’étais à deux doigts de partir à Los Angeles après la première session. J’étais donc déjà aux USA pour la deuxième session et je suis revenu pour finir l’enregistrement.

Pour la première session Guillaume a vraiment bien chanté et quand je suis rentré pour finir les voix, Guillaume était dans une période de rechute au niveau drogue. Dans cette seconde session on a fait deux morceaux « l’éternel retour » et « Satory à Tokyo ». C’était plus compliqué de le faire chanter, on était revenu à la case départ … aux frasques de Modern Guy.

Tu veux dire que le moment de grâce de cet enregistrement, la première session à Marcadet, réussit parce que Guillaume avait arrêté la poudre ?

Il avait réussi à contrôler ! Principalement parce que il était fier et heureux de ce projet mais comme tout est parti en sucette et bien il a replongé. Je ne suis rentré que pour quinze jours de LA et nous n’avions pas le temps de reprendre le travail avec lui !

Quand arrivent les autres musiciens du disque : Philippe de Lacroix-Herpin au Saxophone, Philippe Le Mongne à la basse ?

Ils étaient là à Marcadet, je connaissais Philippe Le Mongne depuis qu’on avait joué ensemble avec Lizzy Mercier Descloux, c’était un bon musicien qui a fait la majorité des basses sur l’album. Philippe de Lacroix-Herpin a enregistré beaucoup de parties de sax et apporté de nombreuses idées. Nous le connaissions par la bande Rennaise… Et enfin il y avait Claudia Philips et une autre fille qui ont fait les cœurs. C’est Pierre qui avait écrit et a dirigé tous les cœurs.

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(Philippe de Lacroix-Herpin - Droit réservé) 

Franck Darcel, raconte une anecdote comme quoi un moustique, un cousin plus précisément, se serait écrasé sur la tête du magnéto à DB et aurait ainsi « massacré » tout un titre ?

C’est totalement vrai : le moustique s’est posé sur la bande et a été écrasé par les têtes du magnétophone et il était tellement gros qu’il s’est étalé sur toute la bande. A l’arrivée ce devait être un morceau chanté et ça a été un morceau instrumental : « Shangri La ». On a réussi à sauver la première partie de la chanson et le solo de saxophone de Herpin ! C’était un bon gros cousin, le traitre (rires)

Et après que se passe-t-il ?

On arrive a un moment de blocage car aucune maison de disque n’est prête à s’engager pour finir l’album et le studio va bloquer les bandes puisqu’ils ne sont pas payés ….

Ça se termine comment ?

La chance que nous ayons eu est d’avoir un excellent ingénieur du son à Marcadet. On faisait des mises à plat qui étaient de bonnes projections de ce qu’aurait dû être le mix. Il nous fallait un morceau qui aurait pu être le single. On a fait « Satory à Tokyo » qui était un morceau que j’avais composé pour Modern Guy et qui se trouve sous le titre « vertiges pour le dessert » en version Live sur notre EP sorti chez New Rose. Guillaume en change le texte, en fait il le modifie pour rester dans le concept des villes. Bon le morceau n’est pas plus « tubesque » que les autres, il est plus pop mais le sujet sur le suicide n’est pas très vendeur (rires) …. Bref on ne trouve pas de maison de disque, le studio bloque les bandes. L’ingénieur du son nous dit : « allez les gars, on fait une bonne sortie ! » et nous voilà ressortant avec deux cassettes et une bande Revox. On se dit que l’on reviendra après quand on aura trouvé un Deal…

Et alors ?

Alors nous voilà aujourd’hui …. Pour répondre à ta question j’étais passé à autre chose : j’étais à Los Angeles mais j’étais content de ce que nous avions fait : j’avais ma cassette, ça me suffisait presque, je la passais à des copains qui font des copies. Et puis une cassette ça s’use : tu appuies sur Record au lieu de Play parce que tu fais la fête un soir, un bout s’efface …

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(Yann Le Ker en 1980 - Droit réservé) 

Une cassette quoi !

Pierre lui prend sa cassette et la met dans un carton et l’oubli. Pourtant Jean François (Coen Ndlr) me disait : « c’est dommage, il faudrait vraiment sortir ce disque, c’était super bien ! »

Tu n’as pas essayé d’aller voir Marcadet ?

Si, il y a quinze ans avec Jean François on est allé à Marcadet, on est allé là-haut dans la pièce où il y a toutes leurs bandes et là c’était vraiment le bordel : des bandes partout, des bandes par terre, des bandes défoncés, rien n’est archivé … On a cherché un bon moment et on a rien trouvé. La bande Revox était également introuvable, un peu normal après tout ce temps ! J’en parle à Pierre mais lui aussi me dit qu’il avait perdu sa cassette.

Et là coup de théâtre !

30 ans après il m’appelle et me dit que son frère Frédéric qui jouait sur le disque, sur « Satory à Tokyo » avait retrouvé la cassette dans un carton ou elle était rangée depuis plus de 30 ans. De là on décide d’en faire quelque chose. Je trouve un très bon magnéto cassette et je fais une copie numérique sur mon petit studio chez moi et de là un master.

Tu n’as pas pensé à le retravailler ?

C’est impossible, nous n’avions qu’une cassette en stéréo donc deux canaux. Tu ne peux pas extraire un instrument, ce n’était pas le master. Pour mixer il te faut les pistes séparées, quand elles sont mélangées c’est impossible à séparer. Tu peux égaliser, compresser, renforcer telle ou telle fréquence mais tu ne peux plus mixer !

Donc c’est la bande brute comme elle est sortie de Marcadet ?

Oui, totalement, c’est la bande brute ! Le vinyle qui sera mis en vente sera vraiment très proche de la cassette originale ! Le mix n’était pas abouti mais c’était une bonne mise à plat, c’est même assez étonnant comme qualité. J’aurais bien voulu pouvoir refaire le mix mais bon, c’est comme ça !

Tu as quel regard sur ce disque ?

J’assume tout, j’ai fait pleins de choses depuis et pour moi c’est une très bonne synthèse du son de l’époque. Dans le Documentaire sur l’enregistrement qu’on a fait Frédéric Cousseau et moi, Franck (Darcel Ndlr) parle de ce disque en disant « ce sont les groupes New Wave Parisien qui ont pris l’air de la Bretagne ! » et c’est vrai, il y avait un vrai pont entre Paris et Rennes et Marquis de Sade était un grand groupe de l’époque !

Quand tu as la bande tu décides de faire quoi ?

Michel Plassier qui était un ami proche de Guillaume Serp nous propose de le sortir sur son label ETIC SYSTEM. Pierre, qui est installé dans le Lot et Garonne et qui a arrêté la musique depuis longtemps s’est bien sur tenu au courant, nous sommes depuis les premières séances de travail en 1980, associés dans toutes les décisions de ce projet et nous allons au bout ensemble et bien sur nous serons sur scène ensemble !

Au niveau des droits, notamment pour Guillaume Israël tu as fait comment ?

Je suis en contact avec ses deux sœurs qui ont la gestion de ses créations, elles sont contentes, c’est leur frère. Pour les autres participants Hervé Zénouda qui est prof en fac à Toulon, et qui est un batteur réellement créatif, Philippe (Ferin Ndlr ) et Jean François (Coen Ndlr ) c’était une très bonne nouvelle que l’album sorte. Mais au bout du compte c’était de notre ressort à Pierre et moi de finir ce disque.

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(Guillaume Serp, 1984 - Droit réservé) 

Pour toi c’est vraiment vous deux ?

C’est nous trois avec la rencontre de Guillaume avec Pierre ! Mais en plus on voulait faire participer les musiciens qu’on appréciait à l’époque ! C’est pour ça que GYP, ce n’est pas seulement Pierre, guillaume et moi…. D’ailleurs tout le monde est content de cette sortie !

Le disque ne sort qu’en Vinyle ?

Il y aura un téléchargement en plus mais pas de CD. Ce disque a été conçu comme un album pas comme un Cd et puis les gens n’achètent plus de CD.

En même temps il y a toute une génération de musiciens comme la Femme qui se revendiquent clairement de cette période ?

Oui, c’est pour ça que les soirées « Frenchy But Chic » ont un sens !

C’est incroyable de penser que les gens se revendiquent de cette période ?

C’était une époque de grande créativité avec des fanzines, des médias comme « Actuel » qui nous soutenaient. On sortait d’un mouvement fort né dans les années 70 puis Il y avait eu le Punk, un mouvement très créatif mais éphémère et après il y a eu un intermède de trois quatre ans avant que la pop, la variété et tous ces trucs-là reprennent la main et ça a été un moment béni pour tous ceux qui voulaient créer.

Tu n’as pas essayé de vendre ta bande ?

J’ai envoyé des bandes à deux petits labels et l’un n’a pas compris grand-chose à ce projet qui surgissait des limbes et l’autre ne s’occupait que de ses propres productions . Maintenant le disque est là grâce à Michel Plassier et ETIC SYSTEM et il sera distribué par l’Autre Distribution.

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(Guillaume Serp et Yann Le Ker en plein travail - Droit réservé) 

On parle un peu du graphisme : c’est Philippe Férin qui l’a fait ?

C’est une volonté pour Pierre et moi de faire participer les gens qui étaient présents dans cette histoire. On aurait pu faire un truc avec une photo et tout ça mais non, la ça représente les gens qui ont fait ce disque et pochette elle représente bien cette époque.

Bon on attaque la scène ? Parce que il y a un souci …

Un gros même vu que Guillaume est décédé… Bon Jean Eric (Perrin Ndlr) me parle de son projet des soirées « Frenchy But Chic » qu’’il a depuis longtemps puis Je croise Michel Plassier à un concert de Republik. Nous parlons du disque et il me propose aussitôt de le sortir sur son label, en me disant : « Guillaume était mon ami, je veux le faire ! ». Ensuite la connexion entre le projet de Jean Eric et la sortie du disque par Michel se met en place ce qui nous amène à la première soirée du festival « Frenchy But Chic » qui aura lieu le 1 er Novembre au « Petit Bain ». 

C’est quoi le festival Frenchy But Chic ?

En ouverture de soirée nous projetterons un documentaire de 45’ sur l’histoire de l’enregistrement de l’album, puis la partie concert commencera avec GYP, puis Républik le groupe de Frank Darcel et Kas produkt sera le dernier groupe. Mais plein d’autres choses auront lieu des artistes feront des courts passages durant les changements de plateaux : Roméo Praly, Djemila Khelal et Patrick Vidal. Il y aura des dessins, des photos d’artiste de l’époque qui seront exposés, des stands de livres sur la scène des années 80 avec leurs auteurs et la soirée finira sur un DJ set du son de l’époque.

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Bon que va-t-il se passer sur scène : il y aura qui ?

Pierre et moi nous partagerons les guitares, Jean-Louis qui était dans Suicide Roméo avec Pierre sera à la basse, le clavier sera Aram avec qui je jouais dans Edith Nylon, le batteur est un vieil ami à moi avec qui je joue depuis 35 ans et Stéphanie sera la choriste !

Le batteur ne sera pas Hervé Zénouda ?

Non, ni Hervé, ni Frédéric qui avaient joué sur l’album ne pouvaient être sur scène avec nous !

Bon alors maintenant LA question : qui va chanter ?

Oui, c’est la question …. Il ne veut pas trop que je le dise ! La grosse difficulté était de trouver quelqu’un qui puisse chanter dans l’esprit de Guillaume avec ce type d’intonation mais aussi de vraiment chanter ! Ça plaira à des gens, ça ne plaira pas à d’autres …. Mais nous sommes ravi que Thierry Lafayette nous accompagne (chanteur solo avec qui Yann Le Ker a joué et enregistré Ndlr) .

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(Gyp version 2016, De gauche à droite, Aram Kevorkian, Jean Louis Winsberg, Stéphanie Persin Le Ker, Yann le Ker, Pierre Goddard, Thierry Lafayette, Jean Paul Beirieu)

C’est presque un choix évident

Oui, il a vu Modern Guy et Suicide Roméo sur scène à 17 ans. Il m’a contacté il y a très longtemps pour que joue avec lui en me demandant « Vous êtes le Yann Le ker de Modern Guy ? ». J’ai appris à le connaitre, c’est quelqu’un de talentueux qui écrit très bien, on est resté des amis …. Il avait récupéré une copie de la cassette de GYP et sur scène quand on jouait ensemble on faisait « Toi et moi à Rome ».

Tu considères ça comme un groupe ?

Pas vraiment, on va se réunir pour jouer le disque en hommage à Guillaume et le plus respectueux de sa mémoire c’est sans doute Thierry Lafayette !

Sur scène il n’y aura que du GYP, pas de reprises de Modern Guy ou de Suicide Roméo ?

Du Modern Guy, en partie avec « Satory à Tokyo » parce que même si les paroles et l’arrangement ont changé, à la base c’est un morceau des Guys et pour Suicide Roméo ce sera « Needles in camel eyes » un morceau d’Eno qu’ils avaient repris sur leur album et sur scène.

Tu n’as été tenté de rappeler Philippe Ferin ou Jean François Coen ?

Jean François n’a pas joué de basse depuis longtemps …. Philippe, on en a parlé mais nous sommes déjà sept sur scène et les sax n’étaient pas essentiels dans les morceaux que nous allons interpréter.

Et après ?

Après c’est après ! D’abord on va jouer, on va faire plaisir à des gens …. Il n’y a aucune projection dans le futur.

Derrière vous il y a un tourneur, un manageur ?

Ça se met en place mais il n’y a que deux musiciens pros les autres sont tous très pris par leurs activités professionnelles… Donc sur scène il y aura un Modern Guy, deux Suicide Roméo, un Edith Nylon, un batteur et une choriste …

Et un Lafayette !

Et un Lafayette. Mais ce sera bien : on a commencé à répéter et on va continuer ! ça tourne vraiment bien, il faut juste réussir à caser les agendas pour tout le monde.

Tout le monde y retourne avec plaisir ?

C’est un vrai plaisir pour tous de nous retrouver ensemble avec nos instruments pour défendre ces chansons et nous rappeler de Guillaume.

Et la suite ?

Ce n’est pas à moi de décider mais pour moi, on ferme 1982, cet album aurait dû sortir à cette époque, c’était un album de rencontres, une sorte d’aboutissement …. Pierre et moi nous sommes fiers de ce disque, c’est les prémices de ce que Guillaume aurait pu faire si il avait vécu… En tout cas le disque est là et c’est tant mieux !

Ça sort quand ?

En magasin le 10 Novembre…. On va essayer de faire vivre ce projet et on va écouter le retour des gens : nous avons notre vision du truc, on a vécu avec pendant 35 ans maintenant des gens extérieurs vont l’écouter !

C’est une belle histoire !

Oui, mais c’est avant tout notre histoire : Guillaume, Pierre et moi mais aussi d’un grand nombre de personnes qui ont accompagné ce projet ou vécu avec cet album à leur côté depuis tant d’années

En concert le 1 er Novembre 2016 au Petit Bain dans le cadre du festival Frenchy But Chic